Algérie

Blida: Le décompte macabre continue



Nous continuons notre dé-compte macabre en ce 5ème jour de confinement sanitaire et nous nous demandons si le nombre de cas enregistrés ces derniers jours n'irait pas encore en crescendo.Pour rappel, Blida occupe la première place, avec 176 cas confirmés, du nombre de personnes ayant été testées positives au ‘covid-19', soit plus de 43% du nombre total des cas confirmés et c'est encore la seule wilaya contrainte à un confinement total. En ce samedi, 5ème jour du confinement, le moral des citoyens prend une courbe inversement proportionnelle par rapport au nombre de cas en augmentation et, n'était-ce la peur de cet ennemi inconnu, tout le monde serait sorti dans la rue pour crier son désespoir. D'habitude, le samedi, premier jour de la semaine non officielle, les villes sont pleines de monde, la circulation automobile dans certaines régions est infernale et les commerces sont pris d'assaut, tout autant que les cafés et autres endroits similaires. A défaut de nous y rendre car n'ayant pas d'autorisation, nous avons appelé des amis pour connaître, un peu plus, la situation à travers l'ensemble des communes de la wilaya de Blida. Ainsi, au chef-lieu, la vie ou ce qu'il en reste- ne commence qu'à partir de 10h, chez le buraliste pour des cigarettes, le rechargement d'unités pour le téléphone ou le journal quand il s'y trouve. Ensuite, c'est l'épicier, peut-être le boucher s'il y en a qui sont ouverts, enfin le boulanger et le retour à la maison. Mais le temps est comme figé et, après ce périple, midi n'est pas encore là. Certains se calent dans leurs fauteuils et accaparent le poste de télévision, d'autres s'occupent nerveusement à de menus travaux à la maison, d'autres encore reprennent le chemin de la ville pour, disent-ils, se dégourdir les jambes. Mais comme les rues sont plutôt désertes, les commerces fermés, ils reviennent vite à la maison, se morfondant ou criant contre leurs enfants qui sont encore plus stressés qu'eux. Les enfants, il faut aussi y penser, eux qui avaient l'habitude de se rendre chez leurs grands-parents pendant les vacances, d'aller ailleurs avec leurs parents ou, au moins, sortir jouer au ballon ou faire du vélo près de chez eux, se voient contraints de rester à la maison, avec les ‘chut' de la maman pour ne pas réveiller le père, les ‘reste tranquille' de tout le monde, les interdictions de toutes sortes. Ceux qui habitent les bâtiments sont doublement punis car, au moindre bruit, leurs parents leur rappellent qu'il ne faut pas déranger les voisins et les obligent à jouer avec leurs tablettes qu'ils arrivent, ô miracle, à abandonner car ça les fatigue, à regarder des dessins animés ou à réviser leurs cours « mais nous sommes en vacances, maman, laisse-moi respirer » semblent-ils leur dire avec un regard plein d'incompréhension.
« Mon petit-fils âgé de 4 ans qui avait l'habitude de sortir avec moi à chaque fois que je sors, ne comprend pas que je refuse et se met à pleurer dès qu'il me voit prendre ma veste », nous confie un ami grand-père. Ailleurs, à Mouzaia, El Affroun, à Oued El Alleug ou ailleurs, c'est le même emploi du temps, certains affirment qu'ils sont arrivés à haïr leurs lits alors qu'il n'y a pas longtemps, ils n'aspiraient qu'à s'y étendre après une dure journée de labeur. Certains prennent la clé des champs, au sens plein du terme, et se dirigent vers les forêts ou la montagne quand elles sont proches et qu'il n'y ait pas de barrages de sécurité qui les empêchent.
L'annonce de la mise en confinement partiel de neuf autres wilayas a ajouté au désarroi des habitants de la wilaya de Blida qui voient là une autre dimension de la maladie qui prend de l'ampleur au fil des jours, d'autant plus que le nombre de guérisons est encore très faible. D'ailleurs la moindre toux, la moindre fièvre, le moindre mal de tête, fait craindre le pire à chacun d'entre nous, surtout en l'absence d'une véritable information scientifique basée sur des données strictes pour connaître les symptômes réels de cette infection par le ‘Covid-19'. Les réseaux sociaux aussi continuent de semer l'incompréhension en prédisant le pire et en donnant des informations erronées concernant des personnes saines et qu'ils disent porteuses de ce virus.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)