Algérie

Blida: La pomme de terre revient... sur terre


Finalement, le père de famille et la ménagère peuvent ramener dans leur couffin la fameuse pomme de terre qui a, de longues semaines durant, pavoisé haut dans les cieux de la cherté.

En effet, cédée depuis quelques jours entre 35 et 42 DA, la pomme de terre est plus accessible et les gens peuvent demander 4,5 kg ou plus au lieu d'une livre comme ils en ont pris l'habitude ces derniers mois. Il y a près de deux semaines, le prix de la pomme de terre avait atteint les cimes à 90 et 100 DA chez certains marchands, et le ministère de l'Agriculture avait prévu une baisse sensible qui a quand même tardé à voir le jour à cause de la pluie qui a empêché les agriculteurs de la cueillir, selon des mandataires rencontrés dans les marchés de gros. Ainsi, ce tubercule revient en force en quantité et en qualité, puisque nous trouvons des calibres assez intéressants qui sont proposés jusqu'à 27 et 30 DA en gros, mais, dans certains cas, nous trouvons un fort pourcentage de pomme de terre avec une couleur verte, preuve qu'elle n'est pas encore venue à maturité. D'ailleurs, le problème de la qualité et du calibre continue de susciter moult interrogations de la part des citoyens qui espèrent toujours un geste des autorités pour réguler la pratique commerciale. En effet, les marchands, les détaillants et les grossistes, sont les maîtres de séant et personne ne vient leur demander de comptes sur le fardage, le mélange de qualité et d'autres pratiques entrées dans les moeurs au grand dam des consommateurs, les éternels dindons de la farce. Quand vous arrivez chez le marchand, vous voyez un étal très bien achalandé, avec des pommes de terre - c'est la même chose pour les autres légumes - de gros calibre, de trop bonne qualité et vous vous précipitez pour demander plusieurs kilogrammes. Mais, une fois servis, vous vous rendez compte que la marchandise qui vous a été remises n'a rien à voir avec celle que vous avez vue et le plus beau, c'est que vous n'avez même pas le droit de rouspéter. Le marchand vous regarde alors avec mépris et vous somme de partir ou de lui rendre sa marchandise, quand il ne vous prend pas le couffin des mains pour en reverser le contenu. Mais les clients, trop heureux de retrouver enfin la pomme de terre plus proche, n'osent pas réclamer et s'en vont avec leur achat vers leur douce moitié qui poussera un soupir de soulagement en voyant la quantité de pomme de terre ramenée par son mari et qui lui permettra de concocter plusieurs plats à ses enfants. Mais si la pomme de terre a vu son prix baisser, les autres légumes continuent de coûter trop cher pour le porte-monnaie de la ménagère. En effet, les petits pois sont vendus entre 70 et 90 DA le kilo, les fèves coûtent 40 et 50 DA, les artichauts de 50 à 80 DA selon la qualité et la fraîcheur, les oignons verts sont cédés entre 20 et 25 DA alors que les oignons secs valent jusqu'à 40 et 50 DA. Les carottes, les navets, les betteraves font 45 et 50 DA le kilo pour une qualité médiocre, et les tomates ne descendent pas au-dessous de 80 DA avec des pointes jusqu'à 110 DA, selon les endroits.

Quant aux poivrons et aux piments verts, leurs prix varient entre 140 et 180 DA, alors que la salade vaut 80 DA. Pour les fruits, les quelques variétés d'orange encore sur le marché sont vendues entre 60 et 80 DA mais la qualité supérieure peut valoir jusqu'à 200 DA le kilo, la banane vacille entre 100 et 160 DA selon les jours, la pomme coûte entre 120 et 180 DA, la fraise, assez grosse, est cédée à 160 et 180 DA, et nous trouvons même du raisin à 350 DA et les pastèques à 150 DA le kilogramme. La viande blanche ne veut pas descendre au-dessous des 200 DA pour le poulet et 300 DA pour le tout-venant de la dinde alors que les escalopes arrivent à 700 DA, le même prix que le foie de dinde. En ce qui concerne la viande rouge, nous pouvons l'acheter entre 550 et 700 DA selon les marchés et les bouchers mais la sardine continue de voler haut à 200 DA pour la fraîche, alors que les autres variétés de poissons, blancs ou autres, sont proposés entre 200 et 400 DA. Mais, quel que soit le prix des denrées alimentaires, les gens sont obligés d'en acheter car ils doivent bien se nourrir et nourrir leurs progénitures, quitte à se passer d'autres choses. Enfin, «nous espérons que les autorités concernées voudront bien penser à nous en augmentant nos salaires ou en régulant le marché», nous ont fait savoir plusieurs pères de famille rencontrés dans des marchés de la Mitidja.


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