Alors que les pauvres smicards ne savent plus où donner de la tête avec l'augmentation qu'a connue le prix de l'huile de table, entraînant dans son sillage d'autres augmentations, comme la margarine, les pâtes et d'autres produits de première nécessité, voilà que Dame Patate, qui a été oubliée un moment, refait parler d'elle. En effet, d'entre 25 et 33 dinars il y a à peine une dizaine de jours, et très discrètement, le prix de la pomme de terre a grimpé à 40 et 45 puis entre 50 et 55, avant d'être cédée, avant-hier au marché de Bougara, à 50 dinars en gros, c'est-à-dire qu'elle est arrivée jusqu'au consommateur avec 10 dinars de plus. Bien sûr, ce prix concerne la pomme de terre de bonne qualité, mais celle qui vient après, coûte quand même 50 et 55 dinars au détail, ce qui est trop élevé. La raison invoquée par quelques mandataires revient paradoxalement à la pluie qui a empêché les fellahs d'arracher la pomme de terre, causant un certain déséquilibre entre l'offre et la demande, mais il faut dire que cette raison est plutôt farfelue car la pluie n'est tombée que durant 36 heures et ne peut en aucun cas causer autant de perturbation. En tous les cas, les pères de familles peuvent toujours se rabattre sur les petits pois à 50 dinars le kilo, les fèves entre 10 et 20 dinars et les artichauts qui ne coûtent que 25 dinars. Il y a aussi la tomate à 30 et 40 dinars, le navet ainsi que la carotte à 30 dinars, les courgettes pour 40 dinars le kilo, les oignons secs qui sont cédés à 40 dinars et les verts à 25, les poivrons à 100 dinars et enfin la salade laitue entre 30 et 40 dinars. Ainsi, et avec un peu de volonté, le consommateur peut se passer pour un temps de la pomme de terre et obliger ceux qui spéculent sur leur dos à descendre son prix. D'un autre côté, la viande blanche a aussi connu une certaine hausse, passant de 150 à 210 dinars le kilo pour le poulet et de 250 à 300 dinars pour la dinde (les escalopes de dinde sont passées de 500 à 580 dinars le kilo), alors que les viandes rouges fraîches n'ont pas connu de grands changements contrairement aux congelées qui ont connu des augmentations variant entre 50 et 80 dinars par kilogramme. Le poisson qui affichait un prix clément à 60 dinars pour la sardine moyenne, entre 100 et 250 dinars pour les autres types, est passé à 100 et 120 dinars pour la sardine d'assez bonne qualité, et à partir de 250 dinars pour les autres poissons. Mais du côté des fruits, il faut dire qu'ils sont devenus presque inabordables pour la plupart puisque l'orange Thomson de différents calibres vaut 100 dinars et plus, les mandarines à partir de 90 dinars alors que la banane, devenue il y a quelques temps... banale, veut se refaire une valeur et ne descend pas au-dessous de 140 et 160 dinars. Pour la pomme, comme sa congénère terrestre, elle ne descend pas de son piédestal, valant entre 150 et 220 dinars. Ainsi, il ne reste pour le petit fonctionnaire que les blettes et autres plantes vertes qu'il devra aller chercher à travers champs comme le faisaient nos aïeux, et encore s'il en trouve.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : T Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com