Algérie

Blida: La peur, l'espoir et le Ramadhan



Ayant été quelque peu occupé par la lecture d'un roman d'aventure, j'ai été surpris et ramené brutalement à terre en entendant le muezzin, à la fin de l'Adhan, rappeler ‘Essalat fi Bouyoutikoum' (faites la prière chez vous). Ce rappel, que nous n'avons jamais entendu auparavant, nous ne savions d'ailleurs même pas que cette pratique existait, me replongea dans la réalité qui est la nôtre aujourd'hui et, fait rassurant ou non, celle de toute l'Humanité. La lecture des dernières statistiques sur le site du ministère de la Santé nous donne 1666 cas confirmés au 9 avril courant (508 pour Blida), dont 235 sont décédés (63 à Blida) et 347 sont des guérisons complètes et confirme que le danger est toujours là, nous obligeant à nous conformer strictement aux règles d'hygiène et aux consignes de confinement strict afin d'en venir à bout. Dans ce cadre, les services de Sécurité se donnent grand mal pour obliger les citoyens récalcitrants à rentrer chez eux, au lieu de se regrouper dans les quartiers ou au bord de la route, faisant fi de toute précaution et annihilant les efforts colossaux de l'Etat pour lutter contre le virus. Déjà, en matinée, aucune règle n'est respectée, sauf par quelques personnes conscientes, les chaînes devant les bureaux de poste, chez le boulanger, chez l'épicier sont compactes et la promiscuité y est de mise. Les gens vaquent à leurs besoins de manière normale, ou presque, mais ne rentrent pas chez eux une fois leurs emplettes terminées. Ceci oblige les services de sécurité à s'investir dans un travail harassant et ingrat, en sillonnant les rues et les artères, demandant aux citoyens de rentrer chez eux, utilisant des haut-parleurs. En plus, nous avons remarqué que certains, obligés par les policiers ou les gendarmes à rentrer, restent derrière la porte et guettent le départ des forces de sécurité pour ressortir et reprendre leurs discussions là où ils les avaient laissées. Ce sont des attitudes négatives qui doivent être bannies car porteuses de grands dangers pour notre nation. Il y a aussi la rumeur qui continue de sévir de manière endémique à défaut d'une information réelle, pratique et officielle. Certes, le site du ministère de la Santé donne des informations sur le nombre de personnes atteintes, décédées, guéries ou sous traitement mais ce n'est pas là que la rumeur est nocive, c'est au niveau local.En effet, la wilaya de Blida compte 25 communes, nous avons le nombre de nouveaux cas confirmés, de décès, etc. mais de manière globale, alors que la rumeur commence dans les communes, surtout quand il y a une personne qui meurt. Certains affirment que c'est dû au coronavirus, d'autres affirment qu'il s'agit d'autres causes, ajoutant à la confusion qui règne partout. Pourtant, si c'est vraiment un décès dû au «Covid19», il vaut mieux que les habitants le sachent afin de les inciter à plus de précautions dans leurs relations et si ce n'est pas le cas, que nous puissions barrer la route à ceux qui voudraient gonfler les chiffres et affirmer que les statistiques données par les pouvoirs publics sont fausses. L'interdiction faite aux directeurs de wilaya de la Santé, de communiquer avec la presse y est pour beaucoup, en plus des habitudes héritées des anciennes pratiques qui font qu'on ne montre aux médias que ce qui est joli, au détriment d'une information réelle, qui remet les choses à leur juste mesure. L'approche du Ramadhan fait aussi beaucoup parler les citoyens qui ne savent pas encore à quoi s'en tenir et nombreux sont ceux qui ne s'en rappellent qu'à la vue de leurs semblables, acheter des raisins secs, de la tomate en boîte ou de la ‘Tchicha' pour s'en rendre compte. En effet, en temps normal, les étals sont déjà garnis à profusion en ces produits essentiels pour le mois sacré mais là, quand tout est fermé, on oublie facilement qu'il reste moins de quinze jours pour le Ramadhan.
Il y a aussi les «Taraouihs» qui font polémique entre ceux qui sont pour la réouverture des mosquées, malgré les risques majeurs qui guettent les fidèles et leurs familles et ceux, beaucoup plus raisonnables, qui préfèrent faire leurs prières à la maison au lieu de risquer d'infecter leurs proches, car la religion musulmane recommande d'éviter tout mal envers son prochain, même si ce n'est pas musulman. D'ailleurs, le ministère des Affaires religieuses a déjà rappelé que nous devons attendre, d'ici le 19 avril prochain, pour voir et prendre des décisions ; l'essentiel étant de respecter les règles de confinement pour arriver rapidement à bout de cet ennemi tant redouté.


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