Algérie

Blida La pauvreté prend de l'ampleur




Qui est pauvre ? Qui ne l'est pas ? Apartir de combien devient-on pauvre ? Quelles sont les actions à entreprendrepour venir à bout de la pauvreté dans le monde arabo-musulman ? Telles sont quelques-unes des questionsauxquelles ont tenté de répondre des chercheurs et des penseurs d'une dizainede pays arabes et musulmans, durant trois jours, du 1er au 3 juillet 2007, àl'université Saâd Dahlab de Blida. Parmi les participants, nous trouvons ledirecteur de la Banque islamique de développement (BID), M. Bachir Ali Khelat,le Pr Mounthir El Quahf, spécialiste américain d'origine syrienne, d'économieislamique, ainsi que plusieurs docteurs et professeurs en économie, ensociologie, en Fiqh musulman d'Algérie, du Koweït, de Tunisie, d'ArabieSaoudite, du Maroc, du Soudan, d'Egypte et d'autres pays arabo-musulmans.  C'est le Pr Baba Ahmed, recteur de l'Université Saâd Dahlab, qui adonné le départ à cette importante conférence après que le directeur de la BIDa donné un aperçu des activités de cette institution pour la lutte contre lapauvreté et sa contribution au lancement de programmes économiques et sociauxau profit de la frange la plus pauvre des pays arabes et musulmans. Parmi lesthèmes développés, nous retrouvons «la pauvreté en Algérie entre lesdéclarations officielles et la réalité du terrain, la comparaison entre lemicro-crédit et le crédit sans intérêt dans la lutte contre la pauvreté,l'expérience soudanaise dans la lutte contre la pauvreté, l'expérienceégyptienne, micro-finance et pauvreté au Maroc, le rôle de la Zakat dans lalutte contre la pauvreté, la stratégie de lutte contre la pauvreté dans lespays industrialisés». Les conférenciers se sont longuement étalés sur lesdifférentes formes et expériences des pays musulmans et non musulmans dans lalutte contre la pauvreté et la définition du seuil de pauvreté, différent d'unpays à un autre et qui ne peut être défini qu'en monnaie locale par rapport auxprix des produits de première nécessité qui sont pratiqués dans un pays donné.Si nous prenons l'exemple de l'Algérie, le seuil de pauvreté mondiale établi à2 $ ne peut y être appliqué puisque 140 dinars de revenus par jour ne peuventen aucun cas suffire aux besoins cruciaux d'une famille de 4 personnes et lesspécialistes préconisent ce seuil à 500 dinars. En outre, nous apprenons que letaux de pauvreté dans le monde arabo-musulman est de 40%, mais plusieursintervenants affirment qu'il serait plus élevé, surtout avec la guerre en Iraket les évènements au Soudan, en Palestine et au Liban. Pour lutter efficacementcontre la pauvreté, la plupart des conférenciers estiment que la Zakat, si elleest remise par les gens qui y sont soumis à une caisse réglementée, pourraitréduire la pauvreté à sa plus simple expression. En effet et là, le professeurMesdour de l'Université de Blida et l'un des précurseurs de la Caisse de laZakat en Algérie, préconise l'utilisation d'une partie de la Zakat en prêtssans intérêts plutôt que de remettre l'argent aux pauvres sous forme d'aide quiles laisse toujours pauvres. En effet, et là ce sont les préceptes de l'Islamqui sont mis en avant, c'est l'opération de rendre propriétaires les pauvresafin de les faire sortir définitivement du cercle d'assisté à vie. M. Mesdourne renie pas l'utilité de l'ANSEJ, la CNAC, l'ANGEM ou autre, mais il estimeque ces aides fournies par l'Etat sont inefficientes à cause, d'un côté, destaux d'intérêt assez élevés et, de l'autre, du manque de suivi sur le terrainde la réalisation des projets. En outre, et pour l'Algérie, la Zakat pourraitréduire considérablement le taux de pauvreté si elle n'était pas remiseanarchiquement à de faux pauvres et si la caisse pouvait avoir une libertéd'action plus grande. En effet, le montant de la Zakat amassé en une année aété de 200 millions de dinars, alors que, d'après les estimations desspécialistes, ce montant pourrait atteindre 2,5 milliards de dinars par an.  Enfin, et au dernier jour du séminaire, les participants onttransmis un télégramme au président de la République dans lequel ils leremercient de son aide et lui font part des recommandations préconisées pourune lutte plus efficiente contre la pauvreté. Parmi ces recommandations, lesséminaristes ont demandé la création de centres de recherches appliquées pourla lutte contre la pauvreté, une plus grande participation des caisses de Zakatdans les programmes spéciaux à long terme d'éradication de la pauvreté, larestructuration des formes de micro-crédits consentis par les Etats, que lalutte contre la pauvreté soit considérée comme essentielle dans les programmesde développement prévus par les gouvernements, que ces derniers obligent lesriches à verser la Zakat et enfin, l'exonération des associations caritativeset de lutte contre la pauvreté, de tout impôt.


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