Blida La mise à niveau des entreprises en débat

Le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'artisanat traditionnel, M. Benbada Mustapha était l'hôte, dimanche, de la wilaya de Blida où il a procédé à l'ouverture de la 14ème et dernière Journée d'information et de sensibilisation des chefs des petites et moyennes entreprises pour la mise à niveau de leur outil de gestion et de production. Les patrons des PME/PMI, les banquiers, de trois wilayas (Blida, Tipaza et Médéa) ont été conviés, en présence du wali de Blida, des responsables de l'ANDPME, organisatrice de cette journée, de la CNAC, de l'ANSEJ et de l'ANDI. Après l'allocution de bienvenue du wali qui a mis en exergue les potentialités de la wilaya en matière d'investissement et le nombre important d'entreprises privées qui y exercent, c'est à M. Ezzraimi, le président du club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI) qui a affirmé que la mise à niveau des PME/PMI est salutaire pour les entreprises qui pourront s'intégrer dans le processus mondial facilement, mais qu'elle est freinée par les lourdeurs administratives, la fiscalité étranglante, la faiblesse des investissements consentis pour la recherche, le manque de foncier et surtout l'accès au financement qui demeure très aléatoire. Ensuite, ce fut au ministre de la PME/PMI de donner des indications sur la mise à niveau des entreprises pour laquelle l'Etat a initié plusieurs mécanismes. «L'année 2007 a été celle de l'explication et de la sensibilisation et 2008 sera celle de l'entrée en vigueur et de l'application des mesures accompagnant à la mise à niveau des PME/PMI en collaboration avec les associations patronales et professionnelles», a-t-il indiqué avant de déclarer que, à ce jour, 300 entreprises ont déposé des demandes d'adhésion afin de bénéficier des mesures de mise à niveau et que les cas de 100 d'entre elles sont en cours d'études. Le ministre a affirmé que la majorité des entreprises algériennes possèdent des capacités certaines qu'il convient seulement de mettre en valeur par une meilleure approche pour l'amélioration de la rentabilité et de la qualité avec un coût moindre. Faisant référence à l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE depuis plus de deux ans et l'entré à l'OMC prévue prochainement, il fit remarquer que cela constitue un défi véritable que nos PME/PMI ont la capacité de relever pour peu que leurs mises à niveau soient effectuées dans les délais. Pour rappel, 445 entreprises algériennes ont déjà bénéficié de 2.500 opérations de mise à niveau dans le cadre du programme MEDA en association avec l'UE. Les résultats obtenus ont donc décidé l'Etat algérien à pérenniser cette action en initiant le programme PME II qui permettra une maîtrise accrue de la gestion et de l'outil informatique par ces entreprises. Les buts assignés à ce programme, contenu dans celui du président de la République, sont : la création d'un climat concurrentiel entre les entreprises, l'amélioration du capital humain en généralisant la formation continue, l'amélioration du financement (organisation et volume), celle de service public, lever les barrières qui entravent l'entraide entre les entreprises, ce qui permettra à la PME de maîtriser l'avancement technologique et d'être au diapason des marchés mondiaux. M. Benbada a ensuite mis l'accent sur les résultats à moyen et long terme attendus de la mise à niveau des petites et moyennes entreprises qui permettront d'améliorer le dévelopmpement local et le maintien des populations dans leurs régions d'origine afin de décongestionner les grands pôles urbains (Alger, Oran et Annaba), ainsi que la valorisation de la main-d'oeuvre issue d'études supérieures. Afin de mettre en oeuvre ces mises à niveau, le ministre a déclaré que deux arrêtés interministériels viennent d'être signés, le premier pour la création d'un fonds national de financement des investissements doté d'un budget de 1 milliard de dinars annuellement que le gouvernement est prêt à augmenter pour peu que les patrons y mettent du leur, et le second fixant les voies et moyens à mettre en oeuvre les mécanismes de suivi et de valorisation de ce fonds. En outre, et pour donner une dimension nationale à la mise à niveau des entreprises, il a été décidé la création d'antennes régionales à Alger, Oran, Annaba, Ghardaïa et Sétif). Après son allocution, M. Benbada a animé une conférence de presse avec les correspondants locaux au cours de laquelle il a donné plus de détails et répondu à diverses questions. Toujours pour améliorer le financement, nous apprenons qu'une sérieuse option est prise pour la création d'un banque d'investissement qui sera dotée de capitaux publics dans un premier temps et dans un but non lucratif, puis sera ouverte aux capitaux privés nationaux et étrangers. La création de cette banque donnera une impulsion nouvelle à l'investissement, surtout que les banques, aujourd'hui, sont pointées du doigt car, elles constituent un frein à tout financement des projets qui viennent à mûrissement auprès de l'ANSEJ, de la CNAC, et de l'ANDI, surtout par le manque de capacités d'études des dossiers qui lui sont présentés pour financement. Enfin, le ministre de la PME/PMI a affirmé que l'état recherche la permanisation des emplois créés car l'expérience des emplois temporaires a montré ses limites et, mettre à niveau, financer et aider les petites entreprises permettra de créer des emplois permanents tout en améliorant la rentabilité qui fera revenir les prix des produits à des niveaux plus bas et relever ainsi le pouvoir d'achat du citoyen.