Algérie

Blida La gare routière dans l'anarchie



S'il est un endroit qui doit être géréd'une manière efficiente et disposer de toutes les commodités nécessaires, enplus de se trouver en un endroit adéquat, c'est bien la gare routière. A Blida,c'est tout à fait le contraire que nous retrouvons au niveau de ce qui faitoffice de gare routière près du marché Guessab, et qui illustre on ne peutmieux le provisoire qui dure. Il y a bien une gare multimodale qui est prévuedans le programme de la wilaya, mais jusqu'à présent elle ne reste qu'au stadede voeu pieux. D'après les estimations les plus récentes, il y aurait plus de25 destinations desservies par des bus à partir de cette gare routière et unedizaine de wilayas, dont Djelfa, Tizi-Ouzou, Oran et Sétif par taxiscollectifs. Le nombre de bus qui utilisent les quelque douze semblants de quaiest tout simplement effarant. En effet, nous avons compté un bus qui entre etun autre qui part chaque minute. Parfois, ce sont deux ou trois arrivées etdéparts simultanés qui se font remarquer. Pour le nombre de passagers, il estaussi à l'avenant. Ils sont près de 200.000 voyageurs par jour à transiter parce endroit. La proximité du marché Guessab, avec ses 250 commerces réguliers etplus du double sans autorisation ni registre de commerce, attire aussi bien leshabitants de Blida que ceux des autres communes de la wilaya, surtout en cettepériode de l'année.  Pour ce qui est du lieu, c'est tout sauf une gare routière ! Lesquais ne sont en fait que des surélévations faisant office de trottoirs érigésau milieu de la surface de stationnement pour délimiter des couloirs réservéschacun à une destination donnée. Mais il n'y a ni abribus ni bancs pour ceuxqui sont obligés d'attendre. La délimitation de la gare en elle-même est plutôtapproximative puisqu'il n'y a qu'une barrière assez basse sur deux côtés, lemarché d'un autre et une rue du quatrième côté. Le lieu réservé austationnement des taxis collectifs n'est qu'une surface nue, pleine de détrituset nauséabonde, où les taxis disputent souvent une petite place où stationner àune nuée de vendeurs à la sauvette utilisant des charrettes qu'ils mettentl'une derrière l'autre en une longue procession immobile qui empêchent toutecirculation, même celle de leurs éventuels clients. Aussi bien au niveau desbus qu'à celui des taxis, il faut avoir les tympans bien accrochés pour tenirdevant cette cacophonie faite des cris des chefs de quais appelant sans arrêtles voyageurs vers telle ou telle destination, des klaxons rageurs des bus quicherchent à se garer, des appels des vendeurs vantant leurs marchandises.L'odorat quant à lui est agressé par des odeurs à soulever les coeurs etprovenant des tonnes de détritus laissés par les marchands de casse-croûte, deboissons douteuses, de fruits et d'autres choses encore. Les toilettespubliques érigées en cet endroit sont noires de saleté, l'obscurité y estmaîtresse ainsi que les cris des tenanciers qui obligent les clients à fairevite. Peut-être bien que la seule satisfaction en ces lieux vient des servicesde sécurité, omniprésents, qui ont su en un laps de temps assez court sécuriserla gare qui était il n'y a pas longtemps un véritable coupe-gorge où on sefaisait agresser devant tout le monde en plein jour. Même si les pickpocketsexistent toujours, ils font très attention et sont souvent arrêtés par lespoliciers ou dénoncés par les citoyens mis en confiance par la présence deshommes en bleu. Quoi qu'il en soit, et vu la dynamique insufflée à la wilayadepuis quelque temps, les habitants de Blida espèrent ne plus avoir honte deleur gare routière, miroir de la ville, dans pas longtemps.


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