Blida: La crainte d'une deuxième vague

C'est à un véritable duel entre la vie et la mort que nous assistons depuis que le Covid-19 a fait son apparition chez nous et que des mesures draconiennes ont été prises pour nous éviter d'être contaminés par ce virus qui s'est répandu à travers le monde en un temps record. Nos habitudes et nos convictions ont pris un sacré coup et nous essayons, par tous les moyens, de nous prémunir d'une mort atroce, empêchés de respirer par ce petit machin au nom et à la forme bizarre, connu et inconnu en même temps. Nous nous regardons tous comme de potentiels porteurs de ce virus, obligés de nous tenir à distance respectable l'un de l'autre, évitant de visiter nos parents les plus proches pour ne pas les contaminer même si nous sommes encore sains. Quand quelqu'un éternue, c'est le sauve-qui-peut alors que, d'habitude, nous lui disions : « à vos souhaits ! », nous avons même oublié nos chuchotements complices entre amis car nous sommes éloignés, finies les accolades et les embrassades en collègues et même entre parents. L'Algérien, par nature, est très communicatif, mais il a fini par se débarrasser de cette qualité sociale dans le cadre de cette lutte sans merci entre la vie et la mort, une mort qui guette le moindre relâchement de notre part.Un instant, nous avions cru avoir vaincu le Covid-19, cet agent de la mort et de la désolation, mais, à la vue des nouvelles contaminations, nous nous rendons compte qu'il est toujours là, tapi à l'entrée des magasins pris d'assaut par des centaines d'individus qui oublient qu'ils sont en danger et avec lesquels le virus trouve le moyen de se régénérer et de contaminer d'autres personnes. L'exemple de la wilaya de Blida est édifiant. Après n'avoir enregistré aucun décès pendant trois jours, il y en a eu deux pour la journée de dimanche, puis trois pour lundi, alors que le nombre de nouveaux cas est passé directement de zéro à 12 en 48 h. C'est pour cette raison et pour éviter de tomber dans ce piège que nous devons rester toujours vigilants, prendre toutes les précautions nécessaires, avoir toujours à l'esprit que c'est un duel sans merci entre la vie et la mort dont nous sommes les objets. Un jeune homme propriétaire d'un magasin à qui nous avons essayé de conseiller de se conformer strictement aux mesures de sécurité mises en place par les pouvoirs publics nous a répondu : « pourquoi ne sont-ils pas allés interdire aux gens de s'agglutiner devant les magasins de zalabia, pour acheter un sachet de lait ou devant les boulangeries », une réponse qui dénote d'une irresponsabilité et d'une inconscience manifestes. La manière de sensibiliser les citoyens et les moyennes pour y arriver doit être repensée et réadaptée car, pendant des décennies, la relation entre le citoyen et l'Etat a été complètement faussée.
Des appels à la réouverture des mosquées
Plusieurs voix s'élèvent, par le biais des réseaux sociaux pour réclamer et même annoncer la réouverture imminente des mosquées en ce mois de Ramadhan, synonyme de prières en communauté. En effet, au cours de ce mois, les mosquées affichent toujours le plein et débordent même sur la chaussée, attirant des fidèles qui, durant toute l'année n'y mettent presque jamais les pieds. C'est une chose à encourager en temps normal, mais actuellement ce serait faire le jeu du Covid-19 car les gens sont serrés les uns aux autres et, lors de la prosternation, ils mettent le visage (bouche, nez, yeux) presqu'en contact avec les poils des tapis qui pourraient avoir été contaminés par ceux qui les ont précédés au même endroit. C'est vraiment dommage que nous soyons obligés de surseoir à cette communion annuelle, à cette rencontre spirituelle entre les musulmans du monde entier, durant ce mois sacré, mais il ne faut surtout pas oublier que c'est un combat entre la vie et la mort et que la religion musulmane a toujours sacralisé la vie humaine en général et celle du musulman plus en particulier.
Les mesures prises pour la réouverture des commerces
Considérée comme le principal foyer et le départ de cette épidémie que nous subissons, la wilaya de Blida a subi, de plein fouet, les mesures les plus radicales pour éviter la propagation du Covid-19 qui a fait des ravages en tuant 107 personnes et en en infectant 761, soit près de 22% de l'ensemble des cas enregistrés en Algérie. Faisant encore l'objet d'un confinement partiel - de 14h à 7h du matin- alors que pour d'autres wilayas les horaires sont de 17h ou de 19h à 7h le lendemain matin, la wilaya de Blida doit prendre des précautions beaucoup plus grandes pour éviter une seconde vague de contamination autrement plus virulente, dixit les spécialistes en la matière. Dans ce cadre, la wilaya vient de rendre publiques les dispositions et mesures à respecter par tous les commerçants qui sont autorisés à rouvrir leurs locaux suite à la décision prise par le gouvernement pour soulager les retombées économiques et sociales du confinement qui a mis à mal les moyens de subsistance de nombreux citoyens. Le port obligatoire de bavettes, le port de gants, la désinfection régulière (plusieurs fois par jour) des locaux sont les premières mesures citées. Le commerçant doit aussi se conformer aux horaires d'ouverture qui sont de 7h à 14h, en plus de se laver les mains de manière régulière et d'installer des appareils pour contrôler la température des clients qui pénètrent dans le local. Les clients ne doivent pas être plus de 3 en même temps à l'intérieur du local et doivent aussi porter des bavettes en respectant la distanciation sanitaire entre un individu et un autre qui est d'au moins un mètre. Des agents de la wilaya opéreront des contrôles cycliques dans les magasins pour se rendre compte de l'application de ces dispositions et chaque commerçant pris en infraction se verra retirer l'autorisation d'exercer et le registre de commerce et fera l'objet de poursuites judiciaires.
Algérie Poste: horaires spéciaux
Toujours dans le cadre de la spécificité de la wilaya de Blida, Algérie Poste informe que les horaires d'ouverture des bureaux de poste et des différents services financiers et administratifs sont de samedi à jeudi et de 8h30 à 12h30. Ces horaires sont calculés par rapport aux horaires du confinement partiel de la wilaya de Blida qui sont de 14h à 7h le lendemain. Dans le même communiqué, Algérie Poste en appelle à la discipline et à la compréhension de ses clients afin d'éviter les ruées à l'intérieur des bureaux de poste lors de leur ouverture, de respecter la distance entre ceux qui font la chaîne pour effectuer une opération, de se conformer aux orientations des agents chargés de réguler les entrées et les sorties.