Blida - La confiturière au vécu non sucré !

Que ce soit la confiture d’orange ou d’orange amère (laârendj), de coing (sferdjel), de poire, de grenade, de pomme, de figue, de raisin, de framboise…, Naziha les prépare à l’ancienne.

Lorsqu’elle était enfant, elle ne mangeait pas sa part de fruits, elle préférait la transformer en confiture, à la manière d’une gamine bien sûr! 30 ans après, elle est devenue l’une des meilleures confiturières de Blida. Bouzrar Boutheldja Naziha, 42 ans, débordant d’énergie, sait parfaitement transformer une vingtaine de variétés de fruits en bonne confiture.

Que ce soit la confiture d’orange ou d’orange amère (laârendj), de coing (sferdjel), de poire, de grenade, de pomme, de figue, de raisin, de framboise…, Naziha les prépare à l’ancienne.

L’influence de sa grand-mère et sa passion pour la transformation des fruits en confiture la poussent à trouver de nouvelles recettes chaque jour que Dieu fait.

«Contrairement à d’autres confiturières qui rajoutent des arômes et extraits à leurs confitures, moi je sauvegarde les recettes de grand-mère. C’est meilleur et le goût est plus original», raconte-t-elle.

Et d’ajouter: «Je viens de lancer la confiture de courge et de grenade, deux variétés qu’on ne trouve pas sur le marché.»

Pour avoir un bon produit, elle choisit, avec attention, ses fruits, car si ces derniers sont trop mûrs, ils manqueront d’acidité, et pas assez, ils manqueront de goût.

«Ce n’est pas vraiment sorcier, il suffit juste d’aimer ce qu’on fait. La maîtrise de notre travail vient au fur et à mesure.»

Rencontrée récemment au Salon des métiers et de la formation à Blida, elle a exposé une vingtaine de variétés de confiture et fait goûter sa confiserie à tout le monde.

«C’est léger et pas trop sucré. Le fruit est bien présent dans le goût», témoigne un visiteur après une séance de dégustation.

Pour être honnête avec les visiteurs, Naziha leur fera savoir que la confiture est avant tout une histoire de saison et que certaines variétés de cette confiserie ont été congelées pour les besoins des expositions.

Et comme une passion ne vient jamais seule, Naziha excelle aussi dans la pâtisserie orientale et la broderie. Mais son amour pour la transformation de fruits en confiture l’emporte le plus.

En voulant sauvegarder ce patrimoine ancestral, elle apprend ce métier de confiturière aux jeunes, un métier en voie de disparition. Pour ce faire, Naziha a transformé sa maison en un atelier d’apprentissage. Mais cela n’est pas une sinécure pour elle.

«Chez moi, je prépare les confitures et je forme de jeunes dames qui veulent apprendre comment préparer ce genre de confiserie à l’ancienne. Mais vu l’exiguïté de mon appartement, je ne peux pas satisfaire toutes les demandes. C’est pour cela que je lance un appel aux autorités de la wilaya de Blida afin de m’octroyer un espace où je peux m’épanouir davantage et former un maximum de personnes voulant apprendre un métier relevant de notre patrimoine, mais qui est en voie de disparition malheureusement», conclut-elle.

Pour la contacter, appelez le 0556 77 42 80.

Mohamed Benzerga