Algérie

Blida Garer sa voiture, un cauchemar



Sans avoir à ramener un chiffre exact desautorités concernées, tout le monde peut estimer que le nombre de véhicules en circulationa été multiplié par quatre ou cinq, non pas dans une wilaya donnée, mais àtravers le territoire national. Cette explosion du nombre de véhicules dontprès de 75 % sont neufs, a réduit le stationnement à une peau de chagrin. Dansles grandes villes, nous restons parfois plus de deux heures à tourner en rondpour trouver une place, et encore, si les policiers ne viennent pas juste aprèsvous mettre un sabot. Les parkings à étages à Alger sont généralement plein àpartir de 8 heures du matin, et il faut alors se rabattre sur les quartiers.La presse, surtout écrite, a très souventattiré l'attention sur ces parkings dans les quartiers, improvisés par desjeunes, et moins jeunes d'ailleurs, qui s'accaparent une partie des trottoirs,en font leur chasse gardée et font payer des dîmes à ceux qui y stationnent,faisant même prévaloir la force à coup de gourdin nonchalamment tenu par l'und'eux.Plusieurs articles ont paru dans lesdifférents journaux, faisant bouger un peu les autorités qui ont annoncé danscertaines villes... l'officialisation de cette pratique. Un badge est remis àun jeune, et qui remplacera le gourdin pour qu'il puisse extorquer en toutelégalité 20 DA à chaque automobiliste qui viendrait y stationner. Jusqu'à iln'y a pas si longtemps, ces parkings sauvages n'existaient que dans lesquartiers. Depuis quelques mois, c'est partout que nous les retrouvons et mêmedevant les bâtiments officiels. Deux moyens sont utilisés pour faire savoir aucandidat au stationnement qu'il doit payer sinon... Pour le premier moyen, le«patron» du parking attend que vous fassiez les manoeuvres pour vous gareravant de se pointer et de vous dire « ca va, c'est bon » en faisant tinter dela monnaie dans la paume de sa main. Le deuxième moyen consiste en un véritableracolage.Le « stationneur » sort au bord de la routeet indique aux automobilistes un emplacement dans un geste d'invite assezcompréhensible. Alors que tout cela est déjà gênant, c'est maintenant l'étenduedu phénomène qui mérite d'être cité. En effet, où que vous alliez, dans lesgrandes et petites villes, en milieu urbain ou rural, vous trouverez toujoursquelqu'un qui sort de nulle part pour vous prendre entre 20 et 50 DA dès quevous avez le malheur de stationner votre voiture.Il n'y a pas si longtemps, nous avons dûpayer plus de 300 DA de droit de stationnement avec matraque sur la tête parcequ'il nous fallait nous arrêter dans une dizaine d'endroits à Blida. Une autrefois, c'est un automobiliste qui demande à son ami assis à ses côtés de voirs'il n'y avait pas un de ces détrousseurs pour qu'il puisse stationner. Et celase passait devant le collège où il enseigne. Un coup d'Å“il à gauche, devant,derrière et à droite, non il n'y a personne ! Ouf, nous pouvons enfinstationner sans nous faire plumer. Mais une fois hors de la voiture ils voientune chaise déposée juste à l'intersection et un jeune sort de derrière unevoiture « bonsoir, cheikh, nous sommes là !».Notre bonhomme poussa un soupir et sedirigea vers le marché, c'était le premier jour du ramadan et il ne voulait passe donner en spectacle. Une autre fois, c'est quelqu'un qui gara sa voiturejuste devant sa maison, il rentra et ressortit après quelques minutes. Dèsqu'il mit le moteur en marche un jeune au sourire sur mesure, se pointa devantlui.A quelques mètres, derrière un arbre, unmalabar tenait un gourdin qu'il balançait à bout de bras. Il allait rouspétermais se ravisa et paya en donnant une pièce de 50 DA, oubliant même sa monnaie.Nous pourrons, et tous les automobilistes avec nous, citer ainsi des millionsd'exemples, de personnes qui se font agresser devant tout le monde, d'autresqui paient plusieurs centaines de dinars par jours à ces pseudo-gardiens deparkings qui n'existent pas, et tout ceci, à la lumière du jour, devant desadministrations, dans les cités et nos cités-dortoirs, et peut-être mêmebientôt dans les cours des écoles, des APC et des diverses administrations. Quiles en empêcherait ?


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