Algérie

Blida : Et maintenant ?



La campagne est terminée, les élections sont passées, celui qui devait être notre président, l'est devenu. Hier, vendredi, les Algériens se sont donc réveillés avec un nouveau président, qui l'était déjà d'ailleurs depuis 10 ans et qui vient donc d'entamer son troisième mandat. Nous avons demandé à quelques citoyens ce qu'ils attendaient de Bouteflika réélu. La première personne rencontrée est B. Abdelkrim, enseignant et père de 4 enfant : «je n'attends rien du président, car il a déjà fait beaucoup de choses. C'est plutôt notre société qui doit changer de mentalité, nous avons des arrivistes dans la plupart des postes-clés qui ne cherchent qu'à s'enrichir sur le dos du peuple, c'est cela qui doit changer et c'est cela que j'attends du président». Quant à D. Mourad, 40 ans, TS en télécommunications au chômage et 2 enfants à charge, il déclare : «nous espérons un changement dans l'approche des besoins du citoyen surtout en ce qui cocnerne le travail, le logement et ses droits en général». Pour Ali R. 28 ans, vendeur à la sauvette, et qui vit toujours aux crochets de ses parents, «C'est notre seul espoir et nous nous attendons surtout à ce qu'il rouvre les entreprises fermées pour créer des postes de travail pour tous ces jeunes, diplômés ou non, qui traînent dans les rues et les cafés, pourtant prêts à se sacrifier pour leur pays pour peu qu'on leur accorde un peu d'importance. Je suis fatigué de jouer au chat et à la souris avec les policiers et j'aspire à fonder un foyer après avoir trouvé du travail». C'est au niveau d'un marché populaire que nous avons rencontré M. Hamid, retraité de l'administration qui déambulait au milieu des marchands, le couffin vide et les yeux tristes, «vous savez, tout ce que j'attends de notre nouveau président, c'est qu'il regarde un peu du côté des prix. Tout est cher, il n'y a aucun contrôle, aucune régulation, c'est une jungle où le plus fort dévore le plus faible. Regardez mon couffin, j'ai fait trois fois le tour du marché, je n'ai rien pu acheter. Dites au président que le peuple, le petit peuple a grand espoir en lui et que nous nous attendons à des actions concrètes, surtout en ce qui concerne le pouvoir d'achat, nous ne pouvons plus tenir longtemps à ce rythme». Moussa, F35 ans, commerçant et père de 5 enfants, tous en bas âge, dira «je suis commerçant, je gagne ma vie relativement bien, mais je dois vous dire que nous nous attendons à ce que le président revoit complètement la politique et la pratique commerciale en Algérie. C'est bien beau de libérer les prix, mais encore faudrait-il qu'il y ait un contrôle sérieux, que les gens ne vendent pas n'importe quoi à n'importe quel prix, c'est aberrant d'être obligé d'acheter la pomme de terre à 100 DA dans un pays aux potentialités agricoles comme le nôtre, je sais que c'est difficile mais il faudrait changer certaines lois et, surtout, les appliquer». Fatma-Zohra, 33 ans, célibataire, ex-employée dans le filet social : «je n'attends plus rien, je suis désespérée. Je travail dans l'administration depuis 12 ans, à raison de 3.000 Da par mois, victime de tous les abus ne pouvant même pas subvenir à mes besoins surtout après la mort de mon père. Maintenant, j'ai une partie de sa pension qui se monte à 700 Da, j'ai été chassée de mon emploi car, d'après eux, je touche une pension de retraite. Mais je m'en remets à Dieu», elle ne put continuer car elle fondit en larmes et s'en alla pour cacher sa grande détresse aux yeux des autres. Mais, Omar A. 39 ans, un autre enseignant, père de 3 enfants, affirme que : «pour ma part, le fait de vivre en paix est si important que je n'en demande par plus. Il est vrai qu'il est difficile de joindre les deux bouts, mais ce qui est primordial, c'est cette paix que nous avons retrouvée grâce à la politique courageuse de Bouteflika qui a prôné la réconciliation nationale et a réussi à ramener beaucoup de jeunes vers leur peuple, quant à notre pouvoir d'achat, il suffit que nous travaillons pour que les choses reprennent leur cours normal». Souad Kh., 55 ans, femme au foyer dont le mari est décédé il y a quelques années, lui laissant 4 enfants à charge, affirme que : «personne ne pense à nous, nous nous débattons dans des problèmes insurmontables, j'ai juste 10.000 Da de pension, qui me permet de vivoter une semaine puis, pour terminer ce sont les âmes charitables qui m'aident. J'espère seulement que notre président se rappelle de nous et que nous ayons une augmentation de nos pensions». Nous avons terminé avec Salim M. 20 ans, sans travail, exclu de l'école en fin de 9ème AF, furmant cigarette sur cigarette, se donnant l'air d'un dur qui n'a peur de rien et qui n'a rien à perdre : «je ne pense qu'à une chose, partir loin de ce pays où je n'ai aucun avenir, où tout le monde me regarde de travers, même mon père. Mais je lance un appel à notre président afin qu'il s'occupe des jeunes, ce sont eux le capital de l'Algérie. Nous ne demandons qu'un travail, un peu de considération et nous ferons des miracles».






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