Blida Election, la course à la location de locaux

C'est un nouveau créneau qui s'avère trèsporteur pour les propriétaires de magasins, surtout s'ils sont fermés àlongueur d'année ou qui ne trouvent pas preneur faute de mauvais emplacementcommercial.En effet, les partis politiques, àl'approche des échéances électorales, s'empressent de louer des locaux pour yinstaller leurs permanences. La location se fait pour un ou deux mois et coûteentre 10 et 20.000 DA/mois, parfois plus, selon le lieu, le quartier, la ville,etc. Nous avons vu plusieurs de ces propriétaires mettre dansl'arrière-boutique toute la marchandise qu'ils vendaient en temps normal etlouer cet espace à une formation politique, sans chercher à connaître sacouleur politique du moment que le loyer est perçu à l'avance. Le parti enquestion commence par coller des affiches du parti et de son leader sur lesmurs, les tapissant entièrement, puis installe un bureau et plusieurs chaisesen plastique, louées elles aussi.Vient ensuite une véritable opération decharme en direction du citoyen-électeur qui devient, pour la durée de lacampagne électorale, un roi, courtisé par tous, recevant l'assurance qu'il serabéni en votant pour tel parti, que sa vie et sa ville changeront avec la montéesur le trône APC de tel autre, et bien d'autres promesses qui serontmalheureusement vite oubliées par ceux-là mêmes qui jurent maintenant qu'ils neseront jamais comme les autres. Outre les militants et les candidats que nousvoyons à longueur de journée et pour une partie de la nuit dans et auxalentours de leurs permanences, nous pouvons remarquer des citoyens qui aidentle parti et ses candidats, dans l'espoir de récolter des dividendes enlogements sociaux ou autres, en récompense à leur soutien.Par ailleurs, toujours à l'approche deséchéances électorales, une autre course a lieu, mais celle-ci entre initiés: ils'agit de celle pour l'encadrement des bureaux de vote. En effet, quand on saitque le président du bureau de vote touche en une journée 4.000 DA, alors queson adjoint, le secrétaire et les deux assesseurs chacun 2.500 DA, il y a dequoi réveiller toutes les convoitises. Et là aussi, à deux ou trois mois duscrutin, les listes des encadreurs sont établies par les daïras avec laparticipation de l'APC. Bien entendu, il n'est pas donné à quiconque de pouvoirprésider un bureau de vote et d'assumer toutes les responsabilités morales etpénales qui en découlent. En effet, c'est un lourd fardeau que les encadreurs de tout bureau de vote ont sur les épaules, maisla quasi-totalité l'ignore. Ils sont responsables du bon déroulement desopérations de vote durant la journée et du dépouillement et de l'établissementdu procès-verbal à la fin du scrutin.Tous les responsables au niveau des daïraset des APC savent le nombre d'erreurs qui sont faites lors des dépouillementset de leurs transcriptions et essaient, autant que faire se peut, de désigneraux postes de secrétaire des fonctionnaires et des enseignants à même de menerà bien cette si délicate mission. Mais ils sont des centaines à vouloirtravailler «au vote», sans même savoir ce qu'ils vont y faire, et font despieds et des mains pour y parvenir, aidés en cela par des parents, des amis,des connaissances, qui travaillent dans l'administration. Certains affirmentque c'est une somme qu'il convient de donner aux jeunes chômeurs, au lieu desfonctionnaires qui touchent déjà une paie.