Algérie

Blida: Durcissement et application stricte des mesures de confinement



Quinzième jour de confinement total, 103 nouveaux cas enregistrés, dont 18 à Blida, et 21 nouveaux décès dont 2 à Blida. La valse des chiffres continue en zigzaguant, dansant une sorte de sarabande morbide devant nos yeux étonnés et nos cerveaux qui ne comprennent plus rien, perdus entre une science et une technologie qui ont vaincu l'espace et le temps mais qui demeurent impuissantes contre une si petite chose, microscopique. Des bribes d'informations nous parviennent d'un pays ou d'un autre sur la découverte d'un traitement contre le Covid-19, puis c'est le silence, des luttes insensées et assassines sont menées entre les multinationales pour la mainmise sur la fourniture de traitements et de vaccin contre le virus, puis entre les pays industrialisés qui voient là un échappatoire à la récession économique qui les guette à cause de ce même virus.Mais revenons chez nous, plus précisément à Blida où nous vivons ce confinement total de manières diverses, entre ceux qui ont une occupation et ceux qui n'en ont pas, entre ceux qui ont de l'argent et ceux qui en manquent, entre ceux qui se conforment aux instructions sanitaires et salvatrices des autorités et ceux qui ne s'y conforment pas. Mais il semble que les responsables concernés aient décidé de prendre le taureau par les cornes et d'obliger les récalcitrants à observer les règles imposées par le confinement total, seule solution qui nous permettra de mettre fin à cette véritable hécatombe provoquée par le coronavirus. Les patrouilles de police et de gendarmerie parcourent les villes et les quartiers dès le milieu de l'après-midi pour obliger les magasins (épiceries, boucheries, etc.) à fermer boutique pour éviter les attroupements devant leurs locaux, alors que les automobilistes sont sommés de retourner d'où ils viennent et les piétons et autres badauds occupés à discuter entre eux, invités à rentrer chez eux, parfois de manière ferme. Les services de sécurité utilisent aussi les haut-parleurs pour demander aux habitants de rester chez eux pour éviter la propagation du virus. Il faut dire que toute la matinée, et jusqu'à midi passé, les rues et les quartiers sont pleins de gens, assis à même le sol, en groupes plus ou moins importants, discutant de choses et d'autres, principalement bien sûr de cette calamité qui est tombée sur la tête de l'humanité au moment où elle ne l'attendait nullement. Les pères de familles sont très nombreux à acheter ce dont ils ont besoin, d'autres font la chaîne devant les bureaux de poste pour retirer leur argent ou chez les épiciers pour acheter du lait ou de la semoule. Les prix des fruits et légumes ont commencé quelque peu à reprendre une courbe ascendante mais demeurent quand même assez abordables alors que le poulet vidé ne coûte que 200 à 220 DA le kilo, ce qui assez exceptionnel. Certains boulangers ont décidé de ne plus vendre le pain mais de le remettre gratuitement aux citoyens, ce qui a attiré chez eux de grands nombres de personnes. Mais il ne faut surtout pas oublier d'acheter tout ce dont on a besoin avant quinze heures, sinon nous risquons de ne rien trouver.
La distribution de denrées alimentaires aux familles démunies continue de se faire, mais de manière pas toujours très claire, de nombreux citoyens clamant haut et fort ou à travers leurs comptes Facebook qu'ils n'ont rien reçu de ces aides venues de toutes les wilayas du pays. Les autorités ont, dans la plupart des cas, désigné des représentants dans chaque quartier mais ceux qui ne bénéficient pas des denrées alimentaires assurent que la distribution se fait de manière injuste et que nombreux sont ceux aisés qui ont bénéficié de couffins, car faisant partie de la famille ou des amis du représentant de quartier. Certains profitent, il est vrai, de la situation et se lancent dans des opérations de charme envers leurs connaissances, entamant, dans ces circonstances dramatiques, leur campagne électorale, n'étant même pas encore assurés qu'il y aura des élections...
D'ailleurs j'ai vécu la chose personnellement, je me trouvais à la maison un peu avant 19 h quand un individu envoya une jeune fille frapper à toutes les portes pour demander aux habitants de porter leurs noms sur une feuille de papier pour recevoir des aides alimentaires. Bien sûr, j'ai refusé croyant avoir affaire à des agents de l'APC ou d'une association chargée de distribuer des couffins, préférant laisser la priorité à ceux qui étaient plus démunis que moi. Mais, voulant en avoir le c?ur net, j'ai posé des questions à quelques voisins qui m'ont affirmé que ce n'est pas l'APC - qui ne distribue pas d'aides de manière directe - ni une quelconque association qui a envoyé ses bénévoles, mais il pourrait s'agir de quelqu'un qui travaille dans une société privée et qui a été chargé par son patron de recueillir les noms de familles afin de les aider. Mais, selon toute vraisemblance, il n'y aurait ni aides ni rien, sauf que le patron de l'entreprise présenterait les listes des familles qui auraient reçu des dons afin de bénéficier d'abattements fiscaux promis par les pouvoirs publics.
Ceci bien entendu sous toute réserve. Mais, concernant la distribution des produits alimentaires aux familles nécessiteuses, trop de voix s'élèvent pour dénoncer la manière dont cela se fait et il faudrait peut-être trouver un autre moyen, plus crédible, afin d'éviter d'éventuels détournements.


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