Algérie

Blida Des baraques qui font peur



Durant toute l'année, et encore pluspendant le mois de Ramadhan, les baraques de fortune poussent comme deschampignons sur les trottoirs de nos villes et villages, comme si elles étaientlicites. Certaines proposant des sucreries orientales, d'autres des jus, dupain, des cigarettes et même de jouets. L'autorisation de l'APC est souventignorée, surtout que le commerçant en herbe commence par prendre possession dela portion du trottoir de façon anodine, en y déposant juste une petite tablesur laquelle il étend une toile pour présenter juste quelques marchandises. Pardémagogie, par calcul politicien ou par laisser-aller, les services municipauxne disent rien. Une quinzaine de jours plus tard, le volume de la marchandisedouble ou triple et la portion du trottoir squattée s'étend. Un espace «privé»est alors délimité et personne n'a plus le droit de le piétiner. Puis, petit àpetit, une baraque en tôle fait son apparition avantde céder la place à une autre, en fer et avec des socles sur lesquels ellerepose. Ensuite, c'est la quête d'une autorisation quelconque, juste pour avoirun papier portant le cachet de la mairie. Une fois ce document en main, c'esttout le trottoir qui est accaparé, obligeant les passants à emprunter lachaussée au risque de se faire écraser par une voiture. Et cette pratique estdevenue en vogue surtout dans les extensions autour des villes et villagesconstituées par les nouvelles constructions aussi bien étatiques que privées.Bien sûr, ces échoppes viennent combler un vide induit par une étude à lava-vite qui ne tient pas compte des futurs besoins de la population qui vahabiter ces cités, même si les pouvoirs publics ont tendance, depuis quelquetemps, à prévoir des commerces au rez-de-chaussée des nouveaux bâtiments. Enplus du fait que ces constructions anarchiques sur les trottoirs obligent lespiétons à utiliser la chaussée avec tous les dangers connus, une autre pratiquebeaucoup plus dangereuse est observée. En effet, ne pouvant être alimentées enénergie électrique d'une manière régulière car ne possédant aucun documentvalable, les propriétaires de ces baraques essaient de ramener de l'électricitéde quelque façon que ce soit. Ceux qui n'habitent pas loin alimentent leur«commerce» grâce à un fil, souvent dénudé ça et là, sur une longueur qui peutdépasser les 150 mètres,à partir de leur demeure. D'autres se font «dépanner» par un voisin alors queles derniers, de loin les plus dangereux, volent l'électricité à partir depoteaux électriques ou des fils qui y sont suspendus. Il y a un peu partout despoteaux électriques métalliques, utilisés pour l'éclairage public, comportantune ouverture à environ 60 cmdu sol, utilisés par les services techniques des APC pour les branchements etles dépannages. Les propriétaires des baraques à proximité ne se gênentnullement pour se brancher à partir de ces ouvertures qu'ils laissent béantes,des fils dépassant et pendant à l'extérieur, juste à portée de main desenfants. Pour ceux qui sont situés sur le trottoir en face de celui où setrouve le poteau, c'est pratiquement un fil électrique, dénudé par endroits,qui est étendu à même le sol, traverse la route et va alimenter la baraque enénergie électrique. Il suffit que quelqu'un marche sur une partie dénudée, ouque le sol soit mouillé ou qu'un passant se retrouve les pieds pris dans cepiège mortel pour que nous nous retrouvions devant une catastrophe. Et le plusétonnant dans tout cela, c'est que personne n'intervient pour mettre un terme àces pratiques. Les autorités concernées attendent-elles qu'un passant soitélectrocuté pour décréter des interdictions qui existent déjà, ou faut-il qu'unenfant joue avec ces fils et en meurt pour que les responsables daignent sortirde leur léthargie ? Et pourtant tout le monde sait qu'il vaut mieux prévenirque guérir, alors commençons donc par prévenir etéviter des pertes humaines.


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