Algérie

Blida: Comment gérer une cité ?



63,9 % de la population algérienne se trouvent au nord du pays. La majorité des infrastructures et des activités économiques, culturelles et sociales se trouvent dans les grandes villes, toujours au nord du pays.

Mais, quel que soit le nombre d'habitants dans une région donnée, l'Etat a pour obligation de gérer les cités (villes et villages) en ce qui concerne les besoins multiples des habitants et veiller à la promotion de tout ce qui les touche, dans tous les domaines. Pour cela, il faut des outils de gestion qui veillent à personnaliser les besoins propres à chaque région selon ses spécificités pour les transmettre au gouvernement puis de veiller à l'application des décisions prises. D'un autre côté, ces outils doivent gérer, d'une manière rationnelle, les richesses de leur région tout en essayant d'en générer d'autres. Ces outils sont les collectivités locales, c'est-à-dire les APC, les daïras et les wilayas. Mais, après tant d'années d'existence, tout le monde a remarqué le peu d'efficience de la plupart de ces entités dans la gestion des affaires courantes des citoyens et de la cité. Des difficultés multiples ont vu le jour, des déperditions majeures de moyens financiers sont constatées, les retards dans la réalisation des différents programmes sont devenus caricaturaux, la relation entre les différents intervenants avec le citoyen est presque inexistante. Tous ces problèmes et bien d'autres ont poussé la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université Saad-Dahlab de Blida à organiser un séminaire international sous le thème : «Gestion des collectivités locales : réalité et défis» et ce, les 17 et 18 mai courant. Plusieurs spécialistes des universités algériennes, de Jordanie, de Tunisie, de France, du Liban, du Soudan et du Maroc y ont pris part et ont développé des études diverses sur le sujet qui, faut-il le rappeler, est très important. Ainsi, nous apprenons que, de par le monde, il existe deux systèmes de gestion des collectivités locales : le français et l'anglais. Le premier se base sur tout ce qui est local et qui est à la charge de ces collectivités et le deuxième sur un listing des domaines qui leur sont réservés. En Algérie, c'est le système français que nous utilisons qui a ses avantages et ses défauts, mais, ce qui coince dans tout cela, ce sont les moyens humains, surtout au niveau des assemblées élues. En effet, il est rare de trouver des élus spécialisés en gestion et qui peuvent générer des richesses à partir des moyens disponibles dans leurs communes ou régions, et, s'ils ont des notions de gestion assez poussées, ils sont freinés par des considérations politiques et électorales contraignantes qui lèsent les intérêts des citoyens. Mais, pour avoir des élus spécialisés dans la gestion, il faudra piétiner la démocratie car les candidats sont proposés soit par leurs partis soit en liste libre mais ce sont les citoyens qui choisissent librement leurs représentants, et ces choix ne sont pas toujours faits de manière rationnelle. C'est la problématique majeure qui marque les assemblées élues, contrairement à l'administration dont les responsables sont nommés selon des critères déterminés. D'un autre côté, et pour rendre la gestion plus maîtrisable, nous nous devons des prendre des entités relativement ‘petites' mais là, elles perdraient leurs moyens de financement qui deviendraient insignifiants par rapport aux besoins. C'est ce qui est arrivé d'ailleurs en France où il y a des milliers de communes mais qui ne peuvent pas faire face aux financements de leurs projets ni à leurs dépenses courantes, ce qui a obligé les autorités centrales à opter pour des conseils régionaux qui regroupent plusieurs communes. Ainsi, les thèmes abordés par le séminaire ont eu trait à la définition des collectivités locales, aux sources de financement de ces collectivités (impôts et autres) et au contrôle de leurs finances, au rôle de la société civile dans sa participation à la gestion, au plan directionnel de l'aménagement urbain et au développement durable, aux relations collectivités locales/environnement et, enfin, aux expériences de quelques pays arabes dans la gestion des collectivités locales. Les intervenants qui se sont succédé ont présenté des recherches, donné des avis et proposé diverses solutions pour une gestion meilleure de ces collectivités auxquelles échoit le rôle de développement dans leurs régions respectives. Les spécialistes et chercheurs venus d'autres pays ont présenté leurs propres expériences, avec des hauts et des bas, et des solutions qui pourraient améliorer la qualité de la gestion des collectivités locales. Mais, et c'est là où le bât blesse, il n'y avait qu'un seul P/APC sur les 25 que compte la wilaya de Blida, sans compter les autres personnalités intéressées par ces travaux au plus haut point, malgré les invitations qui leur ont été adressées par l'organisateur de ce séminaire.




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