Algérie

Blida Campagne électorale, sur les chapeaux de roues



Pour une première journée de la campagne électorale concernant les prochaines élections locales, les candidats n?y sont pas allés de main morte, même si le simple citoyen ne s?en aperçoit pas. En effet, dans toutes les communes de la wilaya de Blida, il n?est plus question dans les discussions que de vote, candidats, tel ou tel parti, telle ou telle tête de liste, il faut voter pour tel et boycotter tel autre. Dans les bureaux des partis et leurs permanences, les photos qui étaient accrochées sur les murs intérieurs sont sorties au grand jour et les candidats ainsi que leurs parrains, leurs parents et leurs colistiers ne chôment pas. Nous les voyons partout, dans les cafés, dans les rues, dans les magasins et même au marché ou dans les mariages. Les sourires sont grand format et chacun rivalise avec son adversaire pour montrer le meilleur de lui-même.Déjà au lendemain du dépôt des candidatures et du rejet de nombreuses d?entre elles par l?administration on faisait passer les restants pour des citoyens sans peur et sans reproche. Ils pavoisaient et affichaient même des airs triomphants devant les autres, comme pour leur dire: «nous, nous sommes propres et nous vous vaincrons». Depuis jeudi, c?était au grand jour donc que la campagne électorale fut entamée mais les citoyens ne comprenaient pas que malgré tout ce travail en précampagne, les lieux d?affichage des listes et photos des candidats restaient vides, laissant libre cours à radio trottoir de mettre un nom sur la «tête de liste» de tel ou tel parti.Partout où nous nous sommes rendus dans les communes, le climat était le même au sein de la classe dite politique et chacun essayait de présenter son parti comme le seul à pouvoir bénéficier de la confiance citoyenne. Bien entendu et comme nous en avons tous pris l?habitude, peu de partis ont un programme cohérent à présenter à leurs éventuels électeurs. Dans les quartiers, nous surprenons parfois des discussions à bâtons rompus, arrivant parfois jusqu?aux disputes, concernant la probité, la capacité ou les qualités de tel candidat face à un autre.Les supputations vont bon train et chacun confectionne la liste des partis à sa guise. «Puisque je vous dis que c?est si flène qui est le premier, croyez-moi, c?est le mouhafedh qui me l?a confirmé, mais surtout ne le dites à personne», annonce avec ostentation un homme ayant approché la quarantaine et déjà envahi par le virus de la politique. D?autres le regardent d?un air malin et lui rétorquent que celui qu?il cite n?est qu?un magouilleur qui ne comprend rien et qu?il n?est venu à la politique que pour s?enrichir ou pour se venger. Ailleurs, dans un autre quartier d?une autre ville, d?autres citoyens font et défont l?actualité électorale de la même manière. Chacun essayant de faire campagne, sans même le savoir, pour le candidat qu?il a choisi car c?est un ami, un proche ou quelqu?un qui habite le même quartier. Il ne faut surtout pas oublier que nous sommes arrivés à un moment où la majorité des gens choisissent les candidats aux postes de P/APC en fonction de ce qu?ils peuvent en tirer et non en fonction de leurs capacités à gérer les affaires de la cité ou de leur honnêteté. Nos concitoyens, échaudés par les gestions passées désastreuses, essaient de mettre toutes les chances de leur côté pour bénéficier d?un logement social ou autre, d?un magasin, d?un marché ou tout simplement de voir le quartier où ils habitent être refait à neuf, en ce qui concerne les rues, l?éclairage public, l?eau potable et bien d?autres choses encore.Enfin, tous sont d?accord pour dire qu?un P/APC doit faire ceci ou cela, mais, une fois assis sur le trône, toutes les promesses faites lors des campagnes électorales, car il y en a plusieurs, sont vite oubliées et on vous sort le manque de moyens humains et matériels, que c?est le chef de daïra ou les services de la wilaya qui ne débloquent pas assez de budgets pour les projets qu?on voudrait lancer, ou encore, que «je ne suis aidé par personne, ils me jalousent tous et aimeraient bien prendre ma place». Espérons seulement que leurs craintes ne soient pas fondées et que les prochaines équipes soient plus soudées et plus qualifiées pour gérer convenablement les affaires de la cité et rattraper un tant soit peu le retard accumulé par leurs prédécesseurs.


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