Algérie

Blida : Baisse inquiétante de la distribution de l'eau



Une sérieuse crise dans la distribution de l'eau potable a été enregistrée entre la mi-août et début septembre à Blida, donnant lieu à de sévères restrictions. La crise a créé des tensions au sein de la population, mais également entre la wilaya et l'Algérienne des Eaux, avant de connaître un dénouement par le départ du directeur de l'unité ADE de Blida, M. Saïd Arbaoui. Plusieurs quartiers de la ville de Blida, ainsi que des localités de la même wilaya, rappelons-le, ont connu une fin août et un début de Ramadan difficiles, en raison des perturbations dans la distribution de l'eau potable. Certains quartiers n'ont pas eu d'eau pendant plusieurs jours de suite, et d'autres ne recevaient le précieux liquide que durant un court moment pendant la journée. Selon l'Algérienne des Eaux, ces restrictions sont dues à deux principaux facteurs. En premier lieu, les ressources en eau disponibles à partir des forages et des captages ont fortement baissé en été, en étant réduites de moitié. De 80.000 mètres cubes par jour, Blida ne disposait plus que de moins de 38.000 mètres cubes par jour, alors que la demande a fortement augmenté. Le second facteur à l'origine des perturbations concerne les disjonctions électriques. Selon un responsable de l'ADE, on a enregistré jusqu'à dix disjonctions par jour sur les chaînes de production de l'ADE. Chaque disjonction nécessite une série de vérifications avant la remise en service, explique ce responsable. Selon lui, à partir d'un certain moment, l'ADE ne faisait plus que courir après le retard accumulé pour tenter d'éponger le déficit, mais c'était devenu impossible à cause des disjonctions à répétition.

Le directeur de l'unité ADE de Blida a servi de bouc-émissaire dans une situation qui le dépassait complètement. En effet, l'ADE se limite à distribuer l'eau disponible, mais ce n'est pas elle qui mobilise la ressource. A raison de 40.000 mètres cubes par jour, l'ADE ne disposait cet été que d'une dotation de 80 litres par jour et par habitant. Si on inclut les pertes, cette dotation chute à 60 litres. C'est une quantité tellement insuffisante que l'OMS la situe dans ce qu'elle appelle le stress hydrique. A titre de comparaison, Alger reçoit actuellement une dotation de près de 300 litres par jour et par habitant, soit près de quatre fois celle de Blida.

C'est la direction de l'Hydraulique (DHW) qui est chargée de financer et de réaliser les grands transferts. A Blida, malgré le déficit enregistré depuis des années, il n'y a pas eu de travaux d'envergure pour améliorer la situation. Le manque d'eau n'a pas empêché l'administration de donner une partie des sources en concession pour produire de l'eau minérale, diminuant d'autant les rares ressources disponibles.

Enfin, la recherche d'un bouc-émissaire, en la personne du responsable local de l'ADE, ne fait que différer l'émergence d'une nouvelle crise, dans des conditions plus graves encore. Un cadre du secteur affirme que la ville de Blida risque de connaître des situations encore plus difficiles l'année prochaine, en cas de sécheresse. La véritable solution consiste, selon lui, à augmenter massivement les ressources disponibles à Blida. Ceci peut se réaliser, soit en utilisant une partie des eaux actuellement orientées sur Alger, soit par le dessalement, soit en ayant recours à l'eau de certains barrages environnants. «Toutes les formules sont bonnes, sauf celle qui consiste à nier le problème et à sanctionner des responsables sans apporter de vraies alternatives », dit-il.




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