La country des babyboomers
La musique country et folk s?installe tranquillement à Blida par le truchement de cinquantenaires - et un peu plus - qui retrouvent leur jeunesse et des repères qui avaient semblé perdus dans le rugissement de cultures, de religions et de modes made in. Ce vagissement a lieu grâce à l?entêtement de trois frêles personnes (Rebbache, Bousnina et Damerdji) qui n?aiment pas faire de bruit, qui ont circulé comme des ombres durant les longs jours - ou nuits - des années 1990 et qui remontent sur scène par un besoin soudain de dire leur souffrance, de « faire passer un message humaniste », dira M. Rebbache en cette nouvelle année 2005. « Nous voulions passer à la fin du mois de décembre, c?est-à-dire à la veille d?une nouvelle année afin de nous lier par un contrat moral avec ce public qui nous suit et qui croît en nous », continuera cet ancien fervent admirateur des Beatles, de Paul Simon, de Cat Stevens, de Moustaki, de Brassens. M. Bousnina, son accompagnateur à la guitare, préfèrera le verbe « se retrouver » dans toute sa plénitude. Un public nombreux, silencieux, captivé sous l?emprise de cette drogue soixante-huitarde écoutait religieusement Back home again de John Denver, Father and son de Cat Stevens, Grand-père de Moustaki, Je me suis fait tout petit de Brassens et tant d?autres titres nostalgiques d?un temps révolu. « Ce choix n?est pas fortuit », dira à la fin M. Rebbache, une cravate enserrant davantage -manque d?habitude- sa voix si tranquille : « Le programme proposé et joué vient d?une réflexion sur le devenir de l?homme au regard des nombreuses guerres et des catastrophes dont cet homme ne se détachera sans doute jamais. » Il poursuivra après des fleurs offertes par un admirateur : « La révolution au Portugal doit donner à réfléchir à ces va-t-en guerre et la Méditerranée doit devenir un bassin de paix au regard de ce qui se passe surtout en Palestine. » L?air abattu, il donnait l?impression que les événements se déroulaient chez lui : c?est la trace du poète ! « D?autres récitals sont prévus », affirmera le responsable de la culture au niveau de l?APC de Blida et qui était mêlé anonyme à la foule. Beaucoup des présents avaient ramené leurs enfants, donnant l?impression de faire passer le témoin... Bon signe.
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Posté Le : 09/01/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Mekfouldji
Source : www.elwatan.com