Algérie


Blida
En ces temps caniculaires, rester à Blida est un véritable calvaire car la chaleur et le vide horrible rebuteraient plus d'un et les jeunes -et même les moins jeunes- essaient de trouver un endroit assez frais et animé pour y passer ne serait-ce que deux ou trois jours par semaine. Les destinations privilégiées des Blidéens sont la montagne, à Chréa plus précisément, où la température est très clémente et où les randonnées pédestres, les jeux et les promenades ont de nombreux adeptes. Les pères de familles profitent de leurs vacances ou des week-ends pour y emmener leurs progénitures pour leur faire respirer l'air frais et vivifiant de la région et leur faire oublier le stress d'être cloîtrés à la maison pour cause de chaleur, d'oisiveté et d'insécurité morale. Mais le manque d'infrastructures de loisirs et d'éducation ne laisse guère le choix aux visiteurs de Chréa qui se tournent vers la marche, bénéfique certes, mais lassante à la longue, la contemplation des paysages magnifiques ou les jeux d'enfants comme ceux de la ville. C'est un créneau assez porteur qui devrait inciter les investisseurs à créer des espaces conviviaux, éducatifs et peu chers pour attirer les familles, les jeunes et les personnes âgées qui y trouveraient des activités rompant avec la monotonie et l'oisiveté de tous les jours. Il y a aussi le manque de transport qui freine la volonté de nombre d'entre les adeptes de la montage de se rendre à Chréa, surtout que le téléphérique est en panne depuis fort longtemps. Le directeur des transports de la wilaya de Blida a annoncé dernièrement que les travaux de réparation sont en cours mais aucune date n'a encore été donnée pour la reprise réelle du téléphérique qui constitue en lui-même un loisir. L'autre destination des Blidéens durant l'été est, comme partout ailleurs, la mer et les plages de la wilaya de Tipaza qui sont les plus proches. Dès la matinée, des dizaines de bus proposent des allers vers Bou-Ismail, Tipaza, Bérard et leurs receveurs crient à tue-tête pour attirer les clients. Très vite les bus se remplissent de jeunes bruyants, habillés de couleurs chatoyantes, portant leur attirail de plage et comptant leurs sous pour éviter toute mauvaise surprise. Les bus se dirigent vers les plages, bondés et, très vite, ils déversent leurs voyageurs pour revenir en prendre d'autres. Ahmed, un lycéen nous affirme qu'il va à la plage au moins trois fois par semaine. «Les autres jours je me procure l'argent nécessaire pour ces voyages», annonce-t-il. Un autre, la trentaine bien entamée, nous déclare : « Je travaille dans l'administration et, tous les deux jours, je vais à la plage car il est très difficile de rester à Blida durant les mois de juillet et août». Il reste que les piscines sont encore loin de répondre aux besoins des jeunes et les responsables devraient penser à en construire d'autres pour permettre aux jeunes d'avoir au moins ce plaisir sans être obligés de se déplacer loin de leur ville. Ceci pour le chef-lieu de wilaya. Pour les autres villes, la situation est vraiment dramatique et les jeunes n'ont d'autres alternatives que de louer des taxis clandestins ou de se diriger vers les retenues collinaires ou les bassins, où des dangers mortels les guettent.


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