Algérie


Blida
Coutumes n La distillation de l'eau de fleurs et de roses fait partie des métiers ancestraux légués de génération en génération chez les familles blidéennes, notamment de mère en fille.Malheureusement, ce beau métier embaumant les fleurs a perdu de son lustre, au fil des ans, au point où les femmes le pratiquant se comptent, aujourd'hui, sur les doigts d'une main, à Blida. Un engouement se manifeste, en ces jours de ramadan à Blida pour l'eau de fleurs distillée naturellement à partir de pétales fraîches, considérée comme un élément incontournable de la cuisine blidéenne. En effet, l'eau de fleurs distillée naturellement demeure, à ce jour, l'une des bases essentielles de la cuisine blidéenne, au vue de ses multiples usages tant dans les plats salés que sucrés (gâteaux), d'où l'attachement des femmes à en choisir les meilleurs qualités pour en tirer meilleur profit et obtenir les saveurs voulues dans leur plat. Le marché «Souika» de Blida fait figure d'adresse toute indiquée de la ville pour la vente d'eau de fleurs distillée, dont les stocks sont généralement épuisés à la mi-journée, selon les assurances de l'un des vendeurs de la place, Nassereddine, dont la femme s'est spécialisée dans la distillation de l'eau de fleurs et de rose. «La demande sur l'eau de fleurs enregistre des pics durant le mois de ramadan, au vue de ses multiples usages, dans la «sfiria», «lham lahlou» et autres douceurs, à l'instar des «ktaïf» et «qelb ellouz», auxquelles il confère un goût et une saveur inimitables», a confié Nasreddine à l'APS. Un autre vendeur connu de la placette, un sexagénaire, soutient, quant à lui, avoir des clients fidèles depuis de nombreuses années, qui viennent le solliciter de Tipasa, d'Alger et de Chlef pour l'«excellence de la qualité de l'eau de fleurs de Blida», selon leurs propres affirmations, assure-t-il. La hausse des prix de ce produit distillé naturellement n'a nullement constitué une entrave à son succès. Que l'on en juge : un litre d'eau de fleurs concentrée est cédé à 800 DA, contre 400 à 500 DA pour le litre moins concentré. Ce prix, pas à la portée de tous, est expliqué, selon les vendeurs, par le «manque de la matière première, conjugué à la complexité du procédé de sa préparation nécessitant du temps et de la patience», arguent-ils. D'après une technique bien rodée, cette eau florale provient de l'eau de condensation qui est récupérée de l'essencier de l'alambic, une sorte de vase de décantation en cuivre. L'alambic en question est mis sur le feu pendant au moins 4 heures, temps nécessaire à la vaporisation de l'eau et à sa condensation en vue de sa transformation en gouttelettes d'eau odorantes. La vapeur condensée doit être récupérée dans un récipient inoxydable, afin d'éviter une altération de la couleur de la matière première. Ce même procédé, qualifié de «sensible», permet également l'obtention d'huiles essentielles de fleurs et de roses, mais en quantités bien moindres. Des quantités certes moindres, mais suffisantes pour perpétuer un métier menacé de disparition.


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