Mort en France le 13 novembre 2011 et enterré à Blida deux jours après, Abdelkrim Daïdi a laissé l'empreinte d'un homme digne, qui a servi l'Algérie tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur.Issu d'une famille de révolutionnaires, il a épousé la cause algérienne dès son adolescence et est devenu membre de l'Armée de libération nationale (ALN). Son frère, Hamoud, est mort torturé en 1958. «C'était un moudjahid fortement engagé, je le confirme», insiste Boualem, son ancien compagnon. «Mon père Krimo, comme l'appelaient ses amis, a été emprisonné et torturé pendant 39 jours par l'armée française alors qu'il n'avait que dix-sept ans. Convaincu de ses idéaux nationalistes et révolutionnaires, il n'a jamais baissé les bras pour défendre sa chère patrie», raconte, avec beaucoup d'émotion, sa fille Chahinez.Après l'indépendance, Abdelkrim Daïdi a enseigné le français dans une école à Ben Boulaïd, un quartier de Blida, et ce, avant de rejoindre l'ENA en 1970. Diplômé en 1974, il a occupé plusieurs fonctions dans les collectivités locales et les ministères. Cet énarque était notamment administrateur à la wilaya de Laghouat, chef de daïra à Aïn Sefra, secrétaire général de la wilaya de Souk Ahras? Ensuite, il a intégré le corps des affaires étrangères et a été désigné consul adjoint à Vitry (France) de 1995 à 1998.Abdelkrim Daïdi lisait le Coran, les livres d'Aristote et s'imprégnait de sa culture d'origine et de la pensée universelle. «En France, il combattait farouchement les passe-droits pratiqués par certains éléments appartenant au corps diplomatique algérien. Il portait l'Algérie dans son c?ur et ne tolérait jamais les dépassements de certains fonctionnaires. Deux jours avant son décès, dans une clinique de Montpellier, il avait perdu l'usage de la parole mais n'a pas cessé de répéter ?Allah yerham chouhada' et de citer des noms de martyrs algériens.Sa force intérieure, chargée de nationalisme, le poussait à prononcer ces deux citations sans difficulté, sinon il restait muet. Une exception qui en dit long sur son sincère amour envers l'Algérie. D'ailleurs, en reconnaissance pour sa digne personnalité, une minute de silence a été observée à la clinique où il était hospitalisé (Montpellier) après sa mort. Le professeur et l'infirmière qui le suivaient lui ont rendu un vibrant hommage. Bref, il est décédé la conscience tranquille», poursuit sa fille Chahinez, qui nous informe qu'elle va faire éditer les manuscrits laissés par son défunt père dans un livre intitulé Mémoire et souvenirs de la Guerre de libération.Son épouse se rappelle le jour où l'APC de Blida a décidé, vers 1986, d'enlever les platanes qui ornementaient la fameuse place du 1er Novembre (place Ettout) pour les remplacer par des mûriers qui salissent actuellement la placette. «Il avait fait des pieds et des mains pour sauvegarder la beauté de cette place publique, un repère par excellence de la ville des Roses, malheureusement la bêtise a été faite et les jolis platanes ont été déracinés?» Ses funérailles, à Blida, le 15 novembre 2011, avaient drainé beaucoup de monde : des membres de sa famille, ses amis, des officiels, dont Abdelmalek Sellal, sont venus lui rendre un ultime adieu. Repose en paix Krimo !
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Posté Le : 19/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Benzerga
Source : www.elwatan.com