BLIDA

A moins d'une semaine du retrait définitif des anciens billets de 200 et 100 DA, la panique et la polémique s'installent chez les simples citoyens, comme chez les commerçants, de quelque régime qu'ils dépendent. En effet, il est courant, ces derniers jours, de rencontrer des commerçants qui refusent carrément le billet de 200 DA (le grand) car, argumentent-ils : « ce billet n'aura plus cours dès le 1er janvier prochain et les grossistes refusent de les prendre dès maintenant, alors je préfère le refuser pour éviter tout désagrément ».Pour rappel, la Banque d'Algérie avait annoncé, en novembre dernier, le retrait définitif des billets de 200 DA émis en 1983, ceux de 100 DA émis en 1981 et 1982, ainsi que ceux de 20 et 10 DA que nous ne trouvons d'ailleurs plus en circulation depuis fort longtemps. Si la date butoir du retrait définitif de ces billets a été fixée au 31 décembre 2014, ils peuvent être échangés pendant une période de 10 ans auprès des guichets de la Banque d'Algérie, mais les commerçants refusent de les prendre pour : « éviter l'obligation d'aller faire la chaîne dans ces guichets ou de les garder, sans pouvoir les utiliser, pendant longtemps avant que les guichets ne soient accessibles », nous ont déclaré des commerçants. Il faut dire que c'est quand même irrationnel de demander à un citoyen qui habite une ville où il n'y a pas d'agence de la Banque d'Algérie, de se déplacer sur plusieurs dizaines de kilomètres pour échanger quatre ou cinq billets, assuré qu'il trouverait une chaîne qui pourrait le retenir une demi-journée, sinon plus. Ce citoyen essaiera donc de refuser ces billets et ira, tout naturellement, chez le buraliste ou l'épicier du coin pour les échanger en achetant n'importe quoi. Mais l'épicier, ou le commerçant, va refuser car les grossistes chez lesquels il s'approvisionne refusent de prendre ces billets.Et des disputes éclatent souvent pour cela, alors qu'il aurait été plus simple de demander à toutes les banques et à Algérie-Poste d'échanger ces billets à partir de maintenant et éviter cette véritable psychose qui s'est emparée de tous.