Algérie


Blida
Yahia Benomar, un grand moudjahid de Blida, vient de tirer sa révérence à l'âge de 90 ans.Connu et estimé par tous, grâce notamment à sa sagesse et sa modestie, le défunt avait beaucoup apporté à son pays lors de l'occupation française. Mais il a été marginalisé après l'indépendance. Déjà, en 1942, il commençait à entretenir des relations avec Mustapha Ben Boulaïd, au café Meziani de Blida (rue du bey), pour mieux «éveiller» l'esprit nationaliste. Quatre ans plus tard, il est passé à l'acte en accomplissant des actions contre l'armée française. Durant la Révolution nationale (1959), des moudjahidine activant dans la Wilaya IV l'avaient choisi pour ramener des ordres de Ferhat Abbas à partir de Tunis, et ce, pour mieux organiser le combat dans cette wilaya historique.Mission accomplie avec bravoure : Yahia Benomar a réussi ses «navettes» régulières et secrètes entre Blida et Tunis et les ordres de Abbas furent bien arrivés à ses destinataires de la Wilaya IV. En Tunisie, il était surtout le bon messager, en ayant des liaisons avec des personnalités historiques connues, à l'instar de Benyoucef Benkhedda, M'hammed Yazid, Saâd Dahleb et Abdelhafidh Boussouf. Ce dernier donna à son tour d'autres instructions émanant du MALG (ministère de l'armement et des liaisons générales) pour qu'elles soient «diffusées» dans les maquis algériens. Des missions qu'il a «triomphalement» accomplies. Certains témoignages avancent que ce sont les instructions, ramenées fidèlement par M. Benomar de Tunisie, qui seraient derrière les manifestations des Algériens le 11 décembre 1960.En 1961, lors d'un déplacement en Suisse, il apprend, à travers le journal Le Dauphiné libéré dans son édition du 9 août 1961, qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre lui par l'armée coloniale. Cela l'avait contraint à rester dans ce pays, mais ne l'a pas empêché de se consacrer à la cause de son pays, en continuant à coordonner les actions avec des personnalités nationalistes jusqu'à l'indépendance. Le défunt avait un penchant pour la poésie mystique et le patrimoine musical algérien.




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