La vie conjugale est souvent semée
d'embûches, de scènes et d'incompréhension réciproque, ce qui peut amener le
couple à la haine au lieu de l'amour, à la séparation ou, pire encore, à des
gestes très regrettables. Et c'est ce qui est arrivé à ce jeune couple habitant
la petite ville de la Chiffa, qui s'est uni pour le meilleur et pour le pire et
qui n'a su garder que le pire. En effet, après quelques années de leur mariage
et la naissance d'enfants sensés égayer le foyer et consolider les liens qui
sont entre eux, les deux époux se disputaient pour un rien. Tout cela aurait pu
être comme dans toutes les maisons du monde entier, les scènes entre époux qui
se terminent souvent par des excuses, dites ou non. Mais en cette date
fatidique du 17 mars 2007, tout bascula pour les époux et les enfants : leurs
parents s'étaient encore disputés, leur père se retrouva à l'hôpital pour de
longs mois et leur mère était accusée de tentative de meurtre de son mari. En
effet, la vieille Y. Fatima était partie chez ses parents pour assister aux
fiançailles de sa soeur quand, dès le coucher du soleil, son mari vint lui
demander de regagner le domicile conjugal, ce qu'elle fit, de très mauvaise
grâce. Arrivés chez eux, B. Achour, le mari, lui demanda des raisons pour
lesquelles elle s'était rendue au hammam et chez la coiffeuse alors qu'il le
lui avait interdit. Elle lui répondit assez durement, excédée qu'elle était de
ne pas assister à la fête chez ses parents.
Le mari commença alors par faire sortir les
enfants dans la cour de la maison avant de refermer la porte à clé. Et là, il y
a deux versions qui ont été rapportées : celle de l'épouse qui a déclaré
qu'après avoir fait sortir les enfants, Achour avait pris un jerrican rempli
d'essence et en a aspergé la cuisine sans se rendre compte que le réchaud était
allumé. L'essence étant très volatile, le feu a sauté vers lui et il a été
brûlé au 3ème degré sur diverses parties du corps, en particulier sur la nuque,
l'arrière de la tête et sur le haut du dos. Elle affirma qu'elle a essayé
d'éteindre le feu mais comme elle paniquait elle ne put rien faire jusqu'à ce
que son mari sorte dans la cour et que son père, sa mère et ses frères viennent
éteindre le feu qui le brûlait. La deuxième version, celle de l'époux, rapporte
des faits totalement différents. En effet, il affirme que sa femme était restée
du mercredi jusqu'au vendredi chez ses parents pour assister aux fiançailles de
sa soeur, et lorsqu'il l'a ramenée à la maison, elle lui a fait une scène
concernant une prétendue relation qu'il aurait avec une autre femme et que
cette dernière lui aurait téléphoné durant son absence.
De fil en aiguille, les propos étaient
devenus de plus en plus durs puis Achour a demandé aux enfants de sortir et de
l'attendre dans la voiture : «et quand je me suis retourné pour sortir j'ai
senti un liquide froid couler sur ma nuque et mon dos, avant que j'aie pu faire
un geste, ma femme avait lancé la bougie allumée qu'elle avait à la main et
j'ai senti que le feu me brûlait», a-t-il déclaré après qu'il soit sorti du
coma dans lequel il était tombé suite à cela. Qui dit la vérité et qui ment ?
Au cours de l'audience, la défense de la
cliente invoqua le manque de preuve, le fait que l'époux lui ait pardonné. Le
ministère public, quant à lui, mit en exergue la gravité des actes de l'épouse
qui, au lieu d'être aux côtés de son mari en toutes circonstances, aurait
essayé de le tuer d'une manière atroce et requit à son encontre une peine de 20
ans de prison. Après délibération, le tribunal revint avec une condamnation de
2 ans de prison avec sursis.
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Posté Le : 24/02/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com