Tizi-Ouzou - Nadir Dendoune


Bleu, blanc, rage
RÉCIT En plein débat sur l’identité nationale, Nadir Dendoune, journaliste né en France de parents algériens, raconte sa difficulté à se sentir tout à fait français.


Nadir Dendoune n’est pas un casseur. Il n’est pas désœuvré. Il n’a brûlé aucun drapeau français ni cogné sur aucun CRS en fêtant la victoire de l’équipe d’Algérie face à l’Egypte. Il ne correspond pas au cliché du jeune de banlieue à cran. D’ailleurs, à 36 ans, il n’est plus vraiment un jeune. En plein débat sur l’identité nationale, son CV comblerait un directeur de casting à la recherche d’un fils d’immigrés de banlieue qui a réussi à s’en sortir. Il est français, né en France de parents algériens. Il vient de Seine-Saint-Denis, d’une famille de neuf enfants. Il est devenu journaliste. Il a des amis, des amours, de toutes les communautés. Il est sorti d’une prestigieuse école, le Centre de formation des journalistes (CFJ). Il travaille pour M 6, France 3. Il va dans des fêtes où «ça brille».

Et s’il vit en banlieue, à l’Ile-Saint-Denis où il a passé sa jeunesse, c’est par choix, pour la mixité sociale. «Parce qu’il ne faut pas que tous ceux qui ont réussi se barrent et laissent ceux qui n’y arrivent pas.» Il a une «vie qui marche». Mais elle n’a pas comblé le vide qu’il a à l’endroit du drapeau : «Je ne me sens pas rebeu. Je ne me sens pas plus français que ça non plus.»

Identité désolée

Il est assis sur la banquette d’un bistrot de la rue des Dames, près de la place de Clichy à Paris. Il regarde par la vitre et avise un passant. Le type marche d’un pas pressé. Il est blanc. Nadir dit : «Regarde, lui, là, il est chez lui, il est bien. Quand les Blancs marchent dans la rue, on sent qu’ils sont chez eux. Moi, je ne me suis jamais senti chez moi en France.» Il a un visage dur, que durcit encore une barbe. La colère affleure, mais aussi le dépit et la douleur devant son identité désolée.

«J’ai eu toute ma vie une putain de rancœur, j’aimerais dépasser ça.» Il fait partie d’une génération d’enfants d’immigrés à qui une génération d’hommes politiques, Le Pen, Villiers, Sarkozy, a répété : «La France, tu l’aimes ou tu la quittes.» L’aime-t-il ? «Exige-t-on des Français non immigrés qu’ils aiment la France ? Les immigrés, eux, ont le devoir de l’aimer, ou de fermer leur gueule, ou de partir. Mes parents m’ont toujours dit : "Sois bien poli. Ne fais pas de bruit, sinon on va nous mettre à la porte." Moi, j’ai fini par comprendre que personne n’avait à exiger de moi que j’aime la France plus que les autres Français. Je ne suis pas fier d’être français. Je ne chante pas la Marseillaise. Je n’aime pas le racisme bon teint des blagues des hommes politiques français. Et pourtant, que cela plaise ou non, je suis français. Je peux sifflerla Marseillaise, je peux dire ce que je veux : "Je baise la France", je peux me raconter des histoires, je peux me dire que je suis arabe. Mais je suis français. Il faut que les autres l’acceptent.»

Nadir ne prétend pas être «représentatif». «Je n’ai pas raison ni tort, c’est ma vérité. Je sais par exemple que mes sœurs [il en a sept] n’ont pas toutes vécu les choses comme moi. Mais quand j’ai écrit mon livre, j’ai reçu des tas de lettres et de mails de gens qui me disaient : "Ta vie, c’est ma vie."»

Le livre, c’est un pamphlet publié au sortir de l’école de journalisme, en 2007 : Lettre ouverte à un fils d’immigré (1). Le fils d’immigré, c’est Nicolas Sarkozy, époque ministère de l’Intérieur. Le Sarkozy de la compulsion sécuritaire et du Kärcher. A qui l’enfant de la Seine-Saint-Denis écrit, provocateur : «J’ai compris que ton Kärcher, c’était ta grande gueule. A moi d’ouvrir la mienne.»

«Frenchy from Paris»

C’est un livre règlement de comptes avec la France, un livre plein de rage autant qu’une bouleversante mise à nue. Nadir raconte comment on naît en France, comment on devient étranger dans son pays et comment on en souffre. Nadir raconte le travail de la relégation sociale et de la discrimination banale. Un copain de classe en primaire qui lui dit : «Mon père veut pas que je joue avec les Arabes.» Lui, le soir à sa mère : «C’est quoi Arabe ?» Sa mère : «Tu n’es pas arabe, tu es algérien.» Le mal-être, la pauvreté. La violence : celle du quartier, celle des autres, la sienne. Les bagarres, très tôt. La cruauté aveugle des châtiments qu’il a réservés dans la cour à des boucs émissaires choisis parce qu’ils étaient «blancs» et «bourgeois». Il raconte les contrôles de police auxquels il s’est habitué adolescent. Il dit sa gratitude, quand il a été en âge de se faire jeter à l’entrée des boîtes de nuit, à ses potes blancs qui préféraient passer la nuit dehors avec lui que d’aller danser sans lui («grâce à eux, je ne serai jamais raciste»).

Il y a eu les bandes, les bastons à l’arme blanche et la glissade qui l’a mené une dizaine de jours en taule. Puis, la main d’un animateur social qu’il l’a «remis à l’endroit».«C’est le premier mec qui a cru en moi.» L’instinct de fuite, enfin. Un voyage pour l’Australie. Et ce récit, comme une expérience paranormale, de la première fois que Nadir Dendoune a été pris par surprise, aux antipodes, par le sentiment d’être français. Il avait 20 ans.

«En 1993, je suis allé en Australie avec un pote. On voulait faire un raid en vélo. Et ça a été un choc. Bien plus tard, j’ai lu Sartre : "On est juif dans le regard des autres." C’est vrai aussi quand on est arabe. En Australie, j’ai cessé de l’être, parce que plus personne ne me voyait comme ça. L’Arabe de banlieue qui va venir arracher le sac des vieilles a disparu. Quand j’allais dans les fêtes en Australie, on me demandait d’où je venais. Je disais "de France", et les gens gueulaient, "Ah, le France, vive le France, Parisse !The good wine !" J’ai eu des rapports d’égalité avec les gens. En France, j’étais un Arabe, là, d’un coup, j’étais devenu le porte-parole de la France, "Frenchy from Paris", enfant du pays des droits de l’homme, des Lumières, de la mode, du picrate. Pour les filles, j’étais le "French lover".» Il raconte avec amusement comment, un jour, dans un pub où un écran géant retransmettait un match de rugby du XV de France, un Australien bourré le traite de «fucking French». Nadir a passé sept ans en Australie. «J’ai vécu comme un homme blanc. En fait, je n’avais jamais été français avant.»

Il a fini par regagner la France en 2002, après un périple qu’il a voulu spectaculaire : un tour du monde en vélo contre le sida, soutenu par la Croix-Rouge. Et comme par désenchantement, le miracle australien a opéré à rebours : le french guy est redevenu l’Arabe. «Sauf que ce qui avait changé, c’est que le fait de vivre à l’étranger m’avait fait comprendre qu’on était traité comme de la merde en France. Que pendant vingt ans, je m’étais habitué, parce qu’on me voyait comme ça, et que je me voyais comme ça aussi. Le problème de notre pays, c’est que dans l’inconscient collectif, tu ne peux pas être arabe et français en même temps. C’est quelque chose qu’on ne pourra pas changer si on ne va pas chercher dans les zonessombres du passé.»

«Traités comme des demeurés»

Nadir dit : «Je suis un enfant de la colonisation, pas de l’immigration.»«Enfant, j’ai des souvenirs d’employés de la CAF ou de la Poste qui se foutaient de la gueule de mon père ou de ma mère. Qui les tutoyaient, qui leur parlaient comme à des demeurés. Mes parents ne disaient rien. Parce qu’ils parlent trèsmal français, parce qu’ils n’avaient pas les armes, ni l’envie. Eux n’ont jamais eu peur que d’une chose : qu’on les foute dehors. C’est aussi ça, le prix de la colonisation. Ce n’est pas que les morts de la guerre d’Algérie, c’est tout ce qui a fait qu’on a persuadé mon père et tant d’autres qu’ils étaient des êtres inférieurs. Mon père est né en 1928, ma mère en 1936. Ils sont nés et ont grandi en Algérie française. Ils ont transporté cette crainte. Une facture arrivait, il fallait la payer dans la minute pour ne pas avoir d’ennuis. Ils ont vécu dans une posture de dominés. J’ai grandi avec ça. "Arabe", je trouvais que c’est un mot qui faisait sale. J’ai souffert avec les meufs. Les meufs blanches, quand j’étais gamin, j’ai l’impression qu’elles me voyaient comme moche et crade.»

«Le F5, c’était l’hôtel Hilton»

Le père de Nadir, Mohand Dendoune, est arrivé en France en 1950. Il avait 22 ans et venait d’un village de Kabylie. «Il est venu sans visa, l’Algérie était française. C’est comme s’il avait quitté la Corrèze pour venir à Paris. Son grand frère était en France depuis 1948. Mon père est resté quatre ans, puis il est reparti en Algérie.» Il est revenu s’installer en France avec sa femme et leurs deux premières filles en 1957, en pleine guerre d’indépendance. Nadir a parlé quelquefois de cette période à ses parents. «Ma mère m’a raconté comme elle a vécu la guerre, au bled. Elle était dans un village de femmes, et les militaires français venaient parfois pour chercher des hommes cachés. C’est ce dont elle se souvient. Je crois que mon père, quand il était en France, a donné de l’argent pour le FLN. Mes parents sont illettrés. Ils n’ont jamais eu de conscience politique. Des fois, j’en ai voulu à mon père, presque de la honte. Venir vivre dans le pays qui a colonisé tes ancêtres. Je me disais : Putain il a abusé de venir ici. Quémander du travail, ramasser des miettes. Après, avec l’âge, je me suis rendu compte. Il vient d’un bled où il n’y avait pas d’eau, pas d’électricité. Quand il est venu en France, il a mis sa fierté dans sa poche. Il est allé là où il pourrait le mieux nourrir sa femme et ses gosses. Je crois que sa seule fierté, c’est de ne pas avoir pris la nationalité française.»

Les parents de Nadir ont toujours vécu à l’Ile- Saint-Denis. D’abord dans des bidonvilles. «Ils ont vécu à cinq ou six dans une pièce de 9 m2.» Plus tard, en 1968, avant sa naissance, ils ont emménagé dans la tour de la cité Maurice-Thorez. «Et là, c’était l’hôtel Hilton pour eux. C’était un F5, tout neuf. Il y avait des placards, un balcon, un ascenseur, quatre chambres…» Le père a été manœuvre, ouvrier chez Renault, puis il a trouvé un poste de jardinier dans un centre hospitalier. «J’ai quelques images de lui allant bosser. Il se barrait à 5 heures du matin avec sa petite gamelle. Ça me fait marrer quand je me souviens de Sarkozy parlant de la France qui se lève tôt. Il faut voir la gueule qu’elle a la France à 5 heures du matin dans le métro. Elle est vachement bronzée, au petit matin. Mon père n’a jamais eu aucune reconnaissance. Moi, je trouve que c’est un héros français. Il a élevé neuf Français qui bossent [son frère travaille dans un service d’imprimerie d’un hôpital, ses sœurs sont assistante sociale, infirmière, mère au foyer, assistante de direction…], qui payent leurs impôts, qui se sont mariés, ont eu des enfants. C’est pas un truc que t’entends souvent dans la bouche des hommes politiques.»

«Pourtant, mes parents ne m’ont jamais dit qu’il fallait que j’ai une haine de la France. Ils m’ont jamais dit "la France, c’est un pays d’enculés", alors que mon père aurait pu balancer. Ils se sont peut-être dit nous, on a fait le choix de mettre notre fierté de côté, il ne faut pas que nos enfants grandissent avec la rage.» Pendant très longtemps, Nadir n’a pas parlé de ça à ses parents. «Quand j’ai commencé à lire des bouquins, après 30 piges, à me rendre compte des trucs, j’ai commencé à discuter avec mon père… Des fois, j’en parle avec ma mère dans la cuisine. Mais il y a de la pudeur à parler de ça. Ils veulent que ça reste derrière. Peut-être aussi qu’ils ont du mal à en parler parce que c’est flou pour eux aussi. Ils n’avaient pas de projet en venant en France. La vie a décidé pour eux. Ce qui est dur quand t’es enfant rebeu en France, c’est le grand écart qu’il y a entre les deux mondes. T’as la tentation de faire un choix, si tu veux être en paix avec tes identités : il y en a qui font le choix de la culture arabe, d’autres qui jettent la culture de leurs parents. Moi, je ne veux pas être dans ce cas de figure. Alors je n’ai pas d’identité. Certains se disent que s’ils deviennent "pro-français", s’ils boivent de l’alcool, ils trahiront leur propre père. Quand tu sais qu’ils ont vécu sous l’empire colonial… C’est vachement complexe. Et ce serait plus simple si en France, on ne considérait pas qu’être français, c’est bouffer du porc ou picoler. Etre français, c’est payer ses impôts, participer à la vie française.»

Le bled, la cité, la tombe

Nadir se souvient qu’à la fin des années 80, quand son père est parti à la retraite, il a parlé de «revenir au bled». «Avec mes sœurs, je ne sais pas ce qu’on aurait fait. Je ne vois pas comment on aurait pu y aller.» L’Algérie, il n’y est allé que quatre fois en trente-six ans. «Je crois que c’est ma mère qui n’a pas voulu qu’on parte. Elle est plus attachée à la France que mon père. Elle a ses copines, elle fait ses courses. Passer cinquante ans dans un pays, ça crée des liens. Des fois, je lui dis : "Si je deviens riche, je vous paye un truc dans le sud de la France, au bord de la mer." Elle me dit : "Non, je reste dans la cité. Je connais tout le monde. Il y a des jeunes qui m’aident à porter mon sac." Elle kiffe. Ils passent en moyenne trois mois par an en Algérie. Mon père aime un peu plus le bled, alors il part plus longtemps. Il a sa baraque, il aime s’occuper des plantes. Quand ils vont mourir, je me dis que si on les enterre ici, en France, nous on peut aller voir leur tombe, parce que nous, on est ici, et qu’au bled, on n’ y va presque pas. Ou alors, il y aurait peut -être un bon truc à faire : qu’on les enterre là-bas, mais sur la tombe, mettre une inscription : "Morts à l’Ile-Saint-Denis, 93." Pour dire que la plus grande partie de leur vie a été là-bas. Ma mère, sa famille est morte là-bas. En même temps, elle aime ses gosses plus que tout au monde. Je pense que le truc le plus important, c’est de dire qu’ils ont vécu en France, pour marquer le truc, pour dire qu’ils ont fait partie du paysage français. Même s’ils n’ont pas la carte, s’ils ne votent pas, ils sont aussi français que toi et moi.»

«C’est pour eux que j’en suis là aujourd’hui. Il y a une revanche, en tant que fils d’ouvrier, mais il y a aussi une revanche culturelle, d’un fils d’Algérien illettré qui puisse sortir un livre en langue française. Symboliquement, c’est super fort. Je sais qu’ils sont fiers, parce que mon père, il a une sorte de commode où il garde tout, les livres, les articles. Des gens m’ont dit que quand il rentre aubled, il les montre. Moi, ça m’a rendu plus costaud. Je sais que tout n’est ni noir ni blanc. J’ai les armes pour comprendre. Le fait d’avoir fait le CFJ m’a fait avancer, perdre mon complexe d’infériorité.»

Nadir a intégré le Centre de formation des journalistes en 2005, en remportant la bourse Julien-Prunet qui permet à des profils «atypiques» d’éviter l’épreuve du concours. «Quand je suis arrivé au CFJ, il y avait des exercices d’écriture. Il fallait rendre des petits trucs, moi j’avais honte et j’avais peur. Les mecs faisaient des super belles phrases. J’ai écrit un truc péchu, avec des mots à moi, et le prof m’a dit : "j’adore ton style."Je kiffe d’être avec des gens qui ne sont pas du 93. Ce sont les premiers à m’avoir dit que j’avais du talent. Pendant ma formation, j’ai bouffé des tonnes de bouquins. J’ai rattrapé du retard. Dans ta cité, on te dit que le théâtre, c’est pas pour toi, que les musées, c’est pas pour toi, que la langue française, c’est pas pour toi… Maintenant, j’aimerais juste être un journaliste français. Moi, j’ai été recruté par des journaux parce que j’avais des contacts en banlieue. Ils m’ont demandé de faire des papiers sur l’islam. Je n’ai plus envie de faire ça. Et c’est pas facile aussi de voir que dans les boîtes où j’ai bossé, il n’y a pas un Noir ou un Arabe, à part les gens que tu croises le matin qui viennent faire le ménage. Il y a des choses que je vis encore mal. La dernière fois, je faisais un reportage sur un forcené planqué chez lui. Il y avait quinze équipes de tournage. Et le seul mec à qui un flic a demandé sa carte de presse et ce qu’il faisait là, c’était moi. Ça devrait me passer dessus, mais ça m’est de plus en plus insupportable.»

«La neige, un truc de Blancs»

Au printemps 2008, Nadir s’est lancé dans un projet fou. L’ascension de l’Everest. Parce qu’il «étouffait» et voulait faire un truc un peu «barge», pour «se réconcilier avec [son] identité, devenir le premier Franco-Algérien à atteindre le sommet». «La neige, même si ça fait cliché de le dire, c’est un truc de Blancs. Ça coûte super cher. Je suis allé voir des sponsors, ils m’ont pris pour un mytho, un Rebeu qui veut monter sur la montagne. Ça m’a encore plus donné la gniaque.» C’est une parabole de sa vie qu’il racontera dans un prochain livre (avant, dit-il, de passer à tout autre chose, «d’écrire le truc le plus universel qui soit, une histoire d’amour»). «J’ai bidonné, pour faire croire à l’organisation que j’avais déjà grimpé sur des sommets. Ça a été ultra-dur. Je suis tombé sur des bâtards, des Anglais, des Américains qui n’ont fait que me casser les couilles en me disant qu’ils étaient venus nous défendre en 1942 et qu’on les laissait tout seuls en Irak. Moi, ce que je voulais, c’est brandir au sommet un drapeau français et algérien.»

Nadir est arrivé au sommet. Pas le drapeau tricolore. «Je l’ai perdu en chemin. Soyons honnêtes, j’ai pas trop insisté pour le retrouver. Parce qu’au fur et à mesure de l’ascension, j’ai pris dans la gueule une espèce de constat d’échec. J’ai voulu dire "vous avez gagné"à tous ceux qui m’ont toujours considéré comme un "Français… mais", et pas comme un Français à part entière. Et quand je suis redescendu, j’ai eu un peu les boules. J’en ai chialé. Je me suis dit que j’avais raté une occasion.» A côté du fanion algérien («pour remercier mes parents»), Nadir a quand même bricolé un drapeau de la Seine-Saint-Denis, avec le numéro de son département, le 93, dans un cœur.

(1) Lettre ouverte à un fils d’immigré. Editions Danger Public, 180 pages.


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