Dans un entretien publié sur les colonnes de France Football (août 2011), l'ancien international allemand n'a pas ménagé le Suisse, le traitant de «dictateur» et la FIFA «d'organisation corrompue». De telles attaques auraient valu une radiation pure et simple à son auteur s'il n'était le président d'une puissante association de clubs européens.
Pour moins que cela, des dirigeants ont été traduits devant la commission d'éthique et de discipline de la FIFA avec à la clé de lourdes sanctions.Là, Joseph S.Blatter s'est montré magnanime à l'endroit de son accusateur. Au lieu d'actionner la machine disciplinaire, il a préféré calmer le jeu. Les deux hommes se sont rencontrés discrètement en Suisse «pour aplanir leur différend», indique une source proche du club bavarois.
Lors du tête-à-tête, Joseph S. Blatter a accepté en échange de l'arrêt des critiques de Karl Heinz Rummenigge de valider toutes les doléances du groupement des clubs européens. Ainsi, lors de la prochaine réunion du comité exécutif de la FIFA, le président Blatter soumettra à l'organe de contrôle et de direction de la FIFA les propositions de K.H Rummenigge et des clubs européens, à savoir : «Instauration d'un calendrier international unique, l'annulation de la date FIFA de la mi-août, la prise en charge totale par les fédérations des indemnisations aux clubs au titre de la convocation de joueurs en sélection lors des matches officiels et amicaux, ainsi que la couverture des assurances-joueurs par les fédérations…», indique notre confrère France Football.
Aujourd'hui et demain, les membres de l'ECA se réunissent à Genève en assemblée générale pour adopter une position commune par rapport aux assurances données par Blatter à Rummenigge. Cet épisode rend compte de la mauvaise passe que traverse Joseph S. Blatter depuis les scandales qui ont entouré le choix des pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022.Plusieurs fois mis en cause dans des affaires de corruption, mais jamais condamné, le président de la FIFA s'accroche pathétiquement à son «trône». Pour accomplir son dernier mandat, alors qu'il a 74 ans, «il est prêt à toutes les compromissions» a indiqué une dirigeant de la Confédération asiatique au lendemain de la radiation du Qatari Mohammed Ben Hammam. Les Européens sont en train de profiter de ses faiblesses pour réinvestir en force le champ de décision du football mondial. En traitant Blatter de «dictateur», Karl Heinz Rummenigge semble avoir bien choisi ses mots…et le timing.
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Posté Le : 07/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Ouahib
Source : www.elwatan.com