Black-out total sur le bureau politique

Le rendez-vous de dimanche est attendu avec impatienceLa composante du bureau politique fera, sans doute, beaucoup de mécontents dans les rangs du parti.C'est classé top secret. La composante du bureau politique du FLN reste confidentielle. A deux jours de la réunion du comité central qui se tiendra les 4 et 5 du mois en cours à l'hôtel El Aurassi d'Alger, aucune information n'a filtré sur le prochain staff qui dirigera l'appareil de commande du parti majoritaire. «Personne n'a idée des personnes qui feront partie des hommes de confiance du secrétaire général», assure une source proche de la direction. Quatre mois après la tenue du 10e congrès, les militants sont toujours dans l'expectative.Les quelque 500 membres que compte le comité central attendent avec impatience le rendez-vous de dimanche prochain pour connaître enfin l'équipe qui siégera au sein du bureau politique. «La liste est confectionnée par le secrétaire général et le président du FLN», certifie un proche du chef de file du parti. Ce qui est du moins sûr pour le moment est que les ministres ne feront plus partie du BP. Amar Saâdani veut avoir affaire à des militants qui seront disponibles pour gérer les affaires du parti. En tout cas, la composante du bureau politique fera, sans doute, des mécontents dans les rangs du parti.Les cadres du parti contactés par L'Expression soulignent le caractère difficile du choix des hommes, au sens où, au vu de la composante du comité central et les querelles intestines qui traversent le FLN, aucun BP ne pourra se prévaloir du soutien de la majorité des membres du CC.Aussi, Saâdani risque de se faire beaucoup d'ennemis dans son entourage. L'augmentation du nombre des membres du BP qui passera de 15 à 19, n'y changera pas grand-chose. Il sera autrement plus difficile de reconduire la stratégie adoptée par le parti pour ce qui concerne le comité central dont le nombre est passé de 350 à 500 personnes.D'ailleurs, même au niveau du CC, les choses ne semblent pas être au beau fixe. «Nous recevons jusqu'à présent des réclamations de la part des anciens militants qui se plaignent de leur marginalisation et contestent la présence de beaucoup d'intrus au sein de cette instance», témoigne notre source.En plus du bureau politique, la réunion du comité central sera l'occasion pour le secrétaire général de marquer son retour sur la scène politique.Disparu de la circulation depuis le dernier congrès, Saâdani qui a habitué l'opinion publique à des sorties tonitruantes a suscité de vives interrogations au sein de la base. «Nous ne comprenons pas l'absence du secrétaire général qui éteint la voix du parti», déplore un parlementaire et membre du comité central. Alors que la conjoncture actuelle nécessite une forte présence sur le terrain, le parti majoritaire qui se considère comme la locomotive de la vie politique nationale a brillé par son absence.Amar Saâdani va tenter de rattraper le temps perdu en faisant d'une pierre deux coups. La révision de la Constitution et l'initiative du front national sont deux sujets points-phares sur lesquels il compte revenir. «La révision de la Constitution et l'initiative du front de soutien au président de la République seront au menu du comité central», a affirmé notre source. Lors de cette réunion, il sera question d'adopter le règlement intérieur et le statut du parti. Pour assurer sa mainmise sur les affaires du parti, le secrétaire général renforcera sans doute ses pouvoirs, même si la dernière actualité tend à dire le contraire, puisque Saâdani a dû céder sur l'une des prérogatives que lui a conférées le dernier congrès, à savoir la désignation des vice-présidents de l'APN.En effet, le «bruit» fait par les députés FLN a fait reculer le «patron», sans doute sur injonction d'en haut. Toujours est-il que cet incident semble montrer la limite de l'«interventionnisme» de Saâdani qui va partir au prochain comité central avec ce petit échec personnel qui pourra peser lourd dans la balance.