Algérie

Black-out total SCANDALE DE SONATRACH



Black-out total SCANDALE DE SONATRACH
Il ne s'agit pas d'une simple affaire, loin de là...
De l'avis des robes noires, il ne sert à rien de faire des commentaires, il faut attendre les conclusions de l'enquête.
Silence total. Le nouveau rebondissement dans le scandale de Sonatrach laisse la classe politique indifférente. Aucune manifestation, ni réaction n'a été enregistrée depuis une semaine. Ce week-end, c'est le calme plat en matière d'activité. Les partis politiques n'ont même pas pris la peine de pondre un communiqué pour dénoncer ce scandale et demander à ce que des têtes tombent. Que ce soit de la coalition ou de l'opposition, les partis sont restés de marbre. Cette affaire qui défraie la chronique est loin d'attirer l'attention de nos politiques.
Pourtant, il ne s'agit pas d'une simple affaire. C'est la plus grande escroquerie qu'a connue le pays avec des pots-de-vins estimés à 197 millions d'euros pour des contrats évalués à 11 milliards de dollars. Pourquoi ce mutisme' C'est la question qui taraude l'opinion publique. Censés interpeller le gouvernement sur cette affaire, les partis sont devenus des spectateurs. Même la secrétaire générale du Parti des travailleurs, qui a l'habitude de faire des sorties fracassantes, ne s'est pas manifestée pour dénoncer, haut et fort, la dilapidation des fonds publics.
Pourtant, Mme Louisa Hanoune a fait du dossier Khelil son cheval de bataille depuis une décennie. Les députés sont également sur une autre planète. Même si le Parlement est en intersession, il n'en demeure pas moins que cette affaire devrait faire l'objet d'une enquête par les députés. Seule réaction enregistrée, celle du député du Front de la justice et du développement (FJD).
Lakhdar Benkhellaf a interpellé, à travers une question orale, le ministre de la Justice, Mohamed Chorfi, sur ce scandale. Le député s'interroge sur les dispositions prises par le département de l'énergie contre les responsables concernés.
L'Association algérienne de lutte contre la corruption (Aacc) s'est indigné du silence observé en Algérie concernant cette affaire. «Ce silence est plus qu'inquiétant: l'opinion publique algérienne est en attente d'au moins une déclaration de Sonatrach, ou à défaut, du ministère de la Justice», précise l'association dans un communiqué rendu public. Pour cette organisation, «le gouvernement algérien doit sortir de son silence et affirmer haut et fort, et par des actes concrets, sa volonté de laisser la justice poursuivre l'enquête». Celle-ci ne doit pas être, poursuit la même source, «à deux vitesses, inculper les uns et épargner les principaux responsables de ce scandale».
«L'Aacc souhaite, par ailleurs, que des mesures conservatoires soient prises pour que nul n'échappe à la justice», ajoute-t-elle. L'association espère la mise en place rapide «d'une coopération entre les justices italienne et algérienne». En réaction à ce scandale, le parquet d'Alger a ouvert lundi dernier une information judiciaire. Or, depuis cette date, aucune information n'a filtré sur ce sujet. Alors qu'en Italie des révélations sont faites au quotidien, en Algérie c'est le black-out total.
Interrogé sur cette situation, Me Farouk Ksentini explique cela par le secret de l'instruction.
«L'information judiciaire est tenue par le secret de l'instruction», précise le président de la Commission nationale de défense des droits de l'homme qui estime qu'il ne faut pas faire un tapage là-dessus. «Il est évident que les choses sont sérieuses. Ce qui se passe est très grave», a-t-il affirmé avant d'ajouter: «L'ouverture d'une enquête par le parquet d'Alger est un grand pas.» Pour M.Ksentini, si le parquet s'est manifesté, cela veut dire qu'il a la détermination d'aller jusqu'au fond. L'avocat Miloud Brahimi avance les mêmes arguments. «Je ne suis pas favorable à un tapage médiatique», a-t-il avoué en estimant que l'absence de réaction est une preuve de sérénité. «L'affaire Sonatrach est tenue par le secret de l'instruction, il faut attendre les conclusions de l'enquête», a-t-il dit avant de conclure. De l'avis des robes noires, il ne sert à rien de faire des commentaires, il faut attendre les conclusions de l'enquête.


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