Les hommes politiques algériens, du moins certains d'entre-eux, bourlinguent entre le rationnel et l'irraisonnable avec une facilité déconcertante, ainsi, un ascète, ou ce qui s'apparenterait de l'une de nos zaouïas, avait déclaré récemment à la presse que «la zaouïa était une véritable institution», entendre par là, un plénipotentiaire du pouvoir politique, qui a la légitimité de représenter l'Etat.Ce privilège, constitutionnellement, n'appartient qu'au chef de l'Etat élu par le peuple souverain, aux députés, et aux appareils exécutifs désignés par le président de la République. Cette déclaration aurait dû soulever l'indignation. Mais il n'en fut rien. Aujourd'hui, Mostaganem a accueilli les représentants à l'échelle planétaire du soufisme ; ainsi a été créée une Union mondiale du soufisme lors du 1er congrès tenu vendredi dernier. L'Algérie, pays hôte, a été choisie pour en assurer la présidence de cette instance. Nonobstant le «pèlerinage» qui a fait couler beaucoup d'encre en suscitant moult interrogations sur Chakib Khellil à propos de ce qu'il comptait recouvrer politiquement auprès de ces confréries, après sa mise en accusation de corruption par la justice italienne, les zaouïas jusque-là marginalisées des espaces médiatiques, et même politiques, se sont soudainement mises à évoquer avec «le meilleur de tous les ministres qu'a vu défiler la présidence de la République» l'éventualité de refaire redécoller les prix du baril de pétrole au niveau de ce qu'ils étaient lorsque Chakib Khellil chapeautait le ministère de l'Energie, comme si les bourses et la loi de l'offre et de la demande n'étaient qu'une chimère. Ce marché de dupe à l'endroit des Algériens s'apparenterait au conte «Candide» de Voltaire, qui ouvrit le débat sur le fatalisme, l'existence du mal et la naïveté de ceux qui croient à leurs dépens. Tous les indicateurs économiques indiquent qu'après la contraction de 2014, la croissance et les prix des hydrocarbures rebondiront. La tendance haussière est déjà lancée en compagnie d'un produit intérieur brut (PIB) réel qui a progressé en 2015 de 3,9% malgré des prix d'un baril de pétrole à 30 dollars. Comme quoi, le rationnel en économie tout comme en politique est infiniment plus rentable, et plus palpable que le spiritualisme des marabouts.
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Posté Le : 21/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Khelifi
Source : www.lnr-dz.com