Algérie

Biskra Virée de Hamid Grine



L'espace d'un après-midi, la petite salle de réunion de l'hôtel des «Zibans» a été le théâtre d'un évènement culturel fortement attendu par les lecteurs: l'arrivée à Biskra du journaliste et écrivain Hamid Grine. Invité à une vente-dédicace par le comité des fêtes de la ville de Biskra, cet enfant du pays s'est réellement senti chez lui lorsque de la tribune où l'entouraient Hamid Zekiri et H'mida Khidher organisateurs de cet inoubliable moment, il mettra d'emblée à l'aise son public en saluant le wali de Biskra et les personnalités qui l'accompagnent et en faisant un petit retour sur son itinéraire scolaire, ses premiers pas dans le journalisme, et même sur son passage au Maroc, où il s'occupera de la gestion des biens d'un homme d'affaires algérien. Un passage dans un journal marocain, «La Gazette» lui vaudra des harcèlements en règle par les services sécurité marocains, que la plume de cet Algérien faisait frémir à chaque parution. Stoïque et épicurien, il tiendra le coup face à cette guéguerre qu'il gravera dans sa galerie de portraits parue sous le titre «Comme des ombres furtives». Cette oeuvre, très bien accueillie par le public encouragera Hamid à aller plus loin dans ses pérégrinations d'écrivain et «Chronique d'une élection pas comme les autres» vendu à 4.500 exemplaires, reste introuvable en librairie. «A l'époque on m'avait dit que ce livre qui avait paru bien avant l'élection du Président Abdelaziz Bouteflika, était quelque peu utopiste, mais j'ai toujours eu la conviction que le salut du pays ne pouvait venir que d'un sexagénaire». Avançant lentement mais sûrement Hamid Grine, fera paraître «Cueille le jour avant la nuit», un ouvrage «d'explorateur qui fait son miel de ce qui l'a aidé à vivre dans une Algérie où croit-on, il n'est pas toujours facile de vivre». Le succès de l'ouvrage le fera traduire en arabe et distribuer au Liban. «La dernière prière» paraîtra en 2006 et dépeindra un Algérien, quelque peu bizarre, «Hawas, libertin, partagé entre sa foi et ses passions, aime la prière et le prophète mais s'abreuve également à d'autres sources». «La nuit du henné», le dernier roman de l'auteur paru en 2007, raconte l'histoire d'un jeune couple pris dans les nasses de l'Algérien des années 80, marquant la fin du socialisme «spécifique». Ne voulant pas s'arrêter en si bon chemin Hamid Grine prépare un ouvrage hommage à la ville de Biskra. Intitulé pour l'heure «Le café de Gide» ce roman qui paraîtra bientôt sur les étals des librairies, relate la vie de tous les jours à Biskra de l'époque de Gide à nos jours. Cette virée de Hamid Grine, que nous souhaitons, sera suivie par d'autres a, en dépit de son laps de temps très court, permis aux Biskris assoiffés de poésie et de littérature de respirer un air de jouvence et de satisfaire un tant soit peu leur curiosité sur cet écrivain prolifique en lui adressant quelques interrogations sur ses travaux. Conservant cette humilité, qui a toujours été la sienne, Hamid répondra à toutes les questions, même à celle d'un invité qui lui demandera «pourquoi son écriture n'était pas ouvertement engagée». Pressé par son emploi du temps très chargé Hamid Grine dédicacera à la volée quelques-uns de ses ouvrages, avant de recevoir des autorités locales quelques présents offerts par la ville à l'un de ses enfants. Il aura laissé aux organisateurs, nous l'espérons, l'idée de surprendre les Biskris par d'autres moments culturels aussi fertiles.


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