Algérie

BISKRA Un CHU, v'u de toute une population



BISKRA Un CHU, v'u de toute une population
Le manque de chirurgiens, d'orthopédistes et autres neurologues, cardiologues, endocrinologues, néphrologues... se fait cruellement sentir dans une wilaya qui englobe une population de près de 800 000 âmes.Le secteur de la santé continue de susciter les préoccupations et soulever moult interrogations en dépit de l'existence de quelques infrastructures, dont 4 hôpitaux, 2 EHS (établissement hospitalier spécialisé), 9 autres établissements de proximité, 4 polycliniques, 122 salles de soins, 2 urgences médicochirurgicales, 1 Samu et 1 centre de lutte contre la toxicomanie qui répondent tant bien que mal aux besoins de la population dans des proportions relatives. Quelques localités manquent de couverture médicale performante.
Le nombre de médecins spécialistes demeure très insuffisant dans le secteur public. Seuls 123 médecins spécialisés exercent dans les structures de santé de la wilaya. Cet effectif de médecins spécialistes est loin de répondre aux normes universelles qui sont de 1 spécialiste pour 1 000 habitants, et très souvent des patients sont orientés vers le CHU de Batna ou transférés à Constantine ou à Alger pour des soins spécifiques.
Le manque de chirurgiens, d'orthopédistes, de neurologues, de cardiologues, d'endocrinologues, de néphrologues... se fait cruellement sentir dans une wilaya qui englobe une population de près de 800 000 âmes. Lors de notre entrevue, le directeur de la santé, Djilali Kheireddine, est paru désarmé face à cette aridité des effectifs, vu que les affectations des médecins spécialistes sont centralisées. Pourtant, ajoute le DSP, "les structures d'accueil pour cet encadrement existent, nous avons de superbes logements équipés, prêts à répondre à tout spécialiste qui voudrait exercer à Biskra". Afin d'instaurer un équilibre en matière de prise en charge et atténuer le flux vers le chef-lieu, deux hôpitaux sont en cours de réalisation, l'un à El-Kantara, d'une capacité de 60 lits, et l'autre de 80 lits à Zeribet El-Oued, dans l'espoir de rapprocher les services de santé du malade, mais le v'u le plus cher de toute la population locale demeure la réalisation d'un centre hospitalo-universitaire (CHU). "Un CHU est certes un projet économique qui doit être viable, mais c'est en premier lieu un projet médical cohérent", souligne un ancien cadre gestionnaire du secteur. Et d'ajouter : "La construction d'un CHU permet de ne pas multiplier par deux les investissements pour des équipements médicaux très onéreux (scanner, IRM, etc.). Cette économie sera mise au service du patient, parce qu'elle permet d'acquérir du matériel de pointe qui améliore la finesse du diagnostic et sa précocité. Grâce à cela, on détecte plus tôt une maladie, on la soigne mieux et plus rapidement. Le patient est hospitalisé moins longtemps et sa rémission est moins compliquée." "Un nouvel établissement moderne, conçu pour répondre aux attentes des patients et des familles, permettrait au secteur d'être à la hauteur dans tous les actes médicaux innovants, sans équivalent ailleurs, il offre aux patients, en dehors du confort, une médecine de pointe, de nouvelles médications, des protocoles", affirment d'autres voix du secteur. Pour l'heure, le gouvernement n'aurait donné son accord que pour la réalisation de 5 nouveaux CHU d'une capacité de 700 lits, à Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, Constantine, Ouargla, soit un par région géographique.
Les malades de Biskra continueront donc à faire les coûteuses navettes entre les grandes villes, qui pour une radio, qui pour une opération chirurgicale, une hémodialyse, etc. Avec l'importance démographique de la wilaya, la nécessite d'un équilibre régional en matière de prise en charge qualitative des malades s'impose au secteur de la santé local qui, en dépit des efforts accomplis depuis l'indépendance, demeure encore loin des normes nationales.
H. L.
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