Algérie

Biskra BEM et bac, du cent pour cent



La direction del'Education vient d'honorer les lauréats aux principaux examens de fin decycle, où certaines écoles primaires ont signé un taux d'admission de 100% !Pour le BEM,examen qui n'est désormais qu'un point de repère pour marquer la fin d'uncycle, 4.927 candidats ont décroché «le diplôme auxiliaire» qui les aidera àfranchir le seuil d'un lycée. Parmi ces heureux candidats, 24 ont franchi labarre des 18/20 avec, à leur tête, l'élève Zouzou Mouna du CEM Lebsaïra Fatima,lauréate avec une moyenne de 18,90/20 ! Le baccalauréat pour sa part enregistreun léger recul au niveau du taux d'admis qui a chuté de 47,83% à 42,82%. Deuxélèves seulement ont franchi la barre des 16/20 : Assassi Souad du lycéeBedjaoui d'El Alia avec 16,36/20 et Zaïdi Youcef, avec 16,09/20, du lycée«Mohamed Baarir» de Tolga.Les ex-technicumsmutés en lycées se sont illustrés cette année par un bond qualitatif qui apropulsé le technicum «Saïd Benchaïb» à la tête des établissements de la wilayaavec 66,83% d'admis, devançant le lycée «Bachir Biskri» de Sidi Okba qui aréalisé un taux appréciable de 60,96%, talonné par le technicum «Hadj Mokrani»de Tolga avec 56,16%. Face à ces résultats annuels en dents de scie, force estde constater que si des efforts sensibles ont été consentis pour l'améliorationmatérielle de la vie scolaire, l'essentiel reste à faire dans la maisonEducation qui ne cesse d'enregistrer passivement des déperditions tant auniveau des élèves que des cadres dont certains auraient pu encore venir en aideà un secteur où l'imagination est souvent en panne.Dans lesdiscours, on occulte les causes du recul des résultats mais on pavoise sur lamoindre progression des résultats chiffrés obtenus par les élèves qui, face àla mal-vie scolaire, ont pris leur destin entre leurs mains pour troquer leurstatut de collégien ou de lycéen contre celui de «tâcheron de l'école», forcésde suivre des cours payants le soir, le vendredi, le lundi et même pendant lescongés scolaires, dans un garage aménagé, dans le salon d'un F4... car laclasse, où règnent la surcharge et l'indiscipline, n'est plus propice àl'assimilation des cours. Que dire du contingent d'enseignants, contraints lejeudi après-midi de suivre des cours et passer des examens organisés àl'université pour relever leur niveau culturel. A-t-on réfléchi sérieusementsur l'état de santé mentale et physique de l'enseignant qui termine son coursle jeudi à midi, assiste au lever des couleurs, subit la longue attente dutransport, rate souvent son déjeuner et vient s'affaler sur les bancs del'amphi ? Que reste-t-il de sa force de concentration ? En éreintant ainsil'enseignant, élément clé de la réussite de toute réforme scolaire, encontraignant les élèves à des overdoses de cours toutes disciplines confondues,quelle performance scolaire peut-on attendre de nos élèves qui, à la limite del'épuisement, tombent dans des situations qui créent des rapports tendus entreenseignants et apprenants ? Des questions toujours en suspens restent poséestant par les gens du secteur que par les parents. «Les enseignants ont-ilsbesoin de formation pour relever leur niveau scolaire ou plutôt d'unsavoir-faire pédagogique que l'université n'assure pas et qui rendait leurcours plus attrayants, plus aérés, plus attractifs...? Beaucoupd'interrogations pourraient suivre, mais les directeurs, censeurs, inspecteurs,enseignants, les psychopédagogues, les sociologues... ne devraient-ils pass'asseoir autour d'une table et faire l'évaluation qualitative de cettepremière phase de la réforme et présenter des propositions aux responsables dusecteur ?


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