Algérie - Apiculture

Biskra - 2e Salon du miel: Les apiculteurs craignent pour leur avenir



Biskra - 2e Salon du miel:  Les apiculteurs craignent pour leur avenir




Se tenant sur la place de la Liberté de la ville de Biskra du 22 au 25 décembre, le 2e Salon commercial du miel connaît une forte affluence de visiteurs, appréciant cette denrée ayant auprès du grand public une bonne image de produit sain, nutritif et même thérapeutique.

Même si les prix du miel et d’autres produits de la ruche restent relativement élevés pour le consommateur lambda, beaucoup d’entre eux n’ont pas hésité à s’acheter un bocal de miel ou un morceau de gelée royale.

Il faut dire que les 16 apiculteurs professionnels participant à cette manifestation organisée par la Fédération nationale des apiculteurs (FNA) n’auront pas démérité. Offrant plusieurs types et gammes de miel d’excellente qualité et de différents parfums, les exposants venus d’Alger, Tipasa, Blida, Oum El Bouaghi, Constantine et Biskra ont présenté des stands bien fournis. Ils ont longuement expliqué aux visiteurs les modes de production et de consommation, les caractéristiques de chaque miel et ses bienfaits, ainsi que les techniques modernes de l’élevage des abeilles et de l’exploitation des produits de la ruche.

Afin d’informer et d’inciter les jeunes à se lancer dans le créneau de l’apiculture «qui est un secteur créateur d’emplois et de revenus conséquents», a-t-on souligné, les organisateurs ont aussi planifié des rencontres et des sessions de formation en plus des séances de dégustation.

Les visiteurs ne se sont pas fait prier pour goûter le miel multifruits, de romarin, d’eucalyptus, de cèdre, d’oranger, du camphrier, du jujubier, du chardon ou du pollen. Malheureusement, tout n’est pas que miel et douceur dans le monde des apiculteurs.

Ces derniers souffrent de plusieurs maux hypothéquant sérieusement leur avenir, confient-ils. Leurs produits sont homologués et les contenants sont en verre et dûment étiquetés conformément à la législation, mais les circuits commerciaux leur sont fermés et ils se retrouvent à vendre leur production au bord des routes ou sur des étals improvisés de quelques marchés ambulants.

«La commercialisation de nos produits est certainement un frein à notre développement et à notre rentabilité. Nous sollicitons la création d’un office national de récolte et de commercialisation du miel et le regroupement des apiculteurs de chaque région en coopératives professionnelles, ces dernières pourront démarcher auprès des grandes surfaces et des revendeurs pour que nos produits soient présents sur leurs étalages au même titre que les miels asiatiques qui sont de moindre qualité que les nôtres», propose Ridha Smaoui, apiculteur de Blida, ingénieur en production animale et membre de la FNA.

La mise à disposition des apiculteurs de champs et de sites mellifères, sans qu’ils aient à les louer à des agriculteurs, le reboisement du barrage vert traversant les Hauts-Plateaux et la bande présaharienne avec des plantes fourragères et mellifères et l’interdiction pour les exploitants agricoles d’utiliser des pesticides et des insecticides décimant les colonies et les essaims d’abeilles sont d’autres mesures souhaitées par les producteurs de miel.

«Nous pratiquons cette activité par passion avant tout», déclarent-ils dans leur ensemble, nourrissent une profonde crainte quant à leur avenir.


Photo: Malgré son prix élevé, le miel est toujours un produit très apprécié

Hafedh Moussaoui



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