«Vingt ans après» fait un retour sur la tornade de quelques minutes qui a
surpris Biskra en 1999. Par des plans renversés de la catastrophe naturelle, de
spectaculaires paysages de la région, des plantes grasses pour marquer sans
doute l'acidité de la vie sans nature, cet artiste brillant, chaleureux et
émouvant, revient sur la catastrophe et son impact environnemental sur la ville
de Biskra, afin de déclencher une véritable prise de conscience chez les
responsables du «bled» et leur rappeler que 2009 est une année qui se termine
par un «9», comme 1969/1979/1999. Superstition ou réalisme, il n'empêche que
toutes ces années ont fait vivre à Biskra de grandes catastrophes en automne,
causées par les pluies, des gadoues, des débordements d'oueds qui ont entraîné
des pertes de vies humaines et à l'origine de gros dégâts dans la ville et en
particulier au grand jardin public. Des images de ce tsunami donnent froid dans
le dos et avertissent sur la descente progressive de la reine des Ziban vers
une agonie environnementale, si une telle révolte de la nature se reproduisait.
Pour nous convaincre que nous avons tous une responsabilité à l'égard de notre
ville, notre environnement, Chemseddine a tenté de présenter un travail mâché
sur cette question de la protection de notre entourage, «une question qui nous
regarde tous». De tous les films d'animation, celui-ci fait partie des fresques
les plus lumineuses. Boutabba nous transporte, à l'aide de sa caméra et grâce à
sa sensibilité et des images d'une beauté rarissime, dans un monde qui éveille
notre conscience sur l'importance de notre environnement. Chemseddine fait
parfois penser à «L'homme qui plantait des arbres» de Jean Giono. Robinet à
images, très jolies, muettes, nul besoin d'argumentaire. La teneur en images
magnétiques, suivies par la superbe musique qui accompagne ces 16 minutes de
pellicule sans lasser, permet par moment de voyager dans un univers
allégorique. Cela est un peu trop court et franchement, on aurait adoré en
avoir plus.
Le film documentaire «20 ans
après», présenté en compétition lors des «Nuits du cinéma» à Collo (Skikda), a
obtenu le «Prix de la critique» et devrait être vu par tous ceux qui pensent
que s'occuper de son environnement est une responsabilité à prendre au sérieux.
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Posté Le : 17/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : H L
Source : www.lequotidien-oran.com