Photo : Fouad S. Le projet du gouvernement concernant la construction des logements sociaux dans les différentes communes de la wilaya d'Alger, qui a atteint les 35 000 unités dont 22 200 ont été déjà réceptionnées, a provoqué une extraordinaire expansion urbanistique dans la commune de Birtouta. Depuis le dernier découpage administratif, Birtouta, paisible bourgade, est en passe de devenir une wilaya déléguée. Elle n'est plus cette ville à vocation agricole cernée par des vergers verdoyants. La ville, qui supporte mal la construction «anarchique» des villas qui poussent comme des champignons, s'adapte à un urbanisme modèle. Elle se transforme pour faire face à cette démographie galopante et au programme d'éradication de l'habitat précaire. L'avancée du béton a complètement métamorphosé la ville qui devient cosmopolite, accueillant de nouveaux habitants venus de différents quartiers et régions de la capitale. Du coup, Birtouta et ses anciens habitants se plient aujourd'hui, au nouveau mode de vie qu'a imposé le changement urbanistique. La ville est devenue très animée par l'ouverture de nouveaux commerces au centre ville qui attirent de plus en plus les riverains qui investissent en masse la ville pour pouvoir s'approvisionner. Mais cela n'a pas, pour autant, découragé ou détrôné les notables de la ville qui occupent toujours les placettes et autes cafétérias du centre ville et alentour. Ils sont là, sous l'ombre des arbres centenaires qui témoignent d'une certaine époque et de la naissance de la ville de Birtouta. Devant la densité de la circulation routière, le centre ville est devenu infernal. Les autorités locales pensent dès à présent à la réalisation des déviations des côtés Est, Ouest et Nord de la ville afin de rendre la circulation routière plus fluide. La réalisation d'équipements publics dans cette commune s'impose devant la croissance de la population qui va crescendo. Depuis le deuxième semestre de l'année dernière, la commune de Birtouta a accueilli plus de 2600 nouveaux habitants qui ont bénéficié d'un logement dans le cadre du programme gouvernemental. Au nouveau site des 1680 Logements, d'une remarquable architecture où l'aspect environnemental est respecté, les enfants s'en donnent à cœur joie dans les aires de jeux mises à leur disposition. Certains locataires n'ont pas cru leurs yeux lorsqu'ils ont découvert pour la première fois leur nouveau logement. Ils étaient surpris que les appartements soient revêtus de dalle de sol, de la disponibilité de l'eau, l'électricité (ils seront bientôt raccordés au réseau du gaz, le temps que la totalité des logements sera occupée), l'immensité de la cuisine, la finition de la peinture, les marches d'escalier en marbre et l'interphone à l'entrée de chaque immeuble. Il faut dire que jamais des logements sociaux n'ont été équipés de cette manière. Mais la joie de certains bénéficiaires n'a pas été totale car la typologie de l'appartement ne leur convient pas. 17 ANS APRÈS, IL BÉNÉFICIE D'UN LOGEMENT S. M., père de famille affecté dans un F2 avec ses 14 enfants, dont deux mariés, conteste la formule de l'affectation des logements. Cette famille, qui a fait un recours pour pouvoir bénéficier d'un logement plus spacieux, s'est retrouvée disloquée. Nombreux sont les bénéficiaires qui ont fait recours pour protester contre la distribution de la typologie du logement surtout que des couples ont bénéficié de F3. «Il est vrai que chacun veut avoir un logement spacieux, mais pas avec cette grande différence, il n'y a pas de logique dans notre cas. On a l'impression que les familles nombreuses n'ont pas droit à un logements spacieux», explique, Doukhane, père de huit enfants dont un marié. Il vient de prendre possession d'un F2 après avoir occupé un F4 pendant plus de soixante ans du côté du stade du 20-Août. Notre interlocuteur, après une semaine, n'a pas encore déballé ses affaires pour pouvoir garder la place où dormiront ses enfants.  Dans ce programme de distribution de logements, les habitants de la ville de Birtouta ont bénéficié de 150 logements. Hier, devant les services de l'OPGI, les bénéficiaires récupéraient le reçu pour pouvoir payer les premiers versements du loyer. A. A., un sexagénaire, avait les larmes aux yeux. Lui, qui occupait depuis plus de trente ans un studio avec ses enfants, dont certains sont des universitaires, a vu enfin, son cauchemar prendre fin après avoir quitté son logement précaire. Un jeune homme, la quarantaine, n'a pas cessé d'exprimer sa joie. «Je vais àªtre indépendant, libre et je vais enfin me sentir un homme, un père de famille qui a un toit», clame-t-il, lui qui a déclaré qu'il est logé depuis 17 ans chez ses beaux-parents. LES TRACAS DES INSCRIPTIONS SCOLAIRESAvec trois écoles primaires que compte la ville de Birtouta, les nouveaux locataires avaient du mal à inscrire leurs enfants. D'autres se plaignent de l'éloignement de l'établissement scolaire. Pour cerner ce problème, la direction de l'éducation de l'Ouest d'Alger a installé deux bureaux au sein du site pour pouvoir orienter et informer les parents d'élèves désireux inscrire leurs enfants. Selon les responsables locaux, plus de 300 nouveaux élèves sont déjà inscrits et répartis selon la disponibilité des places. Ils sont entre 46 et 48 élèves dans une classe. Les nouveaux élèves venus de Bologhine, d'Hussein Dey, de La Casbah et autres quartiers d'Alger déplorent l'absence de cantines scolaires. L'éloignement des écoles, l'absence de moyens de transport et avec des horaires de scolarité ne permettant pas aux élèves de rentrer déjeuner à la maison et revenir à temps pour la reprise des classes, ont généré une situation difficile pour les parents.
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Posté Le : 29/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M.”ˆK.
Source : www.horizons.com