Birkhadem Pitavi se meurt

Clochardisation - Ce quartier est un exemple de la mal vie de nos cités. C'est un lieu de rencontre où l'alcool coule à flots, où la drogue circule en toute impunité, où le sexe se marchande à tous les prix.
La pluie qui s'est abattue ces derniers temps a sérieusement inquiété les habitants de la cité Pitavi à Birkhadem, un quartier qui fait face également à plusieurs maux sociaux, avec drogue, prostitution et agressions. Inondé par les eaux pluviales, y compris les semblants de trottoirs dans certains endroits, ce quartier à tout l'air d'une bourgade sinistrée. Plusieurs voitures ont été prises au piège et sont tombées en panne au beau milieu de la route inondée.
Mécontents de cette situation, certains citoyens nous ont affirmé qu'il ne leur reste plus rien à faire dans ce quartier. «Nous n'avons plus aucun goût de vivre ici. La seule solution pour nous est de fuir ce lieu où des groupes maffieux sèment aussi la terreur», nous ont également affirmé d'autres citoyens, qui s'interrogent aussi sur ce qu'ils appellent la clochardisation de leur cité. «Pour quelle raison les responsables concernés ne bougent pas ' Pourquoi les services de la direction de l'hydraulique n'interviennent-ils pas '», se demandent ces habitants. «Toute la canalisation est sûrement détériorée, comme vous pouvez le constater. L'eau ne passe plus dans les avaloirs, elle stagne, ce qui veut dire que tout est bouché.» Les citoyens pointent du doigt également les services de sécurité qui «ne font rien pour éradiquer les groupes maffieux qui sèment la terreur. Notre cité est aussi un lieu de rencontre où l'alcool coule à flots, où la drogue circule en toute impunité, où le sexe se marchande à tous les prix». D'autres citoyens tiennent toutefois à préciser que le tort ne vient pas des actuels élus, ces derniers ne sont là que depuis le mois de novembre, ce sont les ex-élus qui doivent en principe rendre des comptes de cette situation. Si la plupart des citoyens sont satisfaits de voir la pluie tomber, de notre côté, c'est tout à fait le contraire. Les pluies nous font craindre le pire». En outre, Les services municipaux font face à d'énormes problèmes liés aux défections des réseaux de canalisation au niveau de cette commune, dont une bonne partie remonte à l'époque coloniale. Cet état de fait n'a pas manqué de se répercuter négativement sur le cadre de vie immédiat des résidents. En effet, conséquemment à cette situation, l'inondation des caves d'immeubles est devenue un problème récurrent, surtout que celles-ci se transforment en hiver en de véritables puits gorgés d'eau, présentant des dangers potentiels. Les Bureaux d'hygiène de la commune (BHC) ont recensé «pas moins de 139 caves inondées à la fin du mois de février dernier. Réparties sur l'ensemble des secteurs urbains de la commune», nous dit un employé de la municipalité. Ces caves posent un véritable problème de santé publique. Des opérations de nettoyage et de vidange des caves étaient programmées, «mais n'ont pu aboutir faute de suivi», rétorque un citoyen.