Algérie

Bir Ouanès (Oum El Bouaghi) : le marché de voitures, un business florissant Actu Est : les autres articles



Bir Ouanès (Oum El Bouaghi) : le marché de voitures, un business florissant                                    Actu Est : les autres articles
Achat, vente, arnaque et bien d'autres trafics, tous les coups sont permis pour faire fortune.
Bir Ouanès est une toute petite bourgade, située entre les villes d'Oum El Bouaghi et de Aïn Beïda, dépendant administrativement de cette dernière. Ce vendredi, comme à l'accoutumée, le marché de voitures est déjà plein à craquer. Vendeurs et acheteurs viennent de toutes les régions de l'est et du centre du pays. Il n'est pas 8h, que déjà les lieux grouillent de curieux et d'acheteurs potentiels.
Un jeune habitué des lieux, Ahmed, nous explique que ces derniers jours le commerce de voitures ne se porte pas bien. Il cite plusieurs causes, dont la cherté des voitures d'occasion. Selon lui, c'est en hiver qu'on fait des affaires de juteuses, parce que beaucoup bradent leurs véhicules faute de garage et aussi parce que la période ne se prête plus aux vacances. Beaucoup vendent également pendant l'hiver et achètent au printemps ou encore acquièrent des véhicules neufs. Pour les «bzanssia», un terme localement usité pour parler des commerçants de voitures, tous les coups sont permis pour réaliser de gros bénéfices.
Aussi, l'on prévient les éventuels acheteurs «de faire attention avant d'acquérir un véhicule, notamment de se faire conseiller par un connaisseur, car on peut tomber sur un véhicule trafiqué ou volé». Nous avons rencontré des personnes à la recherche de voitures neuves. En effet, le marché propose, outre des véhicules d'occasion, une palette de nouveaux modèles, des 207, des Mercedes, des Nissan et d'autres marques prisées par les jeunes férus du volant. Nous montrant une Dacia toute neuve, un jeune nous affirme qu'elle vaut plus cher que chez le concessionnaire.
Selon lui, beaucoup sont pressés d'acquérir un véhicule sans passer par le concessionnaire. Chez ce dernier, on passe commande et on attend jusqu'à six mois pour entrer en possession du véhicule, tandis que «dans ce marché, vous payez 4 ou 5 millions en plus et vous voilà propriétaire». Les concessionnaires de la région ne peuvent assurer l'acquisition d'un véhicule dans l'immédiat, car la commande dépasse l'offre. C'est cet état de qui accroît substantiellement les prix du marché de Bir Ouanès dont la création remonte aux années 1980. Il a acquis, depuis, une certaine notoriété. Ce qu'il faut souligner aussi, c'est qu'en parallèle d'autres créneaux commerciaux se sont établis, donnant au lieu un air de foire.
Des marchands de fringues, des vendeurs d'accessoires pour la cuisine, de voitures, d'électroménager sont venus investir les lieux. Les droits d'entrée pour les véhicules légers sont fixés à 500 DA, alors que pour les poids lourds, c'est multiplié par deux.
Le marché, propriété de la municipalité de la ville de Aïn Beïda, rapporte à celle-ci, la rondelette somme de 370 millions de dinars. Mais, curieusement, cet argent ne semble guère profiter à la petite localité de Bir Ouanès. Ses rues sont dans un état lamentable. Pas de jardin public, pas de bibliothèque pour les jeunes. Une cité qui ne vit que le vendredi. Les jeunes déplorent que leur bourgade qui compte un millier d'habitants, ne dispose pas de certaines commodités, comme les trottoirs, les espaces publics, etc.


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