Algérie

Bir El-Djir : un chantier qui dérange



Les habitants du paisible lotissement des 119 logements de Bir El-Djir vivent, selon leurs propos, le calvaire depuis l'installation, en mars dernier, d'un chantier de réalisation de logements sociaux locatifs par une entreprise turque. Nuisance sonore, tapage nocturne, pollution, poussière... sont devenus le lot quotidien de tracasseries des riverains de ce chantier qui ne cessent de solliciter l'intervention des autorités compétentes, mais en vain. Le chantier en question, dit «site 2», a été confié à une entreprise turque par l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) d'Oran pour la réalisation de 580 logements qui entrent dans le cadre du projet des 1.400 logements sociaux locatifs de Bir El-Djir (POS 49), signale-t-on. «On n'arrive plus à dormir la nuit en raison du bruit de la centrale à béton qui a été installée à seulement quelques mètres de nos habitations. Ils laissent fonctionner aussi durant toute la nuit leur groupe électrique sans ce soucier des riverains. Cependant, le plus nocif pour notre santé est la poussière dégagée par la centrale à béton qui nous empoisonne la vie», regrette cet habitant. Et un autre d'enchaîner: «Au début, on ne souffrait que de la nuisance sonore, mais depuis quelques mois et surtout pendant la saison estivale, une vingtaine de cas d'allergies cutanées et respiratoires ont commencé à apparaître. Nous avons recensé 24 cas d'allergie confirmés parmi les habitants, alors que les autres souffrent de signes d'allergies: éternuements, yeux larmoyants et toux. Les femmes au foyer mais également les enfants sont les plus exposés à cette pollution et on craint sérieusement pour leur santé», lance cet habitant, tout en nous montrant des signes d'allergie sur ses mains. Un autre représentant des concernés, qui habite à seulement dix mètres de la centrale à béton, déclare: «On a saisi tous les services concernés pour mettre un terme à cette situation, mais sans suite. Depuis l'installation du chantier, on n'a droit à aucun moment de répit, puisque cette entreprise travaille sans arrêt avec un régime 3x8 pour des contraintes liées au délai». Il ajoute avoir saisi la justice en introduisant une plainte devant le procureur de la République près le tribunal d'Es-Seddikia, mais depuis rien de concret n'a eu lieu pour soulager le «calvaire» enduré par les riverains. Contacté à ce propos, le SG de la commune de Bir El-Djir a avoué que les habitants de ce lotissement s'étaient plaints auprès de la mairie du tapage nocturne produit par un groupe électrique de cette entreprise. Toutefois, il a souligné que le problème a été réglé après l'intervention des services de la commune. «On a contacté cette entreprise et on a pu trouver un compromis pour convaincre les responsables du chantier d'arrêter d'utiliser ce groupe électrique», affirme notre source. De leur côté, les habitants signalent que la société a en effet arrêté d'utiliser le groupe électrique, mais la centrale à béton fonctionne toujours et reste une source de nuisance sonore. Il est à noter que les travaux dans ce chantier ont démarré en mars dernier pour un délai de réalisation contractuel de 17 mois. Le chantier avait été installé sur un terrain d'une concession agricole qui avait été affecté au début de cette année dans le «périmètre urbanisable» d'Oran destiné à la réalisation d'équipements d'utilité publique. Le cas de ce chantier ne fait pas exception, puisque d'autres riverains de chantiers appartenant à des entreprises étrangères du bâtiment et particulièrement chinoises ne cessent de se plaindre de la pollution et du tapage nocturne. Au quartier de l'USTO, par exemple, les riverains d'une centrale à béton ne cessent de se plaindre de la poussière qui a noirci les façades de leurs immeubles et reste à l'origine de l'apparition de cas d'allergies et de maladies respiratoires.


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