Biographie Toufik Touati

Dans un théâtre archibondée du régional de Constantine, Toufik Touati a démontré une fois de plus devant un public, composé en majorité de ses fans, qu'il demeure l'une des personnalités les plus attachantes du monde des arts lyriques et surtout l'un des prétendants les plus brillants et les plus assidus du genre musical malouf que les Constantinois aiment tant.
Si, comme il l'avoue volontiers, l'essentiel de ses efforts convergent vers la création et la modernité, il n'en reste pas moins fidèle et sentimentalement attaché au riche patrimoine du malouf hérité de ses maîtres, avec une mention particulière au défunt Rabah Bouaziz qui l'a initié aux règles de la nouba avec ses différents genres : bachraf, m'sader, btaïhi, derdj, enstaf et khlas « qui forment, aime-t-il à dire, une composition parfaitement classique où le chant solitaire ou collectif et l'instrumentation fusionnent pour exprimer une mélodie belle et savante ». Les mélomanes qui le connaissent bien disent de lui que c'est un homme habité par le malouf qui représente beaucoup pour ce préposé à la rénovation d'un patrimoine, dont il semble connaître à fond les variétés et toutes les subtilités. Si l'on ne sent pas totalement le malouf, souligne à ce sujet Toufik Touati, il est impossible en partant d'une action de rénovation de lui restituer une âme et une authenticité puisées dans le patrimoine légué par voie orale par les anciens maîtres du malouf. A partir de là, il est l'un des rares chanteurs du Malouf qui constituent actuellement et pour longtemps encore, estime les mélomanes, le lien ombilical entre la tradition orale instituée par la génération des cheikhs qui a tant donné pour sauver de l'oubli ce genre musical et la nouvelle génération appelée à en faire autant avec les outils modernes d'aujourd'hui.