Biographie Rezki Grim

Rezki Grim est un jeune chanteur d’expression kabyle établi au Canada, plus exactement au Québec, depuis l’année 2007. Natif du village Iguariden, dans la localité de Maâtkas, dans la wilaya de Tizi Ouzou, cet artiste en herbe est à son troisième album. En effet, après Layes d Umni, édité en 2007 et Assirem sorti en 2009, Rezki Grim revient dans son dernier disque, intitulé Tid id agh yadran sur la question de l’exil, que l’artiste perçoit comme une forme de déracinement et une hantise, car, selon lui, lorsqu’on est ailleurs, “on est systématiquement séparé de son identité culturelle et de ses repères sociaux”. “Parler de l’exil et de son impact sur la culture et la langue est toujours un sujet très difficile. L’exil n’est plus ce qu’il était avant. Paradoxalement, c’est au moment où les moyens de communication comme le téléphone portable et l’internet existent que l’on observe ce phénomène de déperdition identitaire chez notre communauté établie à l’étranger. Malgré l’effort des associations, notamment au Canada, de maintenir certains repères identitaires et socioculturels et de les transmettre à leurs enfant à travers des rencontres et des activités culturelles, cela semble être une mission ardue et nécessite encore du travail”, estime Rezki. Selon lui, “si les personnes ayant vécu déjà en Algérie, particulièrement en Kabylie, arrivent à se maintenir socialement et à vivre pleinement leur identité culturelle, tout en s’ouvrant inévitablement à la culture du pays d’accueil, en assimilant cette différence, la jeune génération, elle, a du mal à se rattacher et se retrouve absorbée et coupée de sa culture d’origine, celle de ses parents. C’est pourquoi il est impératif de faire impliquer les parents dans cette mission”. Et c’est peut-être ce souci de sauvegarder ses repères identitaires qui contraint Rezki Grim à venir s’inspirer et écrire ses chansons chez lui, dans son village Iguariden, faisant face à la chaîne montagneuse du Djurdjura. “Il y a en moi un besoin de resourcement. La Kabylie m’inspire beaucoup et me permet de rester fidèle à ma culture, car avant tout je chante avec ma langue maternelle, en employant des musiques universelles.” Après avoir commencé la chanson en employant un style chaâbi, actuellement ce jeune chanteur palpe d’autres formes musicales, comme le reggae et le rock, tout en accordant une place importante au verbe. “Il ne suffit pas de faire de la bonne musique, mais il est essentiel de faire écouter aussi de la bonne parole. Le verbe occupe une place importante dans la poésie kabyle, c’est pourquoi aussi, il est nécessaire de le sauvegarder”, nous dira au final Rezki Grim, tout en annonçant un nouvel album prévu en 2014.