C’est avec un immense bonheur qu’on vous présente ce jeune artiste de 22 ans, auteur, compositeur et interprète d’une oeuvre magistrale en Chaabi.
Un premier album qui le propulse, sans conteste, au rang de spécialiste de ce genre musicale avec un style très raffiné et un texte d’une rare maturité.
L’album a été servi de musiciens de talents et d’un enregistrement de très bonne facture. Il séduira non seulement tous les amateurs de Chaabi mais aussi, un très large publique.
Nabil Amrane est sans aucun doute la révélation artistique Chaabi de l’année 2007.
Nabil Amrane, sur la voie des maîtres ! Par Amalou Ahcène
Un nouvel Album vient de paraître chez les éditions ATLAS dont l’auteur n’est autre que Nabil Amrane qui a immédiatement ébloui le public par sa voix d’or ainsi que par une majestueuse exécution instrumentale au mandole grâce à un jeu de main sublime !
L’artiste qui est l’auteur compositeur de l’œuvre s’exprime avec une langue ancestrale, une langue de proverbes, de poésie et de sagesse, et chante aussi dans le genre Chaâbi qui se veut la musique de la rigueur, de la convivialité et des humbles !
La grande originalité de l’œuvre se sent nettement dans la chanson Aderghal (L’aveugle). C’est un espace extrêmement sensible qui nous ferait penser au départ à l’handicap physique mais au fait le poète l’utilise comme une métaphore de l’aveuglement pour parler d’un autre sujet d’autant plus sensible. Le titre Tamourtiw (Mon pays) aborde le phénomène de l’immigration forcé poussant les jeunes à quitter systématiquement leurs familles et leurs proches pour une promesse d’un avenir aléatoire !
A la manière des grands maîtres El Anka, Kamel Messaoudi, Amar Ezzahi, les notes sont ingénieusement égrenées. L’orchestre très bien arrangé. Et la mélodie est à son comble. L’album se caractérise par de savants enchevêtrements de mandole, de banjos, de basses hypnotiques et des incursions de rythmes aussi riches que harmonieux , le tout embrassé par une voix chaleureuse et à ton variable qui respire l’air pur de l’Andalou.
Le jeune artiste fait revivre les anciens maîtres du verbe et renoue avec la tradition par une poésie remarquable qui exprime ses convictions, son engagement à continuer le combat par la voie de l’art à la manière des grands chantres de la musique kabyle : Matoub Lounès, Ferhat Imoula, Slimane Azem, Ali Idefelawen et encore tant d’autres artistes et gens de lettres. L’aspiration à un avenir meilleur est donc conditionnée par le respect des droits de l’homme, l’attachement aux valeurs patriotiques et à la justice qui sont exprimés dans Tilelli (La liberté) et Ar Melmi (Jusqu’à quand).
L’album n’est plus le « vulgaire » tube de pur consommation aux sonorités anarchiques et aux mots vides de sens mais il s’agit bel et bien d’une vraie œuvre artistique conçue par le sacrifice d’un long travail et d’une authentique expérience du quotidien algérien, car Nabil Amrane est un digne porte-parole d’une société aux racines meurtries par une longue et douloureuse histoire.
Un peu plus d’art pour rendre les semences plus prospères et les hommages plus sincères !
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Posté Le : 18/08/2014
Posté par : Slash