Sachant qu’il n’est rien de plus loyal pour la mémoire d’un père spirituel que de perpétuer son souvenir, Karim Kacemi, le chanteur adulé de la ville des Roses, s’est fait, depuis quelques mois, un devoir de rendre hommage à sa manière à l’art lyrique du regretté El Hachemi Guerouabi. C’est, en effet, à la faveur des tournées musicales qu’il effectue dans les différentes villes d’Algérie dans le cadre des manifestations d’«Alger, capitale de la culture arabe», que Kacemi reprend les plus belles pièces musicales de Guerouabi qu’il interprète merveilleusement et fidèlement.
Ainsi, les chansons âchqi fezzine n’saha, Esmaât fel, Qoulou lennass et d’autres pièces que Guerouabi aimait chanter viennent d’être reprises avec maestria par Karim Kacemi pour le bonheur du public de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj. Notons que Karim Kacemi avait réalisé précédemment des tournées qui l’ont conduit à Bouzeréah, Chéraga, Mohammadia et Blida. Et cette générosité que lui a accordée le département de musique de cette manifestation est considérée comme un signe d’encouragement dont il dira qu’il restera à jamais reconnaissant. Cet élève de cheikh El Hadj Mustapha Benguergoura a plusieurs cordes à son arc puisqu’il maîtrise aussi bien le chaâbi que l’andalou. Restant toujours humble vis-à-vis de son maître, Kacemi s’évite les manières impérieuses à même d’occasionner des frictions car il sait que la réussite dépend inconditionnellement de l’entretien des bonnes relations avec son cheikh. Il rejette ainsi toute arrogance et nourrit ses accointances avec son maître en lui conférant un dévouement insoupçonnable. De même qu’étant conscient du rôle que jouent les associations dans la préservation du patrimoine musical algérien, il ne s’est jamais défait de sa mission, celle de contribuer à la sauvegarde et ce, en continuant à œuvrer au sein d’El Widadia de Blida où El Hadj Mustapha Benguergoura préside aux destinées de son orchestre. Parlant d’orchestre, Kacemi, pour s’envoler à la manière des grands, se doit, pour les besoins des fêtes familiales ou des galas, de constituer un orchestre de valeur notamment en matière de percussion qui est le substrat de la chanson chaâbi. Le d’rabekdji (joueur de derbouka) a un rôle éminemment important, disent les connaisseurs, car il est investi de la tâche de soutenir le chanteur dans toutes les cadences qu’il recherche d’autant que le genre usité par Karim Kacemi nécessite un rythme alerte et nettement percutant. Pour ce faire et de l’avis des mélomanes et même des interprètes, un drabekdji bared ou littéralement froid ne l’arrange guère dans la voie qu’il s’est tracée et qui est celle de l’ascension vers le firmament des artistes de renom. Pour l’exemple, El Hadj M’hamed El Anka, s’il avait fait du copinage dans le choix de son percussionniste, ne serait jamais arrivé à la célébrité qui est la sienne aujourd’hui. Rappelons enfin que Karim Kacemi a été tout dernièrement l’invité des émissions «Qaâda andaloussia» diffusée par Radio Mitidja et celle de «Qahoua ou latay» de la Chaîne III. Il a même figuré dans le film-portrait qu’avait réalisé Canal Algérie en hommage au regretté El Hachemi Guerouabi.
Bonjour,
Il faut continuer d'encourager ce genre d'artistes, car malheureusement, cet amour pour le chaâbi et cette voix mélodieuse est en voie de disparition. Il s'agit de notre identité, notre patrimoine qui sont en jeu.
Je salue Monsieur Karim Kacemi et je lui dis Allah yehefdek
Shirine Khalasse - Lyon, France
12/03/2021 - 423209
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Posté Le : 20/08/2014
Posté par : Slash