Jean-Pierre Millecam est un écrivain français, né à Mostaganem (Algérie) le 6 août 1927 d’Armand Millecam et Gillette Balland.
Vie et œuvre :
Grands-parents établis en Algérie depuis le début du siècle. Les sangs étaient mêlés : Français, Espagnols, Italiens, Anglo-saxons.
Sages études primaires à Mostaganem, ville pourtant houleuse : grosses secousses pendant la Guerre d'Espagne et le Front populaire (cf. l’enterrement d’un docker assassiné par des colons fascistes, dans le roman Choral).
Études secondaires débutant à Mostaganem, sous le régime de Vichy. La famille étant résolument anti-pétainiste et plutôt gaulliste, Millecam sera obligé de poursuivre ses études à Oran pour connaître la paix (le général Patton, qui a établi ses quartiers à Mostaganem, ne nommait-il pas la ville le petit Berlin ?).
À Oran, épanouissement mystique, lequel couvait depuis l’enfance, même si les parents n’avaient jamais prodigué le moindre enseignement religieux.
Études universitaires à Alger. Licence de philosophie. Licence de psychologie.
Millecam enseigne à Tlemcen où il demeurera jusqu’en 1956. Tentation de l’Islam (tout en restant intimement chrétien) à partir de 1955, en pleine guerre d’Indépendance (cf. le roman autobiographique Une légion d’anges).
1951 : Publication, sous les auspices d’Albert Camus, de Hector et le Monstre, chez Gallimard, suivie de L’Étoile de Jean Cocteau aux Éditions du Rocher.
1956, le 12 mai, Millecam, en vacances à Lamoricière, est agressé par un inconnu à la solde de la gendarmerie locale. Il subit une trépanation de la tempe droite, qui nécessite une prothèse de matière plastique. L’opération se passe à Alger (Hôpital Mustapha). Après quoi Millecam, pas même remis, est assigné à résidence à Oran – considéré comme communiste, ce qu’il n’est pas. L’assignation est transformée en expulsion du territoire algérien. Millecam se réfugie à Rabat, Maroc, dans la famille d’Abdelmajid Meziane, futur ministre algérien de la Culture.
À Rabat, Millecam fait la connaissance de Sylvia Conquy, qu’il épouse en 1958 et dont il a une fille, Anne, en 1959.
En 1962, à la date de l’indépendance, Millecam retourne à Oran, où il restera six années. Après enquête médicale, il est décidé de lui attribuer un pourcentage d’invalidité de 35 %. Mais sur les instances d’officiels (du consulat), il renonce à poursuivre le recouvrement de cette dette.
À l’automne 1968, Millecam retourne au Maroc, son pays d’adoption. Son départ d’Algérie est motivé, entre autres raisons, par son désaccord idéologique avec l’Algérie du président Boumediene. Il retrouve donc Rabat, puis Casablanca, où il enseignera jusqu’à son retrait à Nice, côte d’Azur, fin 1993.
C’est successivement à Oran, Rabat, et Casablanca, que Millecam écrira tous les volumes d’une œuvre unitaire, qu’il eût aimé intituler Queste sauvage – œuvre hélas dispersée entre plusieurs éditeurs. Dans cette œuvre, qui se divise en deux parties à peu près égales, l’une algérienne, l’autre marocaine, on retrouve les mêmes personnages, distribués selon les lieux. Le personnage de Lancelot fait le joint entre les lieux et les héros qui se succèdent. Dans le dernier volume publié, Ismaël, Lancelot disparaît au bénéfice, précisément, d’Ismaël, jeune mystique dont l’Islam recouvre, à son insu, un idéal profondément chrétien, mais un homme vierge de tout a priori.
l'œuvre de Jean Pierre MILLECAM par Pierre ENKELL.(conférence)
La pertinence d'un exposé sur Jean-Pierre MILLECAM dans le cadre de cette journée n'est pas évidente, il faut l'avouer.en nous avons surtout considéré jusqu'à présent des ouvrages intéressants par leur aspect sociologique, historiques, politiques-est parfois intéressant à ce point de vue là seulement. La littérature a ainsi pu servir de prétexte à des considérations extra littéraires, peut-être parce que ces livres sont plus des témoignages que des œuvres d'art. L'importance de l'œuvre de Jean-Pierre Millecam ne réside pas là du tout. Ses six romans sont d'abord des romans, c'est-à-dire des compositions littéraires. Leur action se déroule en Algérie, c'est vrai, surtout à l'époque de la guerre d'Algérie, c'est vrai aussi ; mais le fait qu'un roman soit historiquement et géographiquement situé ne lui donne pas automatiquement, pour autant, valeur de témoignage.il serait parfaitement abusif de vouloir insérer à tout prix Millecam dans une case portant l'étiquette « littérature des Français sur le Maghreb » qui n'est manifestement pas faite pour lui.
Je ne peux ni ne souhaite donc donner ici une vue d'ensemble, une étude générale sur ses romans. Il me faut délibérément, réduire l'angle de vue, examiner mon sujet de façon fragmentaire, en privilégiant non pas ce qui fait la valeur principale de cette œuvre : l'écriture d'une part, c'est-à-dire le style et la construction, le mythe personnel d'autre part qui donne au roman leur souffle immense-mais je n'en traiterai qu'en fonction de certains à-côtés correspondant mieux aux programmes de cette journée.
une notice rapide, tout d'abord. Jean-Pierre Millecam est né à Mostaganem en 1927. Professeur dans le secondaire il prend parti pour ces élèves algériens. En 1956 à Lamoriciere il est victime d'un attentat organiser avec la complicité de la gendarmerie. Après une trépanation qui lui sauve la vie il est expulsé d'Algérie il vit plusieurs années au Maroc, rentre en Oranie à l'indépendance puis repart après 1965.. Tout jeune il a écrit un premier roman: Hector et le monstre publié chez Gallimard en 1951. Son roman suivant, sous 10 couches de ténèbres, ne paraîtra que 17 ans plus tard et le troisième, et je vis un cheval pâle après 10 ans encore en 1978. Mais les publications se précipitent ensuite : un vol de chimères 1979 une légion d'ange 1980 ; chorale 1982.
Quatre de ses romans constituent une fresque qui n'est pas encore terminée. Le personnage qui leur sert de pivot se nomme Lancelot, et pour autant que ces romans reflètent la réalité, il tient le rôle de Millecam lui-même ; mais il n'occupe jamais le tout premier plan, étant surtout observateur, témoin.
Le grand conflit qui balaye ces quatre romans se déroule à l'époque contemporaine entre un Algérien et un Français d'Algérie. Des Algériens et des Français si l'on veut : d'un roman à l'autre il se nomme Rachid et Laurent ou Salah Eddine et Geoffroy ou Tahar et Lancelot mais le fonctionnement est toujours le même. On peut le décrire ainsi : un acte d'une grande violence morale ou physique déclenche ou révèle des drames intenses, longuement élaboré par l'auteur dans toutes leurs implications. Mais à mesure que l'on approfondit les personnages une très curieuse situation apparaît : ni l'un ni l'autre ne sont coupables moralement parlant malgré des actes criminels. Une sorte d'innocence fondamentale les a jetés l'un contre l'autre et s'est-elle aussi qui les sauve. Au bout d'un long cheminement dans ses romans denses longs et tendus ils aboutissent à la quasi identification de la victime et du bourreau ; une fraternité supérieure finit par les unir. Crucifiés dans leur corps ils atteignent ainsi la rédemption.
Ce vocabulaire biblique ne doit pas surprendre. Lancelot qui est donc un double de Millecam et dont la morale est celle d'un saint laïque s'est convertie un moment à l'islam ; Millecam lui-même se définit aujourd'hui comme un « athé qui croit en Dieu ». On soupçonne même par moment que le romancier et son personnage ne se satisfont pas de la sainteté mais aspire à l'état de demiurge, à celui de Dieu même. C'est un thème assez ancien chez l'auteur. Dès son premier roman il écrit : « moi qui suis homme et qui suis Dieu » mais on y trouve aussi avant la guerre avant la trépanation avant les corps torturés de ses personnages cette question qui est une affirmation : « car qu'est-ce que Dieu sinon la mort ? ».
Nous touchons ici aux grands thèmes obsessionnels de Millecam dont je ne voulais pas parler : mais ils sont inévitables. Redescendons cependant au niveau de la réalité.
il est possible d'interpréter les personnages importants de l'auteur par rapport à l'histoire de l'Algérie. Ils sont fort exactement situés dans leurs relations familiales et ce sont en général trois générations qui apparaissent. Qu'ils soient algériens ou Français d'Algérie les protagonistes sont toujours jeunes, de 18 à 28 ans environ. Pour les caractériser sommairement ils sont essentiellement courageux violents et idéalistes. Leur père, quant à eux sont mous faibles jouisseurs tandis que les mères ont un rôle plus important bien qu'en général inefficace. Remontons encore d'une génération : les grands-pères chez Millecam sont par contraste avec leur fils des êtres hors du commun, physiquement et moralement de très forte et exigeante personnalité. est-il abusif de voir dans cette structure des générations comme trois tranches historiques ?les grands-pères représenteraient la société patriarcale du temps de la conquête et des premiers colons ; les pères figureraient l'abandon aux délices et aux fatalités coloniales ; et les fils sont indéniablement les acteurs de la révolution et ses auteurs souvent aussi.
Mais peut-être ce parallèle n'est-il qu'une rationalisation, une construction superposée à la vision de la famille chez Millecam, laquelle peut faire l'objet d'autres lectures ? Si l'on y trouve des échos qui nous semblent convaincants, c'est peut-être parce que l'art rejoint la réalité par d'autres chemins que ceux de la transcription pure et simple.
on ne saurait prétendre par exemple que le vécu quotidien de la guerre d'Algérie est représenté dans les relations privilégiées qui lient les jeunes hommes dans les romans à l'occasion desquels un psychanalyste parlerait sans doute de sexualité sublimée ; elles ne correspondent pas nécessairement à une analyse de la société algérienne. De fait ces jeunes gens sont des héros au sens fort du terme. Le nom de Lancelot n'a sûrement pas été choisi au hasard. Les héros n' entretiennent de commerce qu'avec d'autres êtres chevaleresques exceptionnels comme.eux.
Enfin pour revenir une nouvelle fois à notre thème principal Jean-Pierre Millecam diffère aussi de la plupart en prenant parti pour les Algériens. Ce n'est pas parce que s'opère entre ces héros l'identification dont j'ai parlé qu'on peut conclure à sa neutralité politique : l'engagement la quête éperdue de la justice donnent leur force aux quatre romans ayant la guerre d'Algérie pour cadre. Cet aspect positif n'exclut pas un regard plus cruel : on a rarement lu des portraits aussi dévastateurs, touche par touches, des militaires, des policiers, des fonctionnaires et des colons français. Nul manichéisme ici cependant Millecam sait montrer chez les Algériens combattants des arrivistes des brutes des politiques assoiffées de pouvoir ; ce qu'il dit d'Oran après l'indépendance dans« et je vis un cheval pale» n'a rien de flatteur pour le régime en place il n'empêche que son choix est fait et qu'il est fait depuis le début..
Ou plutôt – je depuis sa prise de conscience. Si l'on poursuit l'assimilation autobiographique du personnage à l'auteur il faut relever la donnée de« choral» qui est son dernier roman paru. L'action se passe à Mostaganem vers la fin des années 1930, les héros en sont des enfants comme l'été Millecam lui-même à l'époque. Et comme sa conscience était alors moins embarrassante moins glorieuse les personnages de ce roman sont presque exclusivement d'origine européenne. Les histoires se nouent autour d'un conflit social opposant le petit peuple urbain aux grands propriétaires qui culminent en un immense cortège funéraire montant vers la ville haute derrière la croix et le drapeau rouge. Il y a là un instant privilégié-le roman se déroule en 24 heures – ou tandis que les Algériens restent à l'arrière-plan le peuple pied-noir acquiere une conscience. Mais l'apothéose ne dure pas. Les seules traces durables qu'elle laisse son dans la mémoire d'un enfant qui saura intégrer dans cette vision idéale les êtres d'élite de quelqu' origines qu'ils soient qu'il lui arrivera de rencontrer.
« Je ne veux. connaître le commun » écrivez le jeune Millecam dans Victor et le monstre roman qu'il peut renier aujourd'hui mais qui porte en germe d'une façon extraordinaire beaucoup de ces thèmes « je ne veux. connaître le commun et le singulier mais le singulier et je nomme singulier celui qui remplit le plus la mesure de son temps » ces six romans ne sont pas de toute évidence un miroir de l'Algérie mais un miroir de Millecam lui-même. On ne peut le réduire au rôle de témoin conscient ou volontaire pas plus qu'on ne peut le réduire régionalement à l'Algérie. C'est une personnalité très remarquable qui ressort de ces livres, celle d'un homme solitaire et habité par l'amour du prochain d'une humilité orgueilleuse qui peut irriter et même exaspéré par moment tout à fait extérieur et à la société pied-noir et à la société française mais auteurs d'une admirable œuvre en cours s'élaborant loin des milieux culturesl classiques qui va en s'affirmant et en se singularisant.
Voilà un exposé qui peut a pu apparaître frustrant à nombre d'auditeurs c'est que son sujet débordait de toute part le cadre de cette journée. Le fait même qu'il n'y ait pas pu s'y conformer démontre bien l'irréductibilité de la vraie littérature quand elle atteint le niveau de l'art à une analyse qui s'appuierait seulement sur les traits typiques et révélateurs de la réalité..
Œuvres :
Romans et nouvelles
Hector et le Monstre''', Gallimard 1951
Sous dix couches de ténèbres, Lettres Nouvelles, Maurice Nadeau 1968 « un beau livre paroxystique par endroits qui atteint la grandeur » (A Miguel beaux-arts 28 septembre 68) « la richesse d'une langue poétique… Le lyrisme puissant qui ne cesse d'animer la plume de l'écrivain » (Annie Briere nouvelle littéraire septembre 1968). « Le livre à ce poids qu'on aime dans les romans de Faulkner » (tribune de Lausanne le 6 octobre 1968). La grandeur de ce livre, l'étonnante intensité poétique qui fulgure a traversé ces page brûlées par la foudre et la passion… Son écriture, ou se mêlent les techniques du récit et du montage, se hisse au niveau de la tragédie, de l'événement. (A. L du magazine littéraire). « Isabelle à la manière des conteurs arabes, nous introduit dans un monde de violence et de sang par les chemins de la tendresse, de l'imagerie poétique et naïve, transposant la réalité jusqu'aux abords de la fantasmagorie. Il apparaît alors un fantastique historique qui donne au roman sa couleur et son intensité » (Robert Sabatier le Figaro littéraire du 14 juillet 1969
Et je vis un cheval pâle''', Gallimard 1978 (nomination au prix Femina) « un très beau livre d'une très grande qualité littéraire d'une exceptionnelle qualité formelle et dramatique. Une construction admirable. Un livre que rien ne peut vous arrêter de lire jusqu'au bout. Il y a une peinture absolument admirable, absolument extraordinaire. À partir d'un documentaire sur la guerre d'Algérie, il y a une élévation du sujet qui va jusqu'à l'expression spirituelle de la guerre, la guerre envisagée à la façon de l'Iliade c'est-à-dire où chacun est écrasé par le poids de son propre destin, mais aussi par le poids de celui qui est en train de vaincre ou par lequel il est vaincu. Cette notion en somme très difficile que les Grecs ont bien connue mais qu'on ne trouve pas en France et qui est le fondement même de l'épopée de la chanson de geste ou l'on retrouve l'égalité des adversaires et presque leur douleur mutuelle devant les malheurs qui peuvent les toucher. On se trouve ici devant un auteur qui manifestement éprouve les mêmes sentiments à l'égard des pieds-noirs, des Algériens et même des soldats français. Un auteur qui est à l'intérieur de l'Algérie c'est-à-dire de tout ce qui touche l'Algérie le concerne directement.Et je vis un cheval pâle et un livre sur la fraternité humaine dans la plus abominable des circonstances sur la fraternité universelle… Un livre très riche à travers lequel on entre sur un terrain de la guerre d'Algérie beaucoup plus qu'on ne le fait à travers les historiens on a l'impression bizarre de se dire : « j'étais la j'ai été moi-même » Jean Lagroet. France Culture 6 décembre 1978 Un vol de chimères''', Gallimard 1979 « magnifique livre, un vol de chimère, un style sinueux ou sensualité est jonché de clairs détails, un réalisme morbide transfiguré par la passion d'être et d'aimer. Et par-dessus tout cela le vide de cette vie de tous ce qui arrive même les plus dures épreuves s'écoulent sans laisser de traces comme une eau qui passe. Un livre fascinant. » France Culture. Des voix. Octobre 1979). « Une dimension véritablement Faulnerienne » Dominique Autrand. La quinzaine littéraire. 16 novembre 1979. « Dans cette étrange, fantastique et fastueux univers, il faut faire l'effort d'enfourcher les chimères d'apocalypse et Jean-Pierre millecam pour se laisser emporter en croupe derrière elle. Alors quel spectacle quelle mélée de furies. On a le souffle coupé. Monsieur Jean-Pierre millecam est à l'extrême pointe de la douleur et d'un lyrisme presque dément qui nous hante à notre tour. Mais quelle beauté ! » (Jules Roy. Le Figaro. 9 novembre 1979 ).
Une légion d’anges, Gallimard 1980 (nomination au prix Femina) « Jean-Pierre millecam qui impose une œuvre de demuirge, exige l'entière soumission. Il importe donc de s'abandonner au cours impétueux d'une prose aux multiples reflets et au ton baroque… Une œuvre hallucinée, d'une rare ambition. Un somptueux récit. Une tragédie chèque espérée rien ne. » (Bernard Alliot. Le monde. 5 septembre 1980)« une écriture d'une force hypnotique. Un roman inquiétant est superbe, un livre lu avec passion. » (Pierre Henckell. Les nouvelles littéraires octobre 1980.ce roman a figuré dans la dernière sélection du prix féminin 1980. Une légion d'Angesa fait partie des quatre derniers romans sélectionnés pour le prix Femina 1980 .
Choral''', Gallimard 1982 (nomination aux prix Goncourt et Renaudot) « chorale et l'occasion rêvée de reconnaître à millecam sa qualité entière d'écrivains porteurs d'universel et d'une puissance lyrique peu commune chez les Français » (Bernard Poirot Delpech. Le monde du 30 avril 1982) « voilà un romancier qui a du souffle et le sens éclatant de l'épopée »(Patrick Graiville VSD du 6 mai 1982) « chorale, écrit depuis prés de 15 ans précède de loin la grande épopée lyrique de millecam sur la guerre d'Algérie. En ses prémices d'une œuvre qui allait bientôt porter cette guerre d'Algérie à la dimension du mythe on trouve déjà toute la puissance du chant épique où le sang allié avec le soleil, la violence avec le désir, la mort avec l'amour devrait bientôt entraîner Lancelot le prophète dans une épopée algérienne pleine du bruit et de la fureur d'une guerre absurde » (Philippe Boyer le Nouvel Observateur juin 1982) « une histoire dense, au style puissant, où se côtoie le tragique et le bouffon ».( Marie Bousquet, jeune Afrique octobre 1982). Ce livre a fait l'objet d'une sélection au Renaudot 1982 et au Goncourt 1982
La Quête sauvage, Calmann-Lévy 1985,« Jean-Pierre Millecam… Ressassant les haines de la guerre d'Algérie, les hurlements d'un pays crucifié et célébrant dans ses romans une fraternité raciale qu'il s'est illusoire. Superbe traduction du désastre. » (Jérôme Garcin l'événement du jeudi 2 septembre 1985) « un fort grand écrivain… Auteur de romans universels, balayé de conflit cosmique, hanté par les grands mythes de l'humanité. Ce n'est pas la vérité historique, ce mensonge, qui compte mais la vérité supérieure de la parole, du chant, de l'écriture, de ces grandes vagues de mots et de phrases qui nous bouleversent et nous soutiennent à la fois »( Pierre Enckell. L'Evénement du jeudi. 10 octobre 1985)« l'art de Jean-Pierre millecam atteint une qualité rare dans ce livre d'une densité presque excessive » (Pierre Rapo Le courrier Picard. Octobre 85)
Le défi du Petit archer''', La table Ronde 1988 « et voici enfin le premier roman, tout de bruit et de fureur, dans le Casablanca des années 1980. Millecam est un grand écrivain lyrique et inspiré. Son œuvre est l'une des plus fortes qui étaient écrites en français. » (Alain Gorius. J. O. C. Septembre 1988). « Le message envoûtant d'un livre insolite. Millecam n'est jamais plus à son aise que dans l'orchestration savante des glissements de la mémoire. Son écriture suffit déjà à suggérer la métaphore musicale. Les résonances à la fois sensuelles et visionnaires de ces interminables phrases demeurent un régal pour l'amateur.( Agnès Vaquin. La quinzaine littéraire. 15 décembre 1988)
Longtemps je me suis douché de bonne heure, La Table Ronde 1990« une maîtrise de vieux routier du roman. Il y a dans ce roman un charme manifeste, une sorte de rage à surprendre, à faire rire, qui font de Millecam légal d'un Tom Sharpe « made in France » (Jérôme Leroy le quotidien de Paris V mai 1990). Pour son 10e ouvrage publié, Jean-Pierre Millecam s'est bien amusé. Rompant avec sa réputation d'écrivain « difficile », voici qu'il nous donne un polar burlesque où le comique se mêle le suspense, où les personnages- caricature s'agitent dans un grand ballet psychédélique sous l'œil amusé de Lancelot – Millecam, maître de ballet reporteur… Mais ne vous y trompez pas ce polar n'est pas si innocent qu'il veut en avoir l'air les clés et les clins d'œil ne nous font pas oublier, malgré la parodie et peut-être grâce à elle, la richesse et l'épaisseur du talent de visionnaire de Jean-Pierre Millecam. (Marie-Louise Belarbi. La vie économique. Vendredi 22 juin 90)
Apocalypses (in Une enfance algérienne, collectif) Gallimard 1997
Ismaël et le chien noir, Éditions El Manar 1998
Trois naufragés du royaume''', Éditions des Syrtes 1999 (nomination au prix Renaudot) ce livre a été sélectionné pour le prix Renaudot. Il a été également sélectionné pour le prix Rachid Mimoun. « Le jury présidé par Jean Daniel a rendu un hommage particulier à Jean Pierre millecam pour « trois naufragés du royaume » et à l'ensemble de son œuvre. » (Le Nouvel Observateur)
Tombeau de l’archange, Éditions du Rocher 2001 « remarquable structure du roman… Cet art de la narration lyrique et une réussite… Un architecte du lyrisme. Un écrivain visionnaire. » Olivier Cariguel, le magazine littéraire septembre 2001.« Le lyrisme de cette quête exigeante ne peut qu'emporter l'adhésion »(R;B septembre 2001) « une méditation sur les avatars du cœur, sur le sexe des anges, sur le mensonge de vivre : peut-être sur l'expérience des profondeurs et « l'œuvre d'art, ce pieux mensonge » (Jacques Morlan l'écho octobre 2001 « il faut lire cette belle fiction désespérée écrite par un romancier découvert jadis par Camus et Maurice Nadeau »(Francine de Martinoir : la quinzaine littéraire)
Ismaël, Éditions du rocher 2007
Théâtre
Trois enfants perdus, Mis en scène de Dominique Serreau à Choisy le Roy, 1968, puis à Dieulefit, 1969
Essais
L’Étoile de Jean Cocteau, Éditions du Rocher 1952
L’Étoile de Jean Cocteau (avec les lettres de Cocteau à l’auteur, in extenso) 1990
Jean Genet, un mystique à l’état sauvage, in Colloque Jean Genet, Rabat 2003
Préface
La Quête de Dominique de Roux, Préface à La jeune fille au ballon rouge, Le Rocher, 2001
Conférences
L’ironie, de Socrate à J.-P Sartre
Le roman visionnaire de Virginia Woolf
Tennessee Williams ou la pureté perdue
De Faulkner à Kateb Yacine
Faulkner et le vieux Sud
Le petit monde de William Faulkner
La Quête du Maghreb des profondeurs
Atelier Alfred Hitchcock
L’Étoile de Jean Cocteau
L’œuvre cinématographique de Jean Cocteau
Jean Cocteau ou la traversée du miroir
Jean Cocteau, ligne de cœur ou ligne de tête
La descente aux enfers, chez Jean Cocteau et chez Tennessee Williams
Jean Genet, un mystique à l’état sauvage.
Traductions
Et je vis un cheval pâle, sous le titre Infrontarea, Editura, Bucarest 1989.
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Posté Le : 09/11/2014
Posté par : Slash
Source : http://fr.wikipedia.org