Algérie - Groupe Es-Sed


Biographie Es-Sed
ôpère ! la nuit est longue et son obscurité a trop duré. Raconte-moi comment est mon pays, comment est le savoir. Celui qui est jeune apprendra et comprendra (…) Les cœurs ne seront purs qu'une fois la hogra abolie.» Premières paroles d'une chanson réquisitoire contre l'injustice du groupe Es-Sed, interprétée lundi soir au stade En-Nasr à Béchar lors d'un concert organisé à la faveur du sixième Festival de la musique diwane. Cette chanson fait partie du nouvel album du groupe musical le plus illustre de la Saoura. «Taâlou ya lwlad nzahaw nkhilou el ham fe halou» («Venez les jeunes pour qu'on s'amuse et oublions les malheurs») est un autre extrait du nouvel opus, «Li âad seghir» (Celui qui est encore jeune), chanté également devant un public nombreux.
«Nous faisons les dernières retouches à cet album. Il sera dans les bacs l'été prochain. Notre public est composé essentiellement de jeunes. Nous sentons donc une certaine responsabilité à leur égard. Nous voulons lui transmettre des messages», nous a expliqué Lahcen Bestam, leader d'Es-Sed. L'album comportera huit chansons, dont Bladi bladi et une autre contre la violence dans les stades, El kora li tejmaâna. Es-Sed n'a pas manqué, en exhibant les maillots jaune et vert de la Jeunesse sportive de la Saoura (JSS), de saluer l'accession du club de football en première division, permettant pour une fois au sud du pays d'être présent parmi le gotha sportif national. Es-Sed a rendu hommage au groupe marocain «Lemchehab», dont il s'inspire dans une partie de son répertoire ghiwani, en reprenant Ya latif .
«Lemchehab» a animé la première soirée du Festival de musique diwane de Béchar, marquant ainsi un retour dans cette région du Sud-Ouest algérien, 38 ans après le premier concert. Munis de bendir, tumba, batterie, derbouka, kerkabou et mandole, les musiciens et chanteurs d'Es-Sed ont réussi à plonger les présents dans une belle ambiance musicale assez rare dans la Saoura. «Nous avons l'habitude de ne pas préparer de programme. Nous nous adaptons au public», a confié Lahcen Bestam. Il a regretté que le festival du diwan se tienne toujours dans un stade en tuf. «Il est anormal que Béchar n'ait pas de théâtre de plein air où l'on puisse organiser normalement des activités artistiques et dans des conditions convenables. C'est injuste. Il manque beaucoup d'autres choses à Béchar, région connue pour ses artistes. A longueur d'année, il ne se passe presque rien ici, mis à part ce festival. Un festival organisé dans des conditions difficiles», a-t-il déclaré, appelant à aider les talents qui restent toujours dans l'ombre. «Il faut penser à ceux qui n'ont pas eu notre chance. Il existe des énergies qui ne demandent qu'à être libérées», a ajouté le leader d'Es-Sed.
Dernièrement, la Cinémathèque de Béchar a été rouverte au public après des années de fermeture. Le public du festival a été invité à assister à la projection du documentaire de Larbi Lekhal, Abdelkrim Al Maghili, produit à la faveur de l'événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». A cette occasion, Larbi Lekhal a salué le retour d'une certaine vie culturelle à Béchar après une longue période de sommeil. Avant la montée sur scène d'Es-Sed, la troupe Jouharat Diwane, participant au concours du festival, a assuré la première partie de la soirée, qui a été quelque peu perturbée.
Curieusement, la police a exigé de terminer le service à…minuit. «Police-cendrillon !», a commenté un festivalier. Aucune explication n'a été donnée à cette décision qui confirme encore une fois qu'à Béchar la police d'El Hamel a d'autres «préoccupations» que la sécurité des citoyens. Sinon comment expliquer cette volonté manifeste de vouloir «saboter» un festival culturel national ? Pourquoi la police doit-elle arrêter sa mission à minuit et pas après ? Du jamais-vu ! Les organisateurs ont été obligés de supprimer le groupe Ahl Gnawa venu de la lointaine Mohammadia de la programmation, pour s'adapter aux conditions des représentants locaux de la DGSN.



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