Algérie

Biographie du Cheikh Sidi Lakhdar Benkhelouf



(16ème siècle). Barde et Mystique. Sidi Lakehal b. Abdallah b. Khelouf, prince des bardes du Dahra, plus connu sous le nom de Sidi Lakhdar Benkhlouf, fut un brillant panégyriste du Prophète et l’un des rares auteurs qui se soit spécialisé dans le Madih. Son renom qui a dépassé les limites du pays des Beni Chougran et de Mascara où il a vécu est du à la fécondité de son talent et aux pièces élogieuses qu’il a composées en l’honneur du Prophète et à un poème divinatoire du genre Malahim. Aucune date de naissance ou de décès n’est précisée à son sujet par les auteurs de recueils de poésie. Le Prophète lui aurait dit en songe de changer son prénom El Akhal (Noir) e, Akhdar (vert). Sa famille, originaire de Seguiet El Hamra, s’est établie dans le Dahra, chez les Maghraouas, au 14ème siècle. Né dans les campagnes du Dahra, le jeune Belkacem Lakhdar Ben Abdallah Benkhelouf apprit, très jeune le Coran par cœur. Sans doute, les déplacements de la famille du barde et ses migrations dans les plateaux du Dahra sont elles dues au fait que cette région a connu depuis l’avènement de la puissance ottomane une situation conflictuelle très violente opposant tribus locales aux autorités de l’époque, particulièrement la ville de Ténès et ses environs qui étaient sous protectorat espagnol et l’Emir Yahia Ziani jusqu’en 1516, date à laquelle elle fut reprise par les musulmans sous le commandement de Kheireddine Bacha. Parmi les familles migrantes, celle de Bnekhelouf figurait. Lakhdar n’était à ce moment là qu’un enfant qui d’ailleurs se rappel très bien les difficultés rencontrées par son père, soulignant plus tard que son aïeul appartenait à la tribu des « Azafriya ». Abdallah passa toute sa jeunesse à Mazagran (localité située dans la banlieue de Mostaganem) et participa à la bataille qui porte ce nom contre les espagnols et qui a eu lieu le 26 aout 1558. Dans une Qacida célèbre, il relata avec précision les péripéties de cette bataille. Après la cinquantaine il entreprend un voyage à Tlemcen où il se rendit auprès de Cheikh Abou Mohamed Abdelhak Ben Abderrahamane Ben Abdellah El Azdari El Ichbili, plus connu sous le nom de Sidi Boumediene. Après ce contact intellectuellement très fructueux, le poète s’imprégna du mouvement religieux existant à l’époque et va de ce fait se consacrer entièrement au culte, à la dévotion et à la spiritualité. Après son retour de ce voyage, il prend la décision de quitter, en compagnie de sa famille, la ville de Mazagran et la poésie Lyrique pour se fixer dans une localité où vécurent ses oncles Ouled Brahim (Ouled Ain Brahim, située à une vingtaine de kilomètres de Mostaganem). Là, il s’affirme en illustre panégyriste du prophète, Orphelin de père très jeune, il chérissait de manière particulière sa mère Kella. Il aurait vécu 125 ans. Malgré la célébrité du poète, la famille Benkhlouf vivait dans la pauvreté totale. Le barde a été enterré au Douar qui porte son nom : Sidi Lakhdar (wilaya de Mostaganem). Trop pauvre pour entreprendre le pèlerinage, il eut d’extraordinaires compensations. Il aurait vu en rêve quatre-vingt-dix-neuf fois, le Prophète Mohamed, l’unique objet de son amour ! qui lui a même accordé une centième faveur : venir le voir ave ses dix compagnons « dans la réalité et non plus en rêve » (Fel Yaqda La Fel Mnam). Ainsi qu’il en avait fait le serment dans le poème de deux cents vers qui commence ainsi : Ya Taj El Anbia I-kram… Mohamed Bekhoucha rassembla 31 pièces du barde qu’il publia, en 1985, à Rabat sous le titre Diwan de Sidi Lakhdar Ben Khlouf.


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