Zian Ben Ahmed Ben Younès El-Djizy(1)
El-Djizy secrit avec un djim affecté dun kesra et dun point diacritique, suivi dun zai muni de la voyelle kesra(2)
Zian fut enseveli dans un cimetière du Caire. Voici ce que dit Bedr-ed-Din El Qarafy : « il a été notre professeur. Cet érudit docteur, ce génie, ce soutien des générations présentes, cette élite des ancêtres, déploya de nombreuses et brillantes qualités dans létude des sciences rationnelles et traditionnelles. Citons, parmi ses maîtres : les deux frères, les éminents juristes, Mohammed Chems-ed-Din et le cheikh Mohammed Nacir-ed-Din El-Laqany. Cest sous la direction du premier quil apprit, en les lisant lui même, le Moatta (laplani)(3) et le précis de Khalil. Son père et lui commencèrent, le même jour, létude de ces deux ouvrages sous la direction de ce professeur. Zian suivit les cours du second des deux frères, avant et après la mort du premier, durant environ quarante ans, pendant lesquels il étudia une partie du Kachchaf (le révélateur)(4), une partie dEl-Beidhaouy(5), lAdhed, le commentaire des articles de foi, le Tehdib (lexamen critique) dEl-Beradhiy(6), le précis de Khalil, le Moatta(7) et ses annotations, le commentaire dEl Mahally(8) sur le recueil des recueils(9), le Moghni dIbn Hicham(10), le Taudih (élucidation) sur lAlfiya dIbn Malik(11).
« Son professeur, Mohammed Nacir-ed-Din El-Laqany, lautorisa à donner des fetoua, et, comme il sy refusait, il lui dit : « japposerai ma signature avec la tienne sur tes fetoua. » grâce à lentière assistance de Dieu, le bruit de cette autorisation se répandit dans le public, et on alla lui demander des consultations juridiques, bien quil y eut au Caire danciens étudiants qui fréquentaient encore les leçons des égaux de son maître, et quil sy trouva aussi danciens disciples, du frère de celui-ci, lesquels, après la mort de leur professeur, sétaient attachés à lenseignement de Mohammed Nacir-ed-Din El-Laqany.
« Il fit le pèlerinage de La Mecque et suivit les cours des professeurs les plus distingués de cette ville. Cest là quil apprit le Taudih du cheikh Khalil. Il avait la réputation dêtre très versé dans la langue arabe, et était hors de pair pour la connaissance du commentaire dEr-Ridha(12) sur la Kafia, quil avait toujours présent à la mémoire quand on linterrogeait sur une question grammaticale. Cest à lui quau Caire on avait toujours recours quand on était embarrassé sur un point de la doctrine malékite.
Il déchiffrait facilement le sens du précis de Khalil et était incomparable, dans tout ce quil enseignait, sous le rapport de lexactitude. Il expliquait clairement toutes les vérité et subtilités du texte sans jamais se tromper ; il était, en outre, rempli dhumilité et supportait les offenses avec patience, suivant en cela lexemple de nos aieux. En somme, il était une des merveilles de son temps. Il naquit dans les premières années du Xe siècle de lhégire (qui a commencé le 2 Octobre 1494), et priait Dieu, avec insistance, de le faire mourir pendant quil ferait un pèlerinage à la Mecque. Sa prière fut exaucée, car il mourut au retour du pèlerinage et de la visite au tombeau du prophète, en lannée 977 (inc.16 juin 1569). Une personne qui se trouvait avec Zian ma donné ce dernier renseignement et ma raconté le vers suivant :
« Mon âme est demeurée captive entre la Mecque et Médine »(13)
Notes1 La notice biographique de ce personnage est extraite du Neil el-Ibtihadj, p.101. Il y a lieu de faire remarquer quAhmed Baba le nomme Zeïn au lieu de Zian.
2 Cf. sur ce nom ethnique complément de lHistoire des Beni-Zeïyan, par labbé Bargès, p.33, note1
3 Cest le titre dun livre fort estimé par les musulmans et qui est ordinairement nommé Moouatta fil-hadith, composé par limam Malek ben Anas, un des quatre chefs des sectes orthodoxes
4 Le titre complet est Kachchafan haqaïq et-tensil, « le révélateur des vérités contenues dans le livre répété ». Cet ouvrage est un commentaire fort ample sur le coran composé lan de lhégire 525 (inc.4 déc.1130) par Aboul qacim Mohammed ben Omar Ez-Zamakhchary, qui naquit dans le Khourazm, en 467 (inc.27 août 1074) et mourut lan 538 de lhégire (inc.16 Juillet 1143) sous le règne dEl-Moqtafi, 31e Khalife abbasside
5 El-Beïdhaouy est le surnom de nacir eddin Abou Faïd Abdallah ben Omar, natif de Beïdha, village de Perse. Il fut cadi de la ville de Chiraz, en Perse, doù il passa à celle de Tauris, où il mourut lan de lhégire 685 (inc.27 février.1286) ou 692 (inc.12 décembre 1292). Il a composé un commentaire littéral en deux volumes sur le Coran qui porte le titre dAnouar et-tenzil oua asrar et-taouil (édité par Fleischer), qui a été expliqué et commenté par plusieurs auteurs.
6 Voyez sa biographie dans le Dibadj, page 114
7 Le Neil el-Ibtihadj porte : el-Motawel, اامطول
8 Djelal eddin Mohammed ben Ahmed El-Mahally, de la secte de Malek, mort lan 864 de lhégire (inc.28 oct.1459) est lauteur dun rituel du pèlerinage et dun commentaire en forme de scolies, que Djelal eddin Es-Soyouty acheva en quarante jours, lan 871 de lhégire (inc.13 août 1466). Ces deux auteurs sont cités sous le nom dEl-Djelalani, c'est-à-dire les deux Djelal-eddin
On doit aussi à El Mahally une anthologie intitulée El-Merdj en-nadir (le pré fleuri) dont Kosegarten et Grangeret de Lagrange ont donné des extraits, le Chamarikh sur la science historique, qui a été publié par M.C-fr. Seybold (1896) et un traité sur les konia ou surnoms.
9 Le recueil des recueils est un ouvrage qui traite des principes fondamentaux du droit. Il a pour auteur Tadj eddin Abd el-Ouahhab ben Ali Es-Sohky, de la secte chaféite, mort en 771 de lhégire (inc.5 août 1369). Nacireddin Abou Abdallah Mohamemd El-Laqany, de la secte Malékite, en a fait un commentaire, voyez Hadji Khalfa, tome II, p.610, n°4,161
10 « Abdallah ben Yousouf Ibn Hichâm, né en 1308 de J.C, fut élève du grammairien dEspagne Abou Hayyân ; en sa qualité de docteur chaféite, il devint professeur dexégèse coranique au Caire ; cinq ans avant sa mort, il passa au rite hanbalite pour obtenir une place dans une mèdressa de cet ordre ; il mourut en 1360, après avoir écrit sous le nom de Qatr en-nada (la pluie de la rosée), une grammaire qui a été traduite en français par M.Goguyer. Son Moghni el-habib, traité général de syntaxe, écrit à la Mecque de 1348 à 1353, a été imprimé à Téhéran et au Caire avec un commentaire, ainsi que la grammaire dite chodhour ed-dhahab (Rognures dor), les énigmes (Alghaz) sur les difficultés grammaticales. Dix neuf ouvrages de sa composition, tous relatifs à la grammaire, sont conservés dans les bibliothèques dEurope »
(Littérature arabe, par Clément Huart, p.381)
11 Le Taudih (éclaircissement, est un des traités de grammaire dIbn Icham)
12 Er-Ridha, cest le surnom de mohammed ben Hacen, dit Astérabady, parce quil était natif de la ville dAstérabad en Mazanderan. Il composa son commentaire sur la Kafia dIbn El-Hadjib en lan 686 de lhégire (inc.16 fév 1287) et mourut la même année
13 Selon Ahmed Baba, Zian ben Ahmed ben Younès El-Djizy serait né au commencement du Xe siècle de lhégire, et mort à son retour du pèlerinage, lan 977 (inc.16 juin 1569)
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Posté Le : 24/02/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan", Ibn Maryem, trad par F. provenzali