Sidi Lakhdar Ben Khlouf, le panégyriste du Prophète C’était le serment qu’il avait fait dans le poème de deux cent vers qui commençait par “Dieu te bénisse, ô Toi qui as toutes les perfections; Sois béni autant de fois qu’il y a de plantes sur la terre; ô Toi, flambeau qui illumine les nuits noires; ô ! Couronne des nobles prophètes”. Oui, comme nous avons eu à en discuter avec le Wakil du sanctuaire, Sidi Lakhdar Ben Khlouf, ce poète du XVIe siècle, est le plus populaire de son époque. Sa généalogie, il la tient, dit-on, de Saquiet El Hamra, mais sa famille s’est établie dès le XIVe siècle chez les Maghraoua, qui est une tribu berbère que Marmol place dans les montagnes de Medjeher près de Mazagran et Mostaganem entre le Habra et le Chélif. Les Béni Ziane qui ont régné à Tlemcen sont des Maghraoui. Il existe des Maghraoui du côté de Biskra entre Kalaât El Hammam et El Outaya. Dans le Grand Atlas, au Maroc, les Zénata occupèrent le djebel Meghraoua. Le jeune Belkacem Lakhdar Ben Abdellah Ben Khlouf qui a appris le Coran appartenait à la tribu des “Azafria”.
Très jeune, vers 1516, il se souvenait du protectorat espagnol sur Ténès et ses environs et de l’Emir Yahia Ziani et de Khaïredine Bacha Abdellah, qui a passé toute sa jeunesse à Mazagran, participa à la bataille contre les Espagnols qui a eu lieu en 1558. Il fut la gloire de la poésie populaire algérienne.
Sa célébrité s’est répandue au-delà des Béni Chougrane et de Mascara où il a passé quelques années de sa vie. Des le Med’h “El Kheïma” chanté dans l’école de Constantine et s’il faut remonter à la pièce “Bit Ech’âar” (maison de poils) et la fameuse victoire des Algériens sur les Espagnols à Mazagran en 1554, où mourut le comte Alcaudete, victoire d’ailleurs immortalisée dans le chant de Ben Khlouf “Ya Farès Men Tem Jit El Youm” (ô cavalier, Je viens aujourd’hui de là-bas). Le chant édifiant de Sidi Lakhdar Ben Khlouf “Ya haïra Ftakri lilet maghdak” (âme égarée, pense au jour de ton départ). Si Lakhal ou Si Lakhdar, il fut un grand barde de la poésie populaire, mais exclusivement religieuse, Lakhdar Ben Khlouf a laissé beaucoup de poèmes dont celui du chameau, légendaire par ses images si poétiques “Men sabli Hejhouj H’mar Yeswa men el ‘ibriz mya” (un chameau rouge qui vaudrait cent dinars, telle une gazelle qui fuirait son ombre). Lumière des yeux et de l’esprit Il connaîtra à Tlemcen Sidi Boumédienne en 1212 J.-C./594 H. Après ce séjour où il s’est formé dans les sciences mystiques, il revint habiter chez ses oncles à Ouled Brahim à 20 km de Mostaganem. En illustre panégyriste du Prophète, resté orphelin de père très jeune, il chérira sa mère Kella.
Il décédera à l’âge de 125 ans. Un seul diwan de Sidi Lakhdar Ben Khlouf a été publié à Rabat en 1956 et qui comportait 31 pièces, inexistant dans nos bibliothèques. Nous continuons à écouter Maâzouz Bouadjadj sans que personne n’ait eu à enregistrer ces chants à la gloire du Prophète.
Posté Le : 12/09/2007
Posté par : nassima-v
Source : members.fortunecity.com