Sidi Ahmed Ben Mohamed Ben Othman Ben Yaqoub Ben SAid Ben Abdallah (1)
Sa famille était originaire de la vallée de la Mina (2), mais il naquit aux Beni-Ournid (3) et y demeura. Il est plus connu sous le nom dIbn El Hadjj. Que Dieu satisfasse tous ses besoins ! QuIl le préserve des atteintes de tous homme haineux et disputeur, et quil nous mène, lui et nous, par le plus droit des chemins qui conduisent à la vie future !
Dans les premières années de sa vie, il avait habité le lieu dit : Athlath-en-oulili (4) pus il alla se fixer près de la rivière appelée Yebder ( 5), dans le territoire des Beni-Ismail(6).
Il eut pour professeur Ahmed ben Mohammed ben Zekri, de Tlemcen, et étudia sous sa direction les principes du droit, la logique, les tropes, la rhétorique, la langue arabe dans laquelle il excellait, et le calcul. Il était aussi très habile en prosodie, Contemporain de limam Sidi Mohammed Ibn Ghazi (7), il échangeait avec lui des énigmes rédigées en vers auxquelles chacun répondait aussi en vers. Voici un spécimen de celles que lui adressa Ibn Ghazali.
Un mort, enseveli dans son tombeau, a sa nourriture auprès de sa tête. Lorsquil goûte de cette nourriture, « Il se lève, marche silencieusement tout en parlant : puis il retourne au tombeau dou on la tiré. « Ce nest point un vivant auquel on doit faire visite, ni un mort dont on doit dire : Que Dieu lui fasse miséricorde ! (8).
Sidi Ahmed Ben El-Hadjj répondit :« Je commence par louer Dieu et le prier de bénir et saluer la meilleure des créatures. « Il sagit de la plume et de lécritoire qui lui sert de tombeau; la nourriture de la plume cest lencre ; ses paroles sont les caractères quelle trace Comprends donc ! « Celui qui a écrit ceci, cest Ahmed ben Mohammed. Que Dieu lui pardonne toutes les fois quil pèche. »
Il avait renoncé au monde et ne craignait, en ce qui concernait ses devoirs envers Dieu le blâme de personne.
De son école est sorti un groupe dhomme remarquables, tels que : 1° son neveu , le fils de sa sur, Sidi El Hadjj ben Saïd (9) ; 2° son cousin germain paternel ; 3° Sidi Mohammed ben Belal El-Mediouny (10), qui apprit sous sa direction les sept leçons du Coran (11), la langue arabe et le soufisme; 4° le saint, le pieux, le contemplatif Sidi Abderrahmane El Yaqouby(12), à quil enseigna la doctrine du soufisme et tous les livres dIbn Alâï llâh. Sidi Abderrahman me trouva un jour à la grande mosquée (13) de Tlemcen lisant le livre intitulé : Eclaircissement sur les erreurs contenues dans le livre appelé : Le discernement (14) et me dit :
- Qui ta ordonné de lire cet ouvrage ?
- Je le lis, lui répondis-je, pour attirer sur moi les bénédictions qui y sont attachées.
- Fort bien, ajouta t-il, je lai lu moi aussi sous la direction dAhmed ben El-Hadjj ainsi quune partie du Tedbir Discernement, et je tautorise à lenseigner. Puis il me donna sa bénédiction. Dieu mouvrit alors les trésors de sa grâce et jétudiai les Sentences (15) que je retins par cur comme la fatiha (16) : je les récite maintenant matin et soir, comme tâche journalière .Dieu me permit aussi dapprendre le livre dIbn Abbad (17), tous ceux dIbn Al âï llâh et ceux du cheikh Sidi Ahmed Zerrouq (18), en tout douze livres.
Sidi Ahmed ben El-Hadjj est lauteur de nombreux poèmes, il mit en vers lArticle de foi mineur dEs-Senousi : voici de commencement de cette pièce :
Louanges à Dieu qui nous a fait connaître sa personne et nous a ennoblis en nous indiquant la bonne voie
»Jusquau passage où il dit : et ensuite, le but que je poursuis cest de mettre en vers lArticle de fois mineur de limam Es-Senousi, en changeant et en nen atterrant que les expressions, mais non le sens. Il rima les ventes à termes (19). Voici ce poème :
« Je loue Dieu et le prie continuellement de bénir et saluer le Prophète Mohammed.
« Ensuite, fait ton profit des ventes à termes rimées et abrégées, puisses-tu être exempt de toute crainte.
« Vingt-sept cas peuvent se présenter quand celui qui vend à terme une chose et en reçoit le prix au complant, rachète cette même chose à lacquéreur pour un prix de même espèce que celui pour lequel il lavait vendue.
« Dans dix-sept, le rachat est valable; dans dix, il est défendu : quand on se sert de ce genre de vente comme moyen de réaliser des bénéfices illégaux.
La règle qui entache de nullité le rachat de la chose vendue à terme sapplique aux deux cas où ce rachat est fait immédiatement ou avant lexpiration du terme de la première vente. Les cas de rachat par le vendeur de la chose vendue à terme ne sont pas longs à exposer.
« Celui-ci peut racheter la chose seule aux trois conditions suivantes de temps : 1° à lexpiration du terme de la première vente; 2° au delà de ce terme ; 3° immédiatement après la première vente ;
Lesquelles, combinées avec les trois autres conditions de prix :1° égal à celui de la première vente ; 2° inférieur ;3° supérieur, Produisent neuf premières combinaisons. Ces neuf combinaisons, combinées à leur tour avec le cas de rachat partiel, En engendrent neuf autre. Et enfin ces dix-huit combinaisons, combinées avec le cas où le lachat de la chose vendue se complique de lachat dun objet étranger à la première vente, donnent en tout vingt-sept combinaisons. Ces vingt-sept combinaisons sont lextrême limite des cas de rachat dune chose vendue à terme. En effet, si tu multiple neuf par trois, cela fait vingt plus sept, sache-le !
Si le rachat est fait à lexpiration du terme de la première vente, il est valable et autorisé dans les neufs cas qui résultent.
« De la combinaison des trois conditions de prix avec les trois circonstances suivantes :
1° Le rachat ne comporte rien détranger à la première vente.
2° il comporte lachat dun objet étranger à cette première vente.
3° le rachat est partiel. Il en est ainsi sans quil soit nécessaire de se préoccuper dautre chose.
Si le rachat est fait immédiatement après la première vente et ne se complique pas dachat dobjet étranger à cette première vente, ou sil est partiel, il est valable.
Quand il est fait pour un prix égal ou supérieur à celui de la première vente; mais il ne sait pas sil est le résultat dun pacte ou engagement conditionnel.
« Si le rachat est fait immédiatement après la première vente et se complique de lachat dun objet étranger à cette première vente, tous les cas ou ce dernier élément entrera en combinaison avec lune des trois conditions de prix sont défendus formellement.
« Mais le rachat fait à un terme plus éloigné que celui de la première vente, quil comporte ou nom lachat dun objet étranger à cette première vente, est valable,
« Sil est fait pour un prix égal ou inférieur, il ne lest pas sil est fait pour un prix supérieur,
« Défends formellement le rachat partiel sil est fait à un terme plus éloigné que celui de la première vente.
« Tous les cas que nous venons dénumérer renferment la condition que lobjet vendue soit connu ; les règles ci-dessus énoncées sont alors invariables.
« Si lobjet vendu est inconnu, ou sil nest pas présenté au moment de la vente, les cas sont plus nombreux.
« Comme il serait trop long de les exposer, contente-toi de ceux que nous venons de citer.
« Cest ainsi que les ventes à termes sont rapportés par Abou lOualid Mohammed Ben Rochd le droit (20).
« Ensuite, bénédiction et salut sur le Prophète, ses compagnons et sa famille.
Il composa aussi le poème sur les cas où il convient de prononcer la formule initiale : Au nom de Dieu (21) Le voici :
Il faut invoquer le nom de Dieu quand on va sembarquer, enfourcher, une monture. « Manger, boire, se purifier; en éteignant une lumière, en montant en chaire,
« En entrant en cohabitation légitime avec une femme; quand on entre dans une demeure, dans une demeure, dans une mosquée, et quand on en sort; en déposant un mort dans le tombeau,
« Et en lui fermant les yeux; en égorgeant un animal en ouvrant la porte des tatrines; en commençant les tournées autour de la Kaaba; shabillant et en se déshabillant.
Sont aussi de lui les vers suivants :
« Purifie par le lavages les souillures occasionnées par les matières fécales et lurine. Observe lordre de succession des différentes parties de al prière. Fiats les ablutions sans interruption et rapidement. Invoque le nom de Dieu en égorgeant les animaux.
Exprie les infractions au jeûne (2 9). Accomplis les tournées autour de la Kaaba en arrivant à la Mecque. Achève les prières surérogatoires interrompues. Instruis-toi. »
Le poème suivant est également de lui :
« Il y a huit cas où il faut laver les vêtement (3 0), quand les souillures qui les atteignent sont en qualité suffisante pour les faire paraître repoussants. Sinon, il y tolérance.
Voici ces cas :
1° quand les souillures sont occasionnées par les ordures des puces;
2° par le suintement continuel dans le cas sincontinence durine;
3° par lenfant pour la femme qui le nourrit ;
4° par le contact du cheval pour le soldat :
5° par la sanie des plaies ;
6° par le pus des boutons éruptifs ;
7° par le suintement hémorroïdal ;
8° par le crottin et lurine des ânes ou chevaux ou mulets) lorsque la personne est obligée par condition et par devoir de vivre avec ces animaux.
On peut purifier sans eau, rien quen les essuyant, les souillures suivantes celles provenant du sang coagulé sur la place où lon a pratiqué des scarifications pour des ventouses, celle qui sattachent à un sabre poli :
« Celle qui, à intervalles rapprochés ou presque continuellement, séchappent des parties génitales ou de lanus : celles qui, à notre insu, atteignent les soulier, les sandales, les pieds, le vêtement et le corps. Toutes ces souillures sont assimilées aux précédentes quand à la tolérance.
« On considère comme non impures les souillures occasionnées par la boue à la suite de pluie, par la boue qui peut se trouver dans la maison.
« Par la boue qui adhère à la corde dun puits, par les gouttes deau sale du bain maure, par les fientes de mouches, par les ordures qui sattachent à la partie traînante des vêtements de la femme, par leau dune gouttière qui déverse leau des terrasses, et par la neige fondue.
« Il ne faut pas oublier les choses suivantes dont loubli entraîne la nullité de ce quelles concernent : purifier les parties du corps souillées après avoir satisfait les besoins naturels ;
« Exécuter rapidement et sans interruption les ablutions ; observer lordre de succession des différentes parties de la prière ou des ablutions ; invoquer le nom de Dieu ; expier les infractions au jeûne ; achever la prière surérogatoire interrompue ;
« Observer lordre de succession dans le cas de réunion de deux prières. Il est dans lesprit de la loi de retarder un peu celle des deux dont lheure canonique est arrivée (22).
« Cest ainsi que le rapporte Ibn Nadji (23) , daprès les docteurs. Fie-toi à celui qui te souffle ces conseils. »
Jai terminé grâce à laide bienveillante de Dieu et je len remercie.
Les vers suivants sont de Sidi Bou Medien (24), et le tekhmis (25) dAhmed ben El-hadjj El-Minaouy :
« Lorsque la piété me fait défaut et que je porte un lourd fardeau de péchés mortels, je prie Dieu humblement avec le sentiment de mon indignité et je mécrire : O celui dont la gloire est sublime qui est grand,
« Dont la puissance est si considérable quelle est au-dessus de toute estimation !
« Ton humble esclave, ô mon Dieu, cherche un refuge dans ton pardon ; il cherche dans ta grâce un abri contre ta colère.
Ö toi qui nous tiens tous par notre toupet (26), Toi dont toutes les créatures subissent la loi ! « Ainsi quil est écrit dans la Mère du livre ( ) .
« Prends-moi par la main, car tu es exempt de passion ; accorde de-moi tes faveurs, car ta générosité est grande.
Ton esclave désire ardemment ton pardon et ton indulgence. A toi le commandement ! Personne ne peut donner ce que tu refuses ;
« Tandis que personne ne peut tempêcher de répandre tes grâces à profusion.
« Reviens à ton humble esclave qui depuis son jeune âge, na cesse derrer au point de se rendre coupable de très grands fautes.
« Pardonne-lui, car il se repent de ses péchés. Tes décrets sont exécutoires, et les ordres péremptoires.
« Tu sais ce qui se passe dans les sept cieux et sur la terre.
« Privé de ton pardon, ton esclave est condamné à périr et à faire naufrage ; mais si le prends sous la protection, il est en sécurité ;
« Ses défauts par la grâce deviennent des qualités. Ton ordre sexécute entre le Kaf et le noun (27).
« En moins de temps quil en faut pour jeter un regard.
« Ton humble esclave, ô mon Dieu, implore ton pardon et na pour lobtenir dautre intercesseur que lespoir quil met en toi.
« Cest devant Toi que toutes choses se passent. Lorsque tu dis : « Sois ! », ce que tu as résolu est, et ton ordre nest pas répété.
« Préserve-moi du feu de lenfer : je nai pas été traître à ma religion. Tu mas élevé en me donnant une religion monothéiste, et quiconque.
« Tu élèves par un effet de ta puissance nest jamais abaissé. Tu as précédé et tu nas pas été précédé ; tu as été alors que tout autre nétait pas.
« Et tu demeureras quand le monde périra.
« Accorde la liberté à tes esclaves rebelles au matin du jours où les hommes sincères recevront la récompense de leur sincérité ; quils aient ce jour-là leur part de bien.
« Comme tu las donnée à chacun ici-bas. Cest toi qui as prévu la destinée de tes créatures avant même quelles fussent créées ;
« Et cela a été pour toi chose facile.
« Jai passé tout mon temps à pécher ; je viens à toi implorant ton pardon, puisque tu es tout-puissant.
« Ta science est manifeste, ta longanimité évidente. Tu domines les sept cieux par ta puissance irrésistible ;
« Tu vois tout ce que tu as créé et tu nes pas vu (28).
« Je ne présage que du bien de la part de mon divin Maître et quiconque présage du bien de son Seigneur est sûr de lobtenir.
« O mon Dieu, recouvre-moi du vêtement de la piété et accorde-moi tes faveurs. Tu es revêtu du manteau de la grandeur et, seul.
« Tu as le droit dêtre fier, ô Glorieux !
« Le feu de ma crainte brûle avec ardeur et mes péchés lattisent. Le mal que me causent mes iniquités et légarement dans lequel elles me plongent entraîneront-ils ma perte ?
« Tu as, il ny a pas à en douter, le remède à cela. Les maîtres avouent que tu es leur Maître.
« Et, sils le niaient, ils goûteraient le châtiment réservé à ceux qui nient.
« Tu as promis, ô Maître du Trône, dêtre élément. Accorde-moi ton pardon, car jai commis de grands péchés.
« Moi, je suis faible, impuissant, petit, tandis que tu es, ainsi que tu tes nommé toi-même, irrésistible.
« Tu es véritablement et sans aucun doute le Maître du Trône.
« Je porte un lourd fardeau de péchés : je viens à toi implorant ton secours et plein despoir.
Cest toi qui pardonnes beaucoup généreusement ; cest toi qui as élevé les sept cieux au sommet des hauteurs.
« Et qui les retiens afin quil ne sabattent pas sur la Terre (29).
« Fais descendre le calme en mon cur, par un effet de ta grâce. La charge de mes péchés attriste mon âme.
« O toi qui as disposé les cieux en couches solides, et qui leur as donné comme parure le soleil et la lune,
« Ainsi que des étoiles qui sélèvent sur lhorizon et resplendissent,
« Ne fais point durer le malheur qui peut matteindre, mais effaces-en vite jusquaux traces ! O toi qui vois toutes choses et en entends les voix,
« Qui as fixé le terme de leur vie et lheure de leur mort, qui as tendu la terre comme un tapis,
« Qui en as fait sortir des cours deau et des mers,
« Mets en sécurité un humble esclave qui se sera dirigé vers ta porte en criant au secours, lorsque lange Israfil se mettra à souffler dans la trompette (30).
« O toi qui as creusé sur la terre des vallées profondes, qui as élevé de hautes montagnes bien assises,
« Qui en as fait jaillir des eaux qui se sont répandues (31) !
« Pardonne-moi mes péchés et aie pitié de mes larmes !
Ranime mon courage en me donnant la foi en limmortalité de mon âme.
« Cest toi qui donnes la vie aux contrées en les couvrant de verdure ; cest toi qui, par puissance, as créé.
« Avec du limon fétide des êtres organisés !
« Jai commis à mon préjudice et par ignorance de grandes fautes, et je nen attends le pardon que de mon souverain Maître.
« O toi qui as comblé lhomme de faveurs, qui lui as donné lintelligence, louï, la vue.
« Et qui en as fait un être bien organisé, entendant et voyant,
« Protège-moi contre cette basse origine et ses conséquences. Cest toi qui as accueilli Adam avec bienveillance dans sa chute,
« Qui es revenu à lui lorsquil ta invoqué avec humilité ; cest toi qui lui as donné une épouse tirée dune de ses côtes,
« Et qui as fait naître de ce couple une postérité qui sest multipliée !
« Je me trouve couvert du vêtement de mes péchés ; mon cur est affligé des maux que lui cause sa dureté.
« Accorde-moi généreusement le remède du pardon.
Louanges à Toi, ô mon Dieu Glorieux et Très-Haut.
« Dieu soit béni ! Quil est grand et puissant ! »
Jai terminé grâce à laide bienveillante de Dieu, et je len remercie.
Cest tout ce que nous avons trouvé de cette pièce de vers. Ahmed ben El-hadjj a également composé un tekhmis sur une poésie qui commence par ces mots :
« Parmi ce que je désire obtenir de mon divin Maître
» et qui reconnaît pour auteur ibrahim ben Mohammed Et-Tazy (32).
On lui doit aussi la pièce de vers qui commence ainsi :
« Jai renoncé à mes propres forces, à mes actes, à mes paroles, pour mabriter en la puissance de Dieu, mon maître. Dieu est la première de mes paroles
. »
le jurisconsulte, lascète, le pieux, le dévot Aboul-Abbès Ahmed El-Bedjaoui, qui était noble par sa mère, lui adressa la question suivante :
« Sidi, je sollicite votre réponse à cette question : En supposant dune part un pays où abondent linjustice et le mal ; où sétendent, autant quelles le peuvent, liniquité et livrognerie ; où les musulmans sont méprisés et les mécréants tout-puissants ; où les méchants et les injustes sont élevés et les gens de science abaissés ; où presque tous les objets de transaction sont soumis à limpôt pour les musulmans ; où ceux qui cherchent la bonne voie se trouvent dans lembarras et les difficultés ; et où, parmi les gens distingués de ce pays je ne sais au juste si cest par crainte ou par indifférence il ne se rencontre personne qui réprouve le mal. Et en supposant, dautre part, quun homme obligé de sinstruire auprès de savants habitant ledit pays, redoute tout ce qui vient dêtre dit plus haut, pensez-vous quil soit permis à cet homme de demeurer en cet endroit, en admettant quil ne puisse que faiblement remédier au mal ? Obéira-t-il, en y séjournant aux ordres de Dieu ? Lui sera-t-il permis, sil ne peut faire autrement, dy acheter des objets indûment taxés ? Ny aura t-il pas danger pour lui de tomber en de fautes graves pouvant compromettre son salut ? Pourra-t-il sinstruire auprès de savants résidant en ce lieu et ne faisant rien pour remédier à létat de choses que nous venons de décrire ? Nencourra-t-il pas, en y séjournant, le blâme de Dieu au jour de la résurrection ? Lui faudra-t-il aller ailleurs ? Car celui qui paît autour de lenclos réserve ne tarde pas à y tomber (hadith).
« Donnez, à ce sujet, des éclaircissements à celui qui, se voyant obligé dhabiter le pays dont je viens de parler, a bien besoin dêtre éclairé. Puissiez-vous recevoir la complète récompense de votre bonne action ! Salut ! ».
Sidi Ahmed fit à cette question la réponse suivante :
«Louanges à Dieu ! il est dobligation pour le vrai croyant, qui a soin de ses propres intérêts, de mettre sa piété à labri des tentations ; de ne demeurer quen un lieu où les traditions sont respectées ;de ne sinstruire des choses quil a besoin de connaître sur sa religion quauprès de personnes portant les marques apparentes de la piété et de lhumilité ; de rechercher cela dans toutes les parties du monde et ses différentes contrée, ainsi que le prouvent ces paroles : « la terre de Dieu nest-elle pas assez vaste ? Dispersez-vous sur elle! » (Coran, sour, IV, v. 99).il est bien entendu quil nest obligé à cela que sil peut le faire et si ce quil recherche peut se trouver dans un autre lieu que celui quil habite. Mais si cela lui est impossible, si les voies qui y mènent sont obstruées, sil ne trouve ni lieu convenable et propice, ni maître bon conseiller et bon directeur, en bien ! Quil demeure là où il est, plein dune louable résignation : quil fasse partie des faibles dentre les homme, des femmes et des enfants qui, dépourvus de tous moyens, sont incapables de se conduire eux-mêmes : et quand il ne trouvera pour sa religion aucune assistance secrète ou apparente, quil répète ces paroles :
« Mon dieu ! tire-nous de cette ville dont les habitants sont oppresseurs, et accorde-nous de ta part un ami et un défenseur », Cor, sour, IV, v, 77; quil sinstruise des choses quil est obligé de connaître sur sa religion, auprès de ceux qui font profession denseigner -car un homme instruit dirige souvent mieux quun autre plus savant que lui ; on soigne quelquefois un croyant avec des remèdes donnés par un médecin non musulman, et il arrive que Dieu se serve dun homme impie pour protéger la religion :-quil achète les objets dont il a besoin en fait des vêtement et de nourriture :quil ne mène pas une vie désordonnée : quil soit scrupuleux et déploie pour lêtre tous ses efforts et toutes son adresse ; quil évite dacheter à celui qui la prise par violence la part prélevée en sus de limpôt régulier : quil nachète, au contraire, que ce qui est la propriété légitime de son détenteur ; quil observe les règles fixées par la loi, les préceptes du droit consignés dans les livres, et quil ne manque à aucun de ses devoirs quen cas dabsolue nécessité ; quil sabstienne de se lancer dans les plaisirs permis ou dune légalité douteuse et, à plus forte raison, dans ceux défendus. Sil se borne à naccomplir dinjuste que ce qui lui est imposé, il na à redouter aucun trouble pour sa foi, car si le monde nétait quune charogne, le croyant serait bien obligé de sen nourrir sans pécher pour cela, Que les parles du jurisconsulte El-Kilaiy (33) sont justes quand il dit dans le même ordre idées : « Obéis, fussent-ils des tyrans, à ceux qui détiennent le pouvoir, sils sont musulmans ; mais sils sont aussi impies que lont été les Adites (34), ne demeure pas avec les infidèles car il peut arriver que la justice divine se dressant un jour, tu périsses confondu dans la masse de ses victimes. Tu trouveras la Terre assez vaste ; abandonne le lieu habité par les méchants pour le fixer dans celui habité par des hommes suivant la bonne direction et attachés à leur religion. »
Au surplus, Dieu connaît le mieux la vérité, et cest en lui quest lassistance (35). »
Telle est la réponse de Sidi Ahmed ; elle est admirable.
Il estimait que le monde a moins de valeur quune fourmi rouge (Coran, sour, 99,
v. 7). Voici ce quAbderrahman El-Yaqouby (36), disciple dAhmed ben El-Hadjj, a raconté à une personne digne de foi, qui nous la rapporté à son tour :
« Ahmed ben El-Hadjj, ma dit : « O mon fils, nous sommes complètement dépourvu de biens de ce monde ; nous nen possédons rien. Il ne mangeait que du pain dorge sans condiments. Il ma également dit : O mon fils, nous sommes de ceux que la Fortune traite avec rigueur en ce monde. Ses prières étaient exaucées. Un étudiant, de ceux qui savent moduler le Coran, ma raconté que le cheikh Sidi Ahmed rencontra un jour un grand savent et discuta avec lui le texte du livre sublime. Lorsquil furent arrivés à un certain passage du Coran, Sidi Ahmed Ben El-Hadjj dit à ce savant : Je trouve ce passage régulier.
« -Je connais une formule magique qui dissipe le doute résultant de lambiguïté des termes répliqua ce docte personnage, qui sappelait Sidi Ahmed ben Ata Allah (37).
« Dieu fasse jaillir ton il ! Sécrira Sidi Ahmed ben El-Hadjj, et aussitôt lil de Sidi Ahmed ben AtaAllah jaillil de son orbite, Dieu nous garde de la colère des saints.
Sidi Abdallah ma raconté comme le tenant de son père Sidi Abderrahman El-Yaqouby, que le cheikh Sidi Ahmed ben El-Hadjj ne se chargeait jamais dune affaire grave et présentant de grandes difficultés quautant quon se faisant recommander à lui par son maître Sidi Ahmed ben Zekri (4 8), parce que celui-ci lavait élevé tout petit.
Quelquun en qui on peut avoir toute confiance ma rapporté ce qui suit comme le tenant du cheikh Mohammed ben Abbès :
« Jentrai, dit ce dernier, dans la médersa de Sidi Lahçèn (38) pour faire mes ablutions. Jy trouvai un jeune garçon qui lisait le Coran en faisant des solécismes. Ayant demandé dou venait ce garçon, un des assistants me dit :
« Cest le fils de Sidi El-Hadjj El-Yebdéry ; il se nomme « Ahmed ». Environ un an après, je passai prés de cette même médersa juste à lheure des ablutions. Jy entrai pour les faire et jy trouvai ce jeune enfant qui enseignait à ses camarades les préceptes du Coran, la Djerroumiya, etc
Quelquun qui se trouvait là et que jinterrogeai me dit que cétait le fils du cheikh Sidi Ahmed. Grand fut mon étonnement de voir que cet enfant était arrivé en un an à posséder toutes ces sciences et connaissances. Gloire au Sage Directeur qui donne à qui il vent ce quil veut ! ».
Le juriste Ahmed Ez-Zahhaf ma raconté ce qui suit :
« Jentrai, dit-il, chez Ahmed ben El-Hadjj pour le consulter sur le point de savoir si je devais demeurer dans notre ville de Tafrent (39). Je le trouvai qui examinait ses mains et ses bras et disait : « Que feras-tu, mon Dieu, de ces deux mains ? Le feu de lenfer les dévorera-t-il ou nom ? « Puis, avant même que je lui eusse adressé la parole, il me dit : « Il ny a ici que toi, Ô Ahmed, qui puisses repeupler une ville que Dieu a dépeuplée. »
A ses yeux le monde avait moins de valeur que laire dun moucheron. Il disait : Nous sommes dépourvu de bien de ce monde.
Il composa une pièce de vers dans laquelle il fait allusion aux paroles qui précèdent. La voici :
Je suis satisfait du lot que Dieu ma départi et de ce quil fait librement. Jévite de tomber dans le piège quil tend à notre tentation.
Je confie mon sort à Celui qui connaît tous les moyens daméliorer lhomme et de réparer le trouble de son esprit.
Jai dissuadé mon cur despérer en un autre que son Maître pour obtenir lobjet de ses désirs et la guérison de ses défauts.
Que mon Créateur me garde de mhumilier devant qui ne serait pas Tout-puissant et Unique dans sa gloire.
Jaurais honte de Dieu, dêtre vu à une autre porte que la sienne sollicitant des faveurs.
O vous qui recherchez à la fois les biens de ce monde et ceux de lautre, ne quittez pas sa porte, abritez-vous à ses côtés. »
Cette prière se termine ainsi : « Après avoir loué Dieu, je le prie de bénir et saluer le prophète hachemite ainsi que sa famille. »
Il célébra les louanges du Prophète dans des poèmes dune beauté surprenante .Entre autres :
1° Celui qui commerce par ces mots : « Après avoir prononcer la formule initiale : Au nom de Dieu ! et loué Dieu, puisque cest par là que doit débuter celui qui recherche la perfection et demande
». Il contient cent quatorze vers, autant quil a de chapitre dans le sublime Coran ;
2° Celui qui débute par : « salut aux habitants de Taïba (Médine) et du territoire sacré ! (40). Ce sont eux qui ont conservé mon cur pur, entièrement soumis à Dieu.
« Leur demeure est loin de moi. Cet éloignement est cause que je passe mes jours dans la tristesse, le cur blessé et débordant dun amour qui me rend esclave » et se termine par : « Puisque leur tombeau me manque, je me contente de célébrer ses louanges : celui qui ne trouve pas deau pure fait ses ablutions avec du sable » ;
3° Un autre poème,
On lui doit une mise en vers de lAbrégé de lArticle de foi mineur dEs-Senousi. Cette pièce commence ainsi :
Ensuite, sachez que je désire mettre en vers lArticle de foi qui est
Article de foi que je puis enseigner daprès le brillant cheikh Abou Abdallah, descendant dEl-Hacèn.
Ben Ali petit-fils du Prophète, lequel cheikh est connu sous le nom dEs-Senousi ben Youcef .
Il a dit, et je dis à mon tour, en suivant son texte, sans y ajouter, ni retrancher, ni changer que la versification exigera
.
Il est enfin lauteur de nombreuses pièces de vers,
Il demanda à son professeur Sidi Ahmed ben Zekri un diplôme de licence. Voici la teneur de cette demande :
« Louanges à Dieu dont la bonté nous permet de nourrir lespoir deffectuer la traversée du pont suspendu au-dessus de lEnfer, laquelle traversée nous procurera le bonheur de compter parmi ceux qui entourent Sa divine Majesté. Des indices nous font présager que nous serons compris parmi ces bienheureux. Nous adressons à Dieu Gloire à lui ! des louanges absolues, exemples de toute restriction et condition, et nous le remercions de nous avoir préservé des dangers et précipices, en considération des mérites de notre seigneur et maître Mohammed qui a été envoyé à toutes les créature, supérieures et inférieures. Que Dieu le bénisse et le salue, ainsi que sa famille et ses compagnons, aussi longtemps que les lueurs de laurore brilleront et que la chouette pleurera les morts. Ensuite, puisque Dieu sest montré bon et secourable envers son humble esclave qui a recours à sa puissance, je veux dire envers Ahmed ben Mohammed ben El-Hadjj Que Dieu lui facilite lacquisition de tout ce dont il a besoin ! Quil lui pardonne ainsi quà ses parents! et le réunisse avec eux dans le lieu de délices dont il dispose !-en lui faisant la grâce de faire ses études sous la direction dun maître qui a surpassé les anciens et les modernes ; auprès duquel, à cause de la préférence marquée quon accorde à son savoir, on se rend sur des chamelles au pas rapide ou sur des esquifs qui fendent les vagues avec bruit ; qui réunit en lui toutes sortes de sciences, et dont on ne trouvera pas le pareil jusquau jour de la résurrection ; dont le rang comme pontife est au-dessus de celui des autres pontifes ; par les lumières duquel tous les pays resplendissent ; vers qui , lorsquil parle, tous les cous se tendent pour lentendre, en présence duquel sévanouissent tous les doutes : qui est le chef des chefs le pontife de lIslam, l argument des pays orientaux et occidentaux, le soleil des astres qui se lèvent et de ceux qui se couchent, le sceau qui clôt la série des hommes de mérite et celle des connaissances ; la mer débordante de bienfaits et de grâces ; la pleine lune qui, dans un ciel serein brille dun éclat que ne ternit aucune tache ni aucune éclipse, et qui ne disparaît jamais ; le champion que le Maghrib est fier dopposer à lExtrême- Orient et lExtrême- Occident , et qui lui attire tous les regards cest dire le cheikh, le pontife qui a acquis la science par des efforts opiniâtre et la constance de son zèle , le savant, le docte, dont lexistence démontre que lIjtihâd existe encore ; le chef de tous les étudiants ; celui sur qui sappuient tous ceux qui cherchent la solution des questions difficiles et problèmes : celui qui a tous les textes présents à la mémoire ; qui est doué dun jugement et dune perspicacité qui font oublier Aïas (41) ;le seigneur Abou lAbbès, qui est revêtu des manteaux des belles qualités, Sidi Ahmed ben Mohammed ben Zekri, qui enseigne toutes les branches de la science Dieu nous complète les grâces que nous a values la rencontre de cet homme, en lui accordant longue vie !
Quil lui donne le rang le plus élevé dans ce monde et dans lautre !
Puisque, dis-je, Dieu ma fait la grâce de faire mes études auprès dun tel professeur voici ce que le serviteur sollicite de son seigneur et maître : cest quil veuille lui accorder généreusement, en plus des bienfaits dont il la déjà comblé, une autorisation denseigner faisant mention de toutes les sciences qui il a dictées, et grâce à laquelle il puisse faire partie du cercle de ses compagnons et être compté au nombre de ses amis ; une autorisation absolue, générale, comblant ses désirs, complète, sétendant à toutes les sciences et à leurs branches, le déclarant posséder la connaissance de ce qui est dinstitution divine et de ce qui est sanctionné par la tradition, lui permettant denseigner les hadith (42) et ce qui sy rattache ;sétendant à tous ses descendants mâles, obscurs ou célèbres ignorant ou savants, qui pourront en jouir aussi longtemps que les années, qui pourrant en jouir aussi longtemps que les années succéderont aux années. Dieu ne manque pas les récompenser ceux qui font le bien (Coran, sour. WI, v. 117).
« Jai sollicité celle autorisation prématurément Dieu veuille ne pas me punir de ma témérité en me privant de sa grâce, car jaurais conclu un marché plus préjudiciable pour, moi que celui dAbou Ghebchan (43) qui revint et titubant et avant dêtre parvenu au rang de ceux qui la méritent et qui possédant parfaitement toutes les sciences peuvent sétendre dans leurs discours avec distance. Mais si je ny suis pas parvenu dans le passé et présentement il nest pas impossible que jy parvienne dans lavenir. Ce qui ma enhardi à la demander avant lheure, cest la crainte de voir arriver le terme de mes jours Que Dieu élargisse le champ de notre vie et éloigne de vous tout souci et tout crainte ! Ayant vu de grands pontifes, dillustres et renommés savants considérer comme facile lautorisation denseigner accordée à des êtres qui se trouvaient encore dans les reins de leurs pères, je pense quà plus forte saison elle peut être accordée à quelquun qui marche sur la terre et même parfois a été compté au nombre des étudiants (44).
« Si je ne suis pas un nom propre désignant un être connu je suis cependant un nom indéterminé demandant à être qualifié pour désigner un être connu. Si je ne lisse pas de la soie, il marrive de tisser du poil ou de laine. Si mon inchoatif nest pas au nominatif à cause de linfluence dagents qui détruisent ce cas, il peut se faire quen abrogeant leur régime, mon énonciatif ait plus tard dans le nominatif un pied bien affermi (45). Celui qui reçoit un diplôme de licence parvient un jour au rang de celui qui le lui a conféré. Il en coûte peu a Dieu de réaliser mes espérances. »
« Voilà tout ce que le feu ardent de ma pensé et ma stérile imagination mont suggéré dans le remous et flots de mes chagrins, le combat acharné que me livrent les hordes de mes peines et laccaparement de mon esprit par les soucis. »
« Je dirai cependant. »
O toi qui appelles dans lintention quon vienne à toi !
Sache que le nom qui convient au vocatif, cest par exemple : Ahmed (Alfiya, vers 619).
Dirige-toi vers Aboul-Abbès, demeure du bien. Celui-là est un arbitre souverain dans toutes les connaissances (Alfiya, vers 308).
Cest un seigneur qui, sil le veut, rapproche ce qui est éloigné (Alfiya, vers 4) ; cest de lui quon peut dire : un homme dentre les généreux est chez nous (Alfiya, vers 126).
« Il porte le vêtement des mérites et de lorthodoxie ; il nagit jamais à sa guise,
Et suit plutôt la sainte voie du Prophète : il est, en toute chose, un modèle à suivre (Alfiya, vers 223).
Tes yeux ne peuvent voir aucun livre au monde, quil nen connaisse le sens.
« Il a acquis toutes les sciences en des veillées pénibles, et cela veiller lui arrive fréquemment dans le cours du temps (Alfiya, vers 310).
« Il aplanit toutes les difficultés en les interprétant sans peine (Alfiya, vers 334).
« Il interprète également les exceptions à la règle quand on trouve quelles ne sont pas bien établie, ni admises.
Que de difficultés, qui fatiguent le cerveau et qui dépassent lintelligence des grands savants, sont par lui restreintes suivant une règle claire (Alfiya, vers 772).
« Je jure par Dieu, qui a dirigé celui-ci quil a remporté la victoire et a eu le dessus sur ses ennemis (Alfiya, vers 185).
« Nous lui, comme nous ne devons suivre quAhmed (Alfiya, vers, 135). « Tout autre que lui est imparfait et son imperfection est apparente et nom cachée (Alfiya, vers 151).
« Ne compare pas un savant, fût-il très capable, à Ahmed ; quiconque fait cette comparaison quitte le milieu du chemin (Alfiya, vers 625).
« Considère-le, au contraire, comme étant au - dessus de toute comparaison et dépeins-le dune manière générale et non détaillée (Alfiya, vers 449).
« O toi dont le rang est au-dessus de celui des autres créature ! Cest de toi quon peut dire : « Zéid est venu le visage resplendissant ; quel excellent homme ! » (Alfiya, vers 225).
« Que de bienfaits, que de faveurs et autres grâces nas-tu pas obtenu de Dieu ! Que tes vux comblés ! (Alfiya, vers 604).
« Que de prières tadressent ceux qui sont craintifs, qui ont le cur plein dépouvante et manquent de ressources ! (Alfiya, vers 389).
« Accorde-lui lautorisation absolue denseigner ce que toi-même es autorisé à enseigner ce que toi-même es autorisé à enseigner pas les savants.
« Que cette autorisation sétende à ses descendants et sapplique à toutes les connaissances pour lesquelles elle a été accordée (Alfiya, vers 119).
« Puisse-t-elle lui être donnée pour contribuer à sa gloire et à son honneur ! Quelle répande ses dons pour la réalisation des bénéfices quelle promet ! (Alfiya, vers 4).
« Quelle le dispense de recourir aux faveurs de qui que ce soit !
« Cette autorisation sera absolue pour le droit, la grammaire et toute autre que ces sciences. Il est inutile de la restreindre (Alfiya, vers 529).
« Car elle sétendra à toutes les sciences si elles ne sont pas lobjet dune mention restrictive (Alfiya, ver 550).
« Il ne sera pas non plus nécessaire de spécifier les différentes sortes des sciences dans lesquelles il excelle, car il est évident que cest de celles du genre visé plus haut que je parle (Alfiya, vers 236).
« Quand aux sciences quil ne connaît quimparfaitement il complétera, en suivant les leçons, ce quil en possède déjà.
« Transfère à un second lautorisation denseigner ce que le premier tiendra de ses maîtres (Alfiya, vers 556).
« De telle façon que ce second, parent ou non du premier, soit regardé, grâce à cette autorisation, comme pouvant jouir, dans les deux cas, des droits qui y sont attachés (Alfiya, vers 416)
« Confère-la, même avant lheure, car jen suis épris : et fais la suivre des conditions habituelles (Alfiya, vers 780)
« Assimile, sans contestation, au premier, celui qui, étant considéré comme faisant partie des descendants de ce premier, en aura suivi les leçons (Alfiya, vers 245)
« Tout ce qui a été dit du premier sappliquera également au deuxième et au troisième (Alfiya, vers 221)
« Cest un droit que tu tiens de tes maitres. Fais donc ce qui est permis et évite ce qui ne lest pas (Alfiya, vers 263)
« Lobjet de cette requête a été exposé en prose. Notre intention est maintenant dexpliquer ce qui précède (Alfiya, vers 534)
« Cest sur Dieu et sur Dieu seul que je compte pour lé réalisation de mes désirs, dussent de mes ennemis les troupes succéder aux troupes (Alfiya, vers 302)
« Aimer le bien est un bien (Alfiya, vers 127). Une action vertueuse est une parure (Alfiya, vers 127). Entoure-toi de ceux qui ont foi en ces maximes.
« Puisque tu men donens loccasion, permets-moi de te dire, que tu as droit à mes éloges les plus flatteurs (Alfiya, vers 7)
« Puisse Dieu nous assigner à toi et à moi des dons magnifiques sur les degrés du paradis (Alfiya, vers 6)
« Ce que javais pris à tâche de réunir est terminé (Alfiya, vers 998). Dieu qui a réaliosé mes espérances soit loué !
« Il énumère les éléments de la Kafia (46), et constitue un tout complet sans lacune (Alfiya, vers 999)
« Puis dis : « Bénédiction et salut sur Mohammed, le meilleur prophète, qui ait été envoyé (Alfiya, vers 1,000)
« Sur sa famille, sur la génération qui la suivi, sur ses compagnons, élite choisie (Alfiya, vers 1,001) ( )
« La pièce de vers est terminée
...
« Louange à Dieu qui a fait de la science une lumière ; qui a donné des savants au monde pour en être les astres brillants ; et qui a paré ces savants de la lumière de la science. Cest grâce aux joyaux et aux magnifiques richesses de cette lumière que les savants sont arrivés à posséder les différentes sortes de sciences rationnelles et traditionnelles qui leur valent entre tous les hommes, distinction et renommée. A la science sont offerts en hommage les produits du labeur, et cest par elle quon atteint le but et quon obtient lobjet désiré. Les arbres de la science des maîtres sont hauts, et les disciples de ces maîtres font entendre, comme autant doiseaux, le ramage des connaissances, maîtres et disciples se réjouissent de la science, et celle-ci se réjouit deux.
« Bénédiction et salut sur notre prophète et seigneur Mohammed, la meilleure des créatures, lastre brillant comme une pleine lune. Que Dieu agrée sa famille, ses compagnons et tous ceux qui les suivront dans la suite des temps
« Le désir du jurisconsulte, de lhomme desprit célèbre et intelligent qui a signé la requête écrite au recto de ce papier est satisfait. Je lui accorde tout ce quil sollicite dans sa demande en autorisation denseigner. Quil rapporte daprès moi ce quil est permis de rapporter, aux conditions ordinaires et dans lordre habituel : il est digne de cela. Quil permette à qui il voudra de rapporter à son tour, avec justesse, ce quil lui aura communiqué et quil tiendra de ma bouche, de la bouche dun de mes compagnons digne de foi, ou quil aura puisé dans un de mes écrits
« Je lautorise également à enseigner tout ce quil croira faire partie de mon enseignement, et tous les ouvrages que jai composés, ou composerai sil plait à Dieu. Il est digne de transmettre mon enseignement comme il mérite quon transmette le sien, puisquil possède toutes les qualités requises. Il suivra en cela, avec laide de Dieu, la meilleure des voies. Cette autorisation lui est donnée aux conditions habituelles et comme il vient dêtre dit. Que Dieu par un effet de grâce, de sa bonté, de sa générosité et de sa munificence, nous permette à tous deux de ne faire que ce quil aime et tient pour agréable !
« Ce qui précède a été composé par lhumble esclave de Dieu Gloire à lui !- Ahmed ben Mohammed ben Zekri, et écrit de sa main dans les premiers jours du mois de Rebi second de lan 897 (février 1492). Dieu ne nous fasse que du bien et nous préserve de tout mal ! Quil répande ses bénédictions sur notre seigneur Mohammed, le meilleur des envoyés, le chef des hommes pieux, sur sa famille, sur ses compagnons et sur la génération qui a suivi immédiatement ses compagnons. Notre dernière invocation est : Louanges à Dieu le Maître des mondes !
« Jaccorde enfin, la même autorisation aux enfants dudit jurisconsulte aux conditions stipulées ci-dessus »
Ici prennent fin les paroles dAhmed ben El-Hadjj et dAhmed ben Mohammed ben Zekri
Citons parmi ses uvres le commentaire de la Siniya (poème dont la rime est un sin) dIbn Badis, et celui de la Borda (47) du cheikh El-Bouciry, resté inachevé. « Pourquoi ne pas le terminer ? lui demanda-t-on. Parce que, répondit-il, jai été promu à un rang plus élevé » Il a réuni dans ce commentaire ceux dEl-Hafid ben Merzouq (48), dEl-Oqbany (49) et de Sidi Ali ben Thabit (50), tout en y faisant quelques additions chaque fois quil lui a semblé bon dajouter quelque chose à lexplication du sens et à lanalyse grammaticale
Il se servait lui-même sans le secours de personne, soignait son cheval de ses propres mains, le débarrassait du fumier, lui donnait de lorge et de la paille et labreuvait quand il entreprenait quelque voyage et quil menait sa monture, il avait soin de lui mettre une muselière pour lempêcher de manger les blés qui étaient semés sur les bords du chemin.
Ses contemporains le nommaient Ahmed le montagnard, parce quil habitait une montagne des Beni-Ournid
Il faisait autorité aussi bien dans les sciences rationnelles que dans les traditionnelles
Sidi Ahmed ben Zekri était muphti et imam de Tlemcen. On lui adressa un jour, dune ville lointaine, une question pour laquelle il ne trouva aucun texte précis qui pût y répondre. Layant copiée, il lapporta dans le lieu habituel de ses conférences et la fit lire à ses élèves, en leur disant : examinez et étudiez attentivement cette question. Cela dit, il remit la copie à lun deux, en lui commandant de lui apporter par écrit la décision qui lui aurait paru la meilleure
Le lendemain, celui-ci apporta sa réponse quil avait mise par écrit, et en fit la lecture devant le professeur et devant ses élèves ; mais elle ne fut pas trouvée juste ni décisive. Le professeur se mit alors à faire une autre copie et la donna à un second étudiant, lequel, après avoir examiné la question, apporta, à son tour, sa réponse par écrit : la solution quil proposa ne plus pas davantage au maître. Un troisième, un quatrième, ne furent pas plus heureux ; tous, jusquau dernier, furent consultés et mis à lépreuve : aucun ne trouva à la solution de la difficulté une réponse satisfaisante. Il faut dire que le cheikh Sidi Ahmed ben El-Hadjj était alors absent et se trouvait dans la montagne.
Quand il fut de retour, on lui communiqua aussi la question dont il sagit ; il lemporta chez lui pour létudier pendant la nuit. Layant donc examinée avec soin, il mit par écrit la réponse quil crut pouvoir y faire, et le lendemain matin, sétant rendu à la conférence, il en donna lecture au professeur et à ses condisciples, qui dun commun accord lapprouvèrent, le trouvant parfaitement juste et donnant la clef de la difficulté proposée. Après cela, le muphti rédigea la consultation pour laquelle on était venu le trouver.
Les miracles de Sidi Ahmed ben El-Hadjj sont innombrables. Il mourut vers lan 930 (inc.10 nov.1523) et fut inhumé dans le lieu de sépulture où déjà reposaient les cendres de son père Sidi El-Hadjj, dans les montagnes de Yebder, chez les Beni-Ismaïl (Beni-Smiel)
Notes1 Voyez complément de lhistoire des Béni-Zeïyan par labbé Bargès, Paris, 1887, p.439 et suivantes
2 La Mina prend sa source au Djebel Akhdar (montagne verte) à lest de Frenda, et se jette dans le Chélif, à sept lieues est de Mostaganem, après un parcours de 220 kilomètres. Le mot Mina nest pas arabe ; on sait seulement quil désignait à la fois, à lépoque romaine, et la rivière et la ville auprès des ruines de laquelle Relizane a été bâtie et qui tirait son nom des eaux qui larrosaient.
3 Les Beni-Ournid, dont le territoire sétend entre Tlemcen et Sebdou, exercent presque tous, la profession de bûcherons et de charbonniers.
4Voyez lhistoire des Berbères, trad de Slane, tomeII, p74.
5 Les trois lauriers roses, en Berbère
6 Yebder est un petit village situé sur le territoire des Ahl-El-Oued, à environ deux heures de marche de Tlemcen, dans la commune mixte dAïn Fezza
7 Le territoire des Beni Ismaïl ou Semiel, se trouve dans la commune mixte dAïn Fezza, à 10 kilomètres environ au S-E de Tlemcen.
8 Abou Abdallah Mohammed Ben Ali Ibn Ghazi était de Méquinez, où il naquit en 841 de lHégire (inc.5juillet 1437) ; il mourut le Mercredi 9 Djoumada 1er 919 (13 juillet 1513) et fut inhumé à Fez dans le quartier des Andalous. Ses annotations sur le précis de Sidi Khélil sont très estimées ; il écrit en outre plusieurs ouvrages appréciés, sur la jurisprudence, la grammaire, larithmétique et le soufisme. Ibn Ghazi professait sous le règne du sultan saadien Abou Abdellah Mohammed ech-cheikh el Mehdy.
9Voyez sa biographie dans neïl el-ibtihadj, p 359 et dans Djedhouat el Iqtibas par Ibn el-Qadhi, Fez, 1299 de lhégire, in-4°, p203, qui le fait naitre en 851 (inc.19 mars 1447) daprès le Raudh el moutoun.
10 Voyez cette énigme dans Madjanil-adeb, tome II, parag.217
11 Voyez sa biographie à la page 301
12 Voyez sa biographie à la page 326
13 Il y a sept leçons ou éditions du coran, reconnues par les docteurs également authentiques. Elles ne différent, en général que dans la manière de ponctuer et prononcer certains mots, ce qui influe quelquefois sur le sens du texte.
14 Voyez sa biographie à la page 151.
15 Voyez sur la grande mosquée de Tlemcen, larticle de M.CH. Brosselard : les inscriptions arabes de Tlemcen, publié dans la revue Africaine, n° de Décembre 1858, page 86 et suiv
16 Cet ouvrage est mentionné par Hadja Khalfa (tomeII, p 456, n°3703). Il a été écrit à la Mecque par Tadj-Eddin Ahmed Ben Mohammed, plus connu sous le nom dIbn Ataïllah El Iskandery. Voyez note 7.
17 Voyez note 7.
18 Cest le premier chapitre du coran
19 Mohamed Ben Ibrahim Ben Abdellah Ben Malik Ben Mohammed Ibn Abbad en Nefzy er-Rondy, appartenant à la secte des Soufis. Il a commencé et mis en vers les Hikam dIbn Ataïllah. Il naquit à Ronda, en Espagne, lan 733 de lHégire (inc. 22 Septembre 1332), et mourut à Fez dans laprès midi du Vendredi 4 Redjeb 792 (18 juin 1390)
20Voyez sa biographie dans Neil el Ibtihadj, p287, et dans Djedhouat El Iqtibas, page 200.
21 Voyez sa biographie à la page 48
22 Voyez précis de jurisprudence musulmane par sidi Khélil, traduction du Dr Perron, tome I, p38.
23Aboul-Oualid Mohammed ben Ahmad ben Rochd, grand père dAverroès, fut cadi de la communauté à Cordoue. On lui doit un grand nombre douvrages, entre autres celui qui porte le titre de Kitab el-Baîan ouat-tehsil lima fil mostakhreja min el ettaujih ouatlil. Il mourut à Cordoue dans la nuit du Samedi au Dimanche 11 Dhou-Qada 520 (nuit du 27 au 28 Novembre 1126)
Voyez sa biographie dans le Dibadj, p252, et dans Djedhouat el-Iqtibas p156.cf.Nallino ap.Estudios sz erudicion oriental, saragosse, 1904, p67, 77.
24 Voyez précis de jurisprudence musulmane, par Sidi Khélil, traduction du dr Perron, tome I, page 38.
« La Keffara, ou expiation est imposée à qui a :
Rompu le jeûne du ramadhan (cor, sur. II, v.180)
Violé ses engagements (cor, surV, v.91)
Répudié sa femme selon la formule de séparation perpétuelle et est revenu sur sa parole (cor, sur L VIII, v 4)
Tué involontairement (cor, sur. IV, v 94)
Ou chassé en étant en Ihram (cor, sur V, v 1 et 96)
Lexpiation consiste, soit en jeûnes, soit en affranchissement desclaves ; on se rachète toutefois, en nourrissant et vêtissent des pauvres. Dans ce dernier cas, celui davoir chassé en Ihram, on compense lanimal tué par un animal domestique ou lon n nourrit des pauvres »
( note extraite dun article de M.L. Guin, inséré dans la revue Africaine de 1891, p 241 et suiv et intitulé : « le collier de perles précieuses ou mention des principaux personnages dorigine noble de la contrée du Reis »)
25 Voyez précis de jurisprud. Musulm. Par Sidi Khelil, trad du dr. Perron, tome I, page 20 et suiv.
26 Voyez précis de jurisprudence musulm. Par sidi Khlil, trad du dr. Perron, tome I, p241 et 242.
27 Voyez sa biographie à la page 163
28 Voyez sa biographie à la page 115
29 Le Tekhmis consiste à écrire trois distiques de remplissage, ce qui avec les deux distiques du vers arabe, fait cinq
30 Voyez Coran, sur.XI, v 59- tenir quelquun par les cheveux du devant de la tête signifie que lon est maître absolu de sa personne, en sorte quil ne puisse rien faire que ce quil plait a celui qui le tient
31 Oumm el-Kitab, la mère du livre, est la table des décrets divins qui est lorigine de tous les livres. Les musulmans prétendent que le destin de tous les hommes est écrit sur cette table, en caractères ineffaçables. On lappelle aussi El-louh el-Mahfoudh, qui signifie la table gardée ou conservée. Le même titre dOumm el-kitab est encore donné par les musulmans au premier chapitre du Coran que lon nomme ordinairement Sourat el- Fatiha, chapitre qui ouvre le coran.
32 Le Kaf et le noun sont les deux lettres de limpératif du verbe ßÇä kana, il a été. Koun signifie : sois ! Cest le fiat de la genèse. Voy. Coran, sur.VI, v.72.
33 Voyez Coran, sur. VI, v.103
34 Voyez Coran, sur.XXXV, v39.
35 Voyez Coran, sur. XXIII, v.103 ; sur. XXXVI, v.51 ; sur. XXXVII, v.19 ; sur. LXIX, v.13 ; sur. LXXIX, v.6, et sur. LXXX, v.33.
36 Voyez Coran, sur. XXI, v.32 ; sur.XIII, v.3, et sur. XXVII, v.62
37 Voyez sa biographie à la page 62
38 Abour-Rabi Soleïman Ben Mouça el-Kilay el Himiary el Balency. Nom dun arabe Himiarite dorigine et né à Valence en Espagne. Il est lauteur dun livre intitulé Iktifa fi maghazi el Mostafa ouel kholafa et-thelatha, conquêtes de Mahomet et des trois premiers khalifes, à savoir Abou Bekr, Omar et Othman. El Kilay etait le prédicateur de Valence. Il mourut lan de lhégire 634 (inc. 4 Septembre 1236)
Voyez sa biographie dans le Dibadj, p125. cf. Hadji Khalfa, t. I, p 387, n°1092.
39 Les Adites, selon la tradition qui a longtemps eu cours en Arabie, étaient remarquables par leur taille gigantesque. Ils furent exterminés par Dieu pour navoir pas voulu écouter les enseignements de leur prophète Houd. Voyez Coran, sur. VII, v.63 et suivants.
40 Pour lémigration obligatoire, voyez les confréries religieuses musulmanes, par Octave Dupont et Xavier Coppolani, p34 et suiv. et Marabouts et Khouan par Rinn, p497 et suiv.
41 Voyez sa biographie à la page 151
42 Ahmed Ben Ata-Allah fut le disciple de Sidi Ahmad Ben Zekri. Voyez Neïl el ibtihadj, p71, ligne 3.
43 Voyez sa biographie à la page 40
44 « le savant marabout El-Hacen Ben Makhlouf a laissé son nom à une petite mosquée où il est enseveli, et qui est située hors des murs de Tlemcen, du coté du mord, non loin de Sidi Halouy. Cette mosquée, qui fut construite par les ordres et sous le règne du sultan Aboul Abbes, dernier fils dAbou Hammou, tombe en ruines ; mais son minaret de briques noircies par le temps, avec ses panneaux incrustées de mosaïques, subsiste en son entier »
(Mémoire épigraphique et historique sur les tombeaux des émirs Beni-Zeïyan, par Brosselard, Paris, imprimerie nationale, 1886, page 89)
Lhistorien Et-Tenessy, dans la traduction de labbé Bargés p.128, mentionne le marabout El Hacen Ben Makhlouf, voyez la biographie dEl Hacen Ben Makhlouf dans complément de lhistoire des Béni-Zeïyan par labbé Bargès, p320 et suivantes
45 Tafrent se trouve sur la rivière du même nom qui est un affluent de la rive gauche de lIsser. Elle est située dans le territoire des Beni-Ad, circonscription des Ahl-El-Oued
46 Il faut entendre par habitant de Taîba, le prophète et les trois premiers khalifes
47 Aboo Ouaîla Aîas Ben Moawia el-Mozny est cité en proverbe pour sa perspicacité et sa vivacité desprit. Il fut cadi de Bassora sous le regne dAbd-el-Aziz et mourut âgé de 76 ans, à Abdecy, village situé entre Bassora et le khouzistan, en lan de lHégire 222 (inc 14 Décembre.836)
Voyez sa biographie dans Ibn Khallikan, tome I, p143)
48 Les actes et paroles (hadith) de Mahomet avaient été recueillis par ses disciples immédiats et transmis par eux aux autres musulmans. Ces paroles, décisions et pratiques se rapportent au dogme, au rituel et au droit islamique ; elles portent le nom de Sonna (voie à suivre), et ont chez les musulmans orthodoxes, le même poids, la même autorité que le texte du Coran. Transmises dabord par la tradition orale, elles furent ensuite mises par écrit. Il y a six recueils authentiques de ces traditions faits par El Bokhary, Moslim, El-Termidhy, Abou Dawoud, En Neçaîy et Ibn Madja. La sonna est pour les musulmans ce que la Michna (seconde loi) est pour les juifs, le complément de leur loi révélée. Les chiites, ou partisans dAli, rejettent ces recueils parce que la plupart des traditions quils renferment ont été rapportées par des hommes qui ont repoussé les prétentions dAli au Khalifat.
49 A lépoque antéislamique, un des hommes de la tribu de Khozaa, nommé Halil Ben Habachiya, avait la garde du temple de la Mecque. Cet homme avait une fille appelée Hobbay qui était mariée à Qocey Ben Kilab, de la tribu de Qoreîch. Halil, en mourant légua la garde du temple à sa fille Hobbay et à Abou Ghebchan de la tribu de Khozaa. Qocey, voyant que les clefs de la kaaba se trouvaient entre les mains de sa femme, insista auprès delle pour se les faire remettre et celle-ci finit par se rendre au désir de son mari, non sans lavoir prévenu quelle nen était pas la seule propriétaire, mais quelle en partageait la propriété avec Abou Ghebchan. « Tranquillise-toi, lui répondit Qocey, je me charge de lui acheter son droit » quelque temps après, Qocey se trouvant à Taîf, dans un cabaret avec Abou Ghebchan, enivra celui-ci et profita de son état débriété pour lui acheter son droit de co-propriété sur les clefs de la Kaaba pour une outre de vin. Cest pourquoi lon dit dun marché préjudiciable au vendeur : « cest un marché plus préjudiciable que celui dAbou Ghebchan »
50 CF. sur lIdjaza donnée à des individus non encore nés gold ziher, Mohann. Studien, II, p. 191 et Taqrib den Nawawy, p121
51 Jeu de mots roulants sur le double sens (propre et grammatical) des expressions ibtida,irtifa, et khabar. Ibn El-Hadjj veut dire par là que sil nest pas encore célèbre au début de sa carrière scientifique, il espère le devenir plus tard.
52 Voyez la note 63
53 Comme on le voit, Ibn Zekri a incorporé dans son poème des vers entiers ou des fragments de vers de lAlfiya, en les détournant de leur sens primitif. Ce procédé est appelé par les arabes : iqtibas, emprunt.
54 El-Borda (le manteau) est le nom vulgaire dun poème intitulé « les planètes étincelantes ou éloge de la meilleure des créatures », comprenant 162 vers et composé au XIII° siècle de notre ère par un cheikh égyptien, Cheref Eddin Abou Abdellah Mohammed ben Saïd ed-doulacy el-Bouciry, mort en 694 (inc.21 novembre 1294)
Cet opuscule dont la récitation chantée dure une heure et demie environ, est consacré à la glorification de lapôtre Mohammed. Les musulmans attribuent à la Borda une vertu surnaturelle, soit pour lallègement des douleurs morales, soit pour la guérison de maux physiques. Les Tlemceniens, qui chantent dhabitude ce poème aux enterrements, y ajoutent 18 vers qui ne sont pas dans loriginal. M. René Basset en a donné une traduction ; il en existe des traductions Allemandes et une Anglaise
55 Voyez sa biographie à la page 230
56 Voyez sa biographie à la page 113
57 Limam Aboul-Hacen Ali Ben Thabit Ben Saîd ben Ali el Qorêchy el-Achary a composé environ 28 ouvrages traitant pour la plupart des fondements de la religion, des traditions, dhistoire et de médecine, entre autres, trois commentaires sur la Borda : un grand, un moyen et un petit. Il fut le disciple dIbn Merzouq El Hafid et mourut en Dhoul-Hidja 829 (ce mois a commencé le 4 octobre 1426) à lage de 57 ans.
Voyez sa biographie dans neîl el-ibtibadj, p198.
j’aimerais bien connaitre la généalogie complète de sidi Ahmed ben Mohammed ben Othmane benYaqoub
senouci mohammed - commercant - Sidi Bel Abbes, Algérie
26/03/2014 - 185849
merci a tous ceux qui ont contribuer a notre histoire ce ne serrai que pour l'avoir lu merci
senouci omar - commercant - sidi bel abbes
30/08/2008 - 1799
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Posté Le : 19/02/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage