Biographie de Sid Ahmed Bestandji

(1875-1946). Compositeur, poète et chef spirituel. Musicien profane au début de sa vie puis chef mystique de la confrérie des Hansala. Sid Ahmed Bestandji est un personnage clef de la musique à Constantine ; il cumule les fonctions de Qassad (meneur d’une forme d’interprétation de chants mystico-lyriques), de chef spirituel et de compositeur. C’est à lui qu’on attribue la transplantation et la transposition de la quasi-totalité des pièces du répertoire musical profane au répertoire de la musique dite « sérieuse » (kalam el jad). L’aqiqiyya et El Fiyachia, grandes œuvres musicales religieuses sont le fruit de ces travaux. Aux poèmes lyrico-mystiques composés à la gloire et pour l’amour de Dieu, du Prophète, de Hansala (fondateur de la confrérie), des Walis mystiques (Belkacem, Haddad, benali, Benabderrahmane, Echihab,…) Sid Ahmed Benstandji avait greffé l’ensemble des textes mélodiques du Mahdjouz, forme musicale locale qui rassemble des poèmes populaires du Sud-est algérien et des mélodies du malouf. Ses impressionnants talents de musicien, de poète et de compositeur ont engendré un mythe parmi les Hansali (fidèles de Hansala). Nul n’ignore la difficulté qui consiste à traduire une musique vocale et instrumentale profane purement vocale (La musique confrérique est essentiellement vocale) et religieuse, à transformer le genre Mahdjouz en genre Aroubi (deux formes musicales et poétiques différentes), car Aqiqiyya et El Fiachiya ont la forme Aroubi. Son savoir et ses compétences ne se limitaient pas toutefois à la seule musique religieuse ; il s’imposait également comme cheikh parmi les musiciens profanes.