Said Ben Mohammed Ben Mohammed El-Oqbany(1)
Il naquit à tlemcen et en était le savant et l’imam. Voici ce qu’on lit dans l’original (le Dibadj) d’Ibn Ferhoun(2) : « Sidi Said El-Oqbany est un jurisconsulte de la secte malékite versé dans beaucoup de sciences. Il a suivi les leçons des deux fils de l’imam, et c’est à leur école qu’il a appris le droit. Il a étudié les principes fondamentaux de cette science sous la direction d’Abou Abdallah El-Aboly et d’autres professeurs. Du reste, le haut rang qu’il a acquis dans la science est connu. Il a exercé les fonctions de cadi de la communauté de Bougie, sous le règne du sultan Abou Inan(3), c'est-à-dire à une époque où les savants foisonnaient. Il a ensuite été nommé cadi à Tlemcen, où depuis plus de quarante ans il donne des fetoua ou décisions juridiques. Il a composé, sur le traité d’El-Haufy, un commentaire dont on n’a jamais vu le pareil, et a commenté aussi le sommaire d’El-Khounedjy, le Telkhis d’Ibn El-Benna, le poème d’Ibn El-Yasmin (4) sur l’algèbre et l’équation, la Aqida el borhaniya (l’article de foi de Borhan)(5) qui traite des fondements de la religion ; il a enfin rédigé une explication exégétique du 48e chapitre du coran, dans laquelle il a fait d’utiles et importantes observations. Sidi Said El-Oqbany est encore en vie »
Parmi les ouvrages qui sont sortis de sa plume, on cite également un commentaire sur la Borda et un autre très considérable sur le traité des principes fondamentaux du droit par Ibn El-Hadjib.
Il a eu pour disciples plusieurs personnages illustres, tels que : son fils Qacim El-Oqbany, l’imam Abou’l-Fadhl ben El-Imam, l’imam ben Merzouq El-Hafid, le saint et contemplatif sidi Ibrahim El-Masmoudy, l’imam et contemplatif Abou yahia Ech-Cherif, le cheikh Abou’l Abbès Ahmed ben Zaghou et l’imam Mohammed ben Oqab El-Djodhamy, auquel il délivra un diplôme de licence.
Voici ce qui m’a été rapporté par un de mes amis au sujet du nom ethnique de said : « El-Oqbany, m’a-t-il dit, est l’adjectif relatif tiré de Oqban, nom d’un village d’Espagne dont sa famille était originaire. Il portait aussi le nom ethnique d’El-Tagiby »
Said El-Oqbany était un imam distingué, un juriste versé dans diverses sciences. Il avait étudié le partage des successions sous la direction du hafidh Es-Satty(6). Il expliqua El-Bokhary et la Modawana, en présence du sultanAbou inan le mérinide en s’appuyant sur l’autorité de Izz-ed-Din ben Djemaa (7) et autres juristes. Il exerça les fonctions de cadi à Bougie, à Tlemcen, à Salé et Marrakech. J’ai entendu un certain cheikh rapporter, d’après ceux qui avaient connu El-Oqbany, qu’on avait coutume de lui décerner le titre de « chef des savants »
Voici ce que dit de lui Ibn Saad Et-Tlemcény : « jurisconsulte très savant, El-Oqbany fut le sceau des cadis de Tlemcen qui se sont fait remarquer par leur équité. Il a composé sur le traité d’El-Haufy un commentaire dont on n’a jamais vu le pareil. On lui doit aussi une explication exégétique des chapitres VI et XLVIII du coran, dans laquelle il a fait d’utiles et importantes observations. El Ouenchéricy mentionne dans ses notes nécrologiques qu’El-Oqbany naquit à Tlemcen en 720 (inc. 12 février 1320) et qu’il mourut en 811 (inc. 27 mai 1408)
J’ai donné plus haut les biographies de ses deux petits-fils : le cadi Abou’l Abbès et le cadi Abou Salim Ibrahim ; on lira plus loin celle de son fils Qacim ainsi que celle du petit-fils de celui-ci, le cadi Mohammed ben Ahmed, et celles d’autres membres de cette famille(8)
Notes1 Voyez sa biographie dans complément de l’histoire des Béni Zeïyan, p.270 et suivantes, dans le Dibadj, p.129, et dans Neil el-Ibtihadj, p.106
2 Voyez le Dibadj, p.129
3 Le sultan mérinide Abou Inan régna de juillet 1348 à novembre 1358
4 Abou Mohammed Abdallah ben Hadjadj ben El-Yasmin, auteur du poème sur l’algèbre, mourut égorgé à Merrakech l’an 601 de l’hégire (inc.29 août 1204). La bibliothèque d’Alger possède sous le n°392-8 l’Ordjouza el-yasminiya. Voyez sa biographie dans Djedhouat el-Iqtibas, page 237
5 El-‘Aqida El-Borhaniya (l’article de foi de Borhan eddin), plus connu sous le titre de Es-Seladjiya, est mentionné par Hadji Khalfa (tome IV, p.243, n°8,252)
Borhan eddin Abou’Amr Othman ben Abdallah El-Qeïcy, plus encore connu sous le nom d’Es-Selaldjy, mourut à Fez le dimanche 21 Djoumada II 564 (22 mars 1169) selon certains auteurs, ou en 594 (inc.13 novembre.1197) selon d’autres. Voyez sa biographie dans Djedhouat el-iqtibas, p.289
6 Voyez sa biographie à la page 59 et dans Neïl el-ibtihadj, p.74
7 ‘Izz-eddin Mohammed ben Abou Bekr ben Djeme’a El-Kinany , qui mourut l’an 819 de l’hégire (inc.1er mars 1416), est l’auteur du livre intitulé : Oçoul fi san’at ed-Dobais. Il a composé aussi le livre intitulé I’anat el-insan ‘ala ahkam el-liçan, et commenté l’Irab’an qawaïd el-Irab par Ibn Hicham
8 Cette notice biographique est extraite du Neil el-Ibtihadj, p.106
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Posté Le : 27/02/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan", Ibn Maryem, trad par F. Provenzali